[Concours] La forêt

Démarré par Couet, 16 Janvier 2011 à 16:26

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Normalement, le texte fait 960 mots tout pile. Je suis moyennement satisfaite de ce que j'ai fait, mais c'est probablement lié au manque d'inspiration que m'apportait les thèmes ^^
Bref, bonne lecture !



Il fait sombre, j'ouvre doucement les yeux. Je ne sais pas vraiment où je suis. Mais je sais que je suis assis sur un tapis d'aiguilles. Une forêt de sapins ?
Je suis qui ? Je suis quoi ? Je balade mes yeux sur mon corps : 2 bras, 2 mains, 2 jambes. Je me touche le visage : un nez un peu pointu, une petite bouche. Je ne sais pas ce que sont ces mots mais je les comprends instinctivement, je sais que je suis un humain. Comment ai-je atterri ici ? Cela reste un mystère.

Je me lève, je sens que mes jambes sont un peu engourdies, je serais donc resté longtemps dans cette position. Le pas hésitant, j'avance pas à pas, hélas je ne vois rien de spécial : toujours cette absence de luminosité et cet immense horizon obturé par des sapins serrés et gigantesques.

Un bout d'un certain moment, je me rends compte qu'il y a quelque chose d'étrange. La forêt est certes dense, mais la lumière devrait passer à travers les aiguilles. Je lève la tête et me concentre sur le haut de la forêt... Et voilà qu'un mystère se résout pour laisser la place à un autre : des arbres horizontaux comme accrochés aux verticaux.

Soudain, tout tremble, le sol se penche, bouge, se secoue. Apeuré, je m'accroche à un tronc d'arbre, désarmé, j'attends. Après un moment qui me paraît interminable, le sol reprend de sa stabilité. La forêt semble avoir essuyé un tremblement de terre et pourtant, aucun dégât n'est visible.

Au loin, je vois une grosse forme ronde apparaître entre les branches de sapins. J'essaye de me rapprocher de cette forme par curiosité, puis autour de moi 2, puis 3, puis 4 formes rondes apparaissent. Je suis cerné. Je ne sais toujours pas ce que c'est.
Quelle est donc cette forêt étrange ? Comment suis-je arrivé là, déjà ?

En m'approchant, je remarque que ces boules reflètent mon image, mais une image déformée. Je me reconnais bien en être humain. En détaillant un peu plus, ces boules sont décorées de dorures, de peintures, toutes différemment : l'une rouge, l'autre bleue, la troisième verte, toutes sont recouvertes de fresques, de dessins...

La fatigue me gagne, je ne me sens pas rassuré, mais elle l'emporte sur mon inquiétude. Je me cherche un petit coin un peu confortable et je finis par m'assoupir sur un lit d'aiguilles de pin.

...

Je n'ai aucune notion de temps, mais mon organisme a décidé qu'il était temps que je me réveille. Ai-je dormi une nuit ? Une journée entière ? Aucune idée, la lumière ne passe toujours pas et les grosses boules n'ont pas bougé. Leur apparition les rendait menaçantes, mais puisqu'elles ne bougent pas, peut-être restent-elles inoffensives ? Cela dit, cela ne m'avance pas sur le mystère de leur apparition. Pourquoi sont-elles arrivées là ? Et surtout comment ? S'agit-il de véhicules extra-terrestres ? Ces décorations sont vraiment incongrues avec cette hypothèse, mais après tout, si les extra-terrestres existent, on ne sait rien d'eux et de leur notion d'esthétique. Alors pourquoi pas ?

La forêt bouge encore, mais cette fois-ci, il s'agit seulement des branches de sapin qui bougent. Comme si le vent soufflait violemment. Beaucoup d'aiguilles tombent et j'essaie de les éviter. C'est seulement là que je me rends compte de leur taille démesurée. Les aiguilles ne dépassent jamais la taille d'un doigt et pourtant, celles-ci sont à la taille des arbres : gigantesques, une aiguille dépasserait la taille de ma main. Oh elles ne sont pas dangereuses, car elles restent souples et légères, mais leur taille m'inspire encore plus de méfiance.

Les secousses stoppent. Et c'est alors que la forêt s'illumine ! Plein de petits soleils colorés entourent les sapins. Certains soleils restent allumés, d'autres clignotent. Le tout réalise un ensemble harmonieux de couleurs et de luminosité quoiqu'un peu aveuglante pour mes yeux qui n'ont vécu ces derniers instants que dans le noir.

C'est alors que, suivant un ensemble de soleils, je découvre un passage plus lumineux, comme si j'arrivais à la fin de la forêt. Mon cœur bat à tout rompre, je suis impatient de sortir enfin de cette forêt mystère, mais j'ai aussi de l'appréhension de savoir où je vais atterrir.
Le chemin se rétrécit et je marche peu à peu sur une corde suspendue dans le vide. Alors au loin, je découvre un horizon pour le moins surprenant. Une famille de géants s'active dans une pièce ressemblant à un salon. Une cheminée est allumée au loin devant moi un peu en contrebas. Une femme accroche des grosses chaussettes sur le bord de la cheminée pendant qu'un petit garçon joue avec un train par terre, sur un tapis qui, de loin, semble doux et épais. Une petite musique discrète s'échappe de la pièce, c'est une mélodie douce et apaisante.

J'entends alors sur ma gauche des petits bruits frappés. Je me tourne vers ce bruit et découvre de l'autre côté d'une fenêtre, des petits lutins qui me font manifestement signe. J'entends à peine leur voix à travers l'épaisseur de la vitre :
« Viens !
- Enfin on t'a retrouvé !
- Dépêche-toi ! La tournée va commencer ! Le père Noël nous attend tous ! »

Je me vois alors dans le reflet de la vitre : je suis vêtu de vert, muni d'un petit bonnet pointu que laisse dépasser deux grandes oreilles pointues. Je serais un lutin ? Un lutin du Père-Noël de surcroît ? Tout me revient alors. La balade sur nos petits rennes, ma chute au milieu d'une vente de sapins.

Mes collègues arrivent à entrouvrir la fenêtre et d'un saut je les rejoins de l'autre côté de la fenêtre. Vite ! Rejoignons nos établis pour finir le travail !
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