[Concours] Quoi les mecs j'ai honte de poster ça

Démarré par Dusclord, 22 Janvier 2011 à 21:29

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Huarf comme l'indique le titre. Disons que la fin me laisse un peu... hurragrhargh niveau style HAHA mais il est aussi possible que tout le texte vous paraisse, mais genre vraiment trop laid. Non mais je vous préviens parce que même moi je... enfin lol quoi. Pardon je mérite d'être punie. MAIS. Mais. Mais c'était assez marrant à écrire, alors je suis contente quand même d'avoir pu participer :D

Attention, langage très familier.
1288 mots.

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Cette année on ne se cassera pas les couilles. Je lui ai dit : cette fois pas question d'aller chez tes vieux cons de parents, chérie. On fait ça entre nous. Elle, elle a un peu pleuré au début mais ça lui est passé... hé quoi, si elle est pas contente elle assume. Elle avait qu'à pas dire oui. Un jour elle m'a dit qu'elle avait fait ça pour son fils, notre fils... mais entre nous, j'ai toujours eu des doutes là-dessus. Je n'aurais jamais pensé pouvoir donner naissance à un être capable de repousser autant les limites de la connerie. Petit con, va. Enfin, c'est que je m'égare moi... Bref, je suis pas chrétien alors j'ai décidé que cette année on ne fêtait rien. Ouais, leur fête ils peuvent se la mettre bien profond, de toutes façons j'ai pas les moyens : c'est pas en leur accordant un salaire aussi minable que vos employés achèterons chez vous, bande d'enculés.

Affalé sur une chaise, je guette ce qui passe dans la rue. Il s'y passe des trucs paraît-il, mais aujourd'hui il pleut trop pour que les chiens se battent. C'est le genre du pluie, tu sors, tu te noies. Même que ma fenêtre a l'air d'être trempée de l'intérieur. Mais où le monde va-t-il ? Non, sérieusement j'ai pas à me plaindre. J'ai une femme. Et un gosse. J'ai accompli mon devoir biologique quoi, il faut croire que j'ai eu de la chance, ça doit pas arriver souvent aux blaireaux dans mon genre. Ou alors ils cachent bien leur jeu. D'ailleurs ce soir c'est la fête... haha, non je plaisante, j'ai dit qu'on fêtait pas, vous suivez au moins ? Mais en un sens c'est pour son bien au gosse : c'est un peu comme lui dire une deuxième fois que le père Noël n'existe pas, c'est un peu dur à avaler mais ça l'aidera à comprendre qu'on ne peut pas tout avoir, plus tard il me remerciera... j'espère. Et merde, le voilà. J'aurais dû le sentir, tellement il refoule la connerie ce petit con. Ça y est, il ouvre la bouche, pour demander quelque chose j'imagine. Qu'est-ce qu'il veut encore ? Mais qu'est-ce qu'il me veut ?

L'adolescent approche, si une mèche de cheveux bruns graisseux sur ses yeux ne laisse pas deviner ses intentions mais il n'est pas difficile de s'imaginer à quel point son daron commence à lui peser. Ça avait commencé avec les sorties après dix-neuf heures, passe encore. Puis il s'était mis à gueuler sur la mère sans raison, passe moins cette fois. Et cette année, plus de réveillon ? Il avait ses règles ou quoi le vieux ?

Il est là, il me regarde de haut mais je vois bien qu'un mot de moi suffirait pour le faire mouiller son froc. Il a beau être grand pour son âge, il est maigre comme une gonzesse. «Qu'est-ce qui ne va pas ?» c'est tout ce que tu as trouvé à dire ? Mais je vais bien, c'est toi qui va pas bien espèce de petit con. Attention toi, tu commence à mal tourner on dirait. Comme ta mère. Tiens, j'y répondrai même pas à ta question. Il s'en va... il a pas l'air convaincu lui. Ceux qui disent que la jeunesse se perd n'ont pas tout à fait tort il faut croire, même si je les emmerde eux aussi. Je retourne à ma fenêtre. Oh, toi tu ne m'a jamais déçu, ma chère, mon unique amour ma vie... on est le combien déjà ? Le vingt-trois, hein ? ...

Voilà, j'ai passé la nuit sur le canapé, j'ai mal partout et il a fallu que je rentre plus tôt du travail cet après-midi. J'en parle comme si c'était important vous me direz. D'une manière générale, oui je parle trop. Mais non je n'ai aucun problème avec ça. Je fais ça pour vous, vous savez ? Oh mais d'ailleurs, vous y avez cru au numéro du vieux fou qui parle à sa fenêtre hier ? Non, je reconnais que ça ne collait pas au personnage. Vous voudriez plutôt que je vous cause de ce qu'on va faire aujourd'hui, j'imagine. Pas de réveillon, j'ai dit. Alors quoi ? Mais rien, qu'est-ce que vous voulez que je dise. Très bien on en parle plus, je profiterai mieux du fait que ces deux-là la bouclent. Mais d'ailleurs pourquoi me regardent-ils comme ça tous les deux sans rien dire ? Ah, je vois. Pas de réveillon, pour eux ça veut dire que j'ai un truc important à annoncer. Non mais regarde-moi cette belle paire d'abrutis, c'est fou comme mère et fils peuvent avoir le même regard vide. D'ailleurs (troisième fois que je dis «d'ailleurs» aujourd'hui, et maintenant, ça fait quatre vous prenez en note ?), je me demande bien ce que le gosse a hérité de moi. C'est pour ça que je vous ai dit qu'il n'était sûrement pas de moi l'autre jour. Et qu'il était con. Non mais attendez, je vous assure que c'est important pour la suite, vous verrez.

Le soir du vingt-quatre Décembre, ils sont trois autour de la table. Le silence règne car : premièrement, le père n'a pas envie de parler, deuxièmement, la mère a peur, et troisièmement, le fils attend. Lui-même ne sait pas ce qu'il attend, il commence à se douter que son père est fou. Enfin, c'est sûr que du haut de ses quinze ans pour près de douze d'âge mental (même que c'est le psy qui l'a dit, s'il en avait dix il serait en avance) il est le mieux placé pour juger. Il l'a entendu hurler sur sa mère, il n'aime pas ça, il se demande si son vieux ne pète pas un peu les plombs. Ça pourrait même être à cause de lui, qui sait ? Une chose est sûre si sa mère n'a rien à voir là-dedans, il doit la protéger. Et ce soir tout ce qu'ils attendent c'est de savoir pourquoi le père ne veut rien fêter, comme si c'était important pour qui d'entre eux que ce soit, et qu'il espérait ainsi faire passer un message. Le truc c'est qu'ils ne devaient pas parler la même langue, vu que le fils, lui, ne comprenait pas.

Soudain le père se lève de sa chaise et regarde fixement la mère. Nul besoin de préciser qu'elle a peur, c'est ça d'avoir épousé un mec comme lui, on finit par tout anticiper. Il ouvre la bouche pour parler, en un mot ça donne : «Garce.». Voilà, c'est fin, spirituel et gratuit. Quinze ans que ça dure, on s'y fait. Ce qui n'était pas encore arrivé en quinze ans c'était que le père marche jusqu'à elle et se permette de la gifler sous les yeux du fils. Ce dernier se dit que c'est le moment et se lève lui aussi : c'est Noël après tout, merde. Mais lui, plutôt que la repousser, sa chaise, il l'attrape par le dossier entre ses deux mains. Ainsi c'est plus maniable, voyez-vous, lorsqu'on veut frapper quelqu'un avec. Et là : le père de se la manger en pleine face. Pas besoin de repasser l'image au ralenti seize fois pour bien voir que ça se brise. Pour ça, le gamin a du potentiel.

Enfin, ils passèrent leur dernier réveillon ensemble dans la cuisine. La mère toujours assise à la table pleurait, pour changer. Le père salopait le carrelage, mais il faut le pardonner après tout, il n'avait pas prévu le coup de chaise qui allait lui briser le crâne, et maintenant qu'il était mort il n'y pouvait plus grand chose. Et le fils quant à lui ne savait plus vraiment où se mettre : éclater la gueule à son père le soir du réveillon comment dire... Ça la fout vraiment mal.

Texte validé et merci pour ta participation.  :)