Que lisez-vous de beau ces derniers temps?

Démarré par Antevre, 17 Avril 2011 à 00:22

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Attention, la 3e saison n'est pas l'intégralité du tome 3. On voit les deux tiers du livre environ.
Citation
Ash Nazg Durbatulùk, Ash Nazg Gimbatul,
Ash Nazg Thrakatulùk agh bruzum-ishi krimpatul.
The fellowship of the Ring - J.R.R. Tolkien


28 Janvier 2014 à 17:21 #202 Dernière édition: 28 Janvier 2014 à 17:24 par Morwenn
J'étais en fin de soirée chez un ami et la couverture d'un livre a attiré mon regard. Comme l'ami en question était trop occupé à jouer à Don't Starve, je me suis dit qu'un peu de lecture ne pourrait pas me faire de mal^^

Le livre en question, c'est Bleu presque transparent de Ryū Murakami. L'histoire se passe dans un Japon ; à Tokyo vers le début des années 70. Le roman nous met dans la peau du narrateur (3ème personne, mais on le suit très clairement), Ryu, un jeune japonais de 19 ans. On suit dans ses 200 pages quelques jours de sa vie et de celle de quelques-uns de ses amis, dans un quotidien sex, drug & rock'n'roll. Plus qu'une histoire, le roman décrit une ambiance, celle de ces jeunes désenchantés, livrés à eux-mêmes et à la drogue, qui n'ont de cesse de chercher un réconfort qu'ils ne parviennent qu'à trouver de manière éphémère et psychédélique via des soirées interminables et une surconsommation de drogue.

Pas d'histoire donc, juste une atmosphère, un goût. Personnellement, ce roman m'a beaucoup touché ; les personnages principaux paraissent tous perdus, à la fois touchant et effrayant. Un détail qui m'a marqué est le nombre de références à la culture américaine (Les Doors, Hendrix, Coca-Cola, etc...) et l'absence quasi-totale de références précises à la culture japonaise au-delà des noms des personnages et des villes. On peut entre autres l'expliquer par la présence dans la ville où se déroule l'action d'une base américaine, mais c'est peut-être un reflet de l'époque où à été écrit le livre, je n'en sais trop rien.

Au-delà du sexe, de la drogue, de la violence et du désespoir relativement omniprésents, j'ai malgré tout trouvé qu'une espèce de « pureté » ressortait de l'atmosphère décrite, comme si les personnages me paraissaient doux et candides malgré leurs actes. C'est assez étonnant, peut-être paradoxal, mais c'est ce ressenti qui m'a le plus touché ; je ne me rappelle pas avoir connu praeil sentiment à lecture d'un autre livre.

En tout cas, c'était une lecture très intéressante. Tant et si bien que je peine à trouver un autre livre avec lequel enchaîner après. Je le conseille à tous ceux qui n'ont pas peur d'un livre sans action, ni de la description plutôt crue de scènes de sexe, de drogue et de violence somme toute assez nombreuses dans l'ouvrage.

Je viens de prendre les Fleurs du Mal de Charlounichou à la biblio. La tentation est énorme. Or, je tombe en vacances dans 2 semaines seulement. :(
Baudelinoubouchou...! :cry3:

Citation de: Supersigo le 19 Février 2014 à 01:56
Je viens de prendre les Fleurs du Mal de Charlounichou à la biblio. La tentation est énorme. Or, je tombe en vacances dans 2 semaines seulement. :(
Baudelinoubouchou...! :cry3:
Hihihi, ça fait très peu de temps que je l'ai fini :)
Ce n'était pas ma meilleure lecture, mais j'ai tout de même adoré; c'était mon premier recueuil de poème. Et dieu sait à quel point je ne suis pas un amateur de poésie.

Récemment, niveau manga je lis pleins de trucs. Je suis sur  "His Favorite", série beaucoup trop mignonne, j'ai presque l'impression de mourrir d'une crise cardiaque après chaque chapitre.
... Pas que c'est une mauvaise chose, au contraire, j'adore ça.

Je lis aussi "A town where you live". Histoire aucunement intéressante, personnages énervants, j'ai juste le goût de prendre leurs visages et leurs faire prendre connaissance avec un certain objet fréquemment utilisé dans la construction de maisons.
... Même si pour certaines raisons, je ne peux pas m'empêcher de lire.

Sinon, lecture beaucoup plus basé sur le texte que les illustrations, je suis sur "Idiot, Tests and Summoning Beasts". J'ai lu le premier volume il y a plus d'un an, et j'ai commencé le deuxième il y a trois jours... Que j'ai fini la journée même... Eheheh.

Il y a aussi "Aria The Scarlet Ammo", j'ai fini le volume 4 hier. (... Que j'ai commencé hier...)
La fin est vraiment frustrante, j'arrive a peine de ne pas commencer le volume 5 tout de suite, je veux savoir comment il vont s'échapper de l'endroits où ils se trouvent, l'origine des nouveaux pouvoirs de Aria, ainsi que plus d'informations sur I.U.! (Dont leur base a été révelé, s'appuyant énormément sur des faits véritables et lieux précis. Il y a aussi toute la terminologie et les informations triviales sur chaque type d'arme à feu que je trouve gravement sympa. Je voulais attendre la sortie des livres en anglais avant de continuer; mais je crois bien que ça ne va jamais arrivé: le volume 1 est sorti en aout, aucun signe d'une version papier, ou de la sortie du volume 2. Il y a près de 15 volumes en ce moment, en plus...

Malheureusement, je ne lis aucun livre que vous devez connaitre, il y en a très peu qui m'intéressent. J'ai fait une visite de 3 ou 4 Renaud-Bray, et de Archambault à Montréal, et je n'ai rien trouvé, pour ce qui est des trucs qui pourrait m'intéresser.

Le fait que j'étudie en cuisine en ce moment m'empêche un peu d'avoir un professeur d'anglais ou de français pour me conseiller au niveau de la lecture :P
(Par contre, il y a "Gunji" qui sort, en anglais, le premier mars, je dois vite me le pré-commander!)

Tiens, je viens justement de lire Les Fleurs du mal pour mon cours de poésie, on l'a largement analysé du coup. Il y a quelques poèmes fabuleux, et on sent que le mec maitrise, mais il y a aussi pas mal de trucs assez plats et peu intéressants, beaucoup de redites, et puis il y a peu de prises de risques dans la forme même si certains poèmes sont particulièrement soignés. C'est un incontournable, mais je suis pas un grand fan quoi.

D'ailleurs, tant que j'y suis, ce que je lirai pour ce cours dans les semaines à venir:

-Les Contemplations, de Victor Hugo of course (plus particulièrement les livres 3 et 4), j'avais déjà commencé à lire il y a pas mal de temps étant très fan de Hugo ;

-Fêtes galantes, romances sans paroles, de Verlaine ;

-Poésies, de Rimbaud (notez l'originalité du titre) ;

-Alcools, de Apollinaire ;

-Le Parti pris des choses, de Francis Ponge ;

- un recueil au choix, que je n'ai pas encore choisi.

On a aussi un dictionnaire de poésie très bien fait (l'auteur c'est Michel Aquien je crois, un truc comme ça), à recommander à tous ceux qui veulent mieux connaitre la poésie.

J'ai aussi quelques lectures pour mon cours d'histoire littéraire, je serai donc amené à lire dans les prochaines semaines:

-Le Roman de la rose ;

-Le Chemin de longue estude ;

-Gargantua ;

-Les Essais ;

-Le Cid (déjà lu) et L'Illusion comique ;

-La Princesse de Clèves.

On a aussi pas mal de lectures recommandées que je pense lire à l'occasion, quand j'en aurai le temps.

J'aime encore bien le monde de Rabelais avec Pentagruel et Gargantua. De bons vivants :P
Marre des pavés ? Marchez dans la boue!
ハハ、あなたは私の罠に落ちた!

Citation de: Wouf le 19 Février 2014 à 20:35
J'aime encore bien le monde de Rabelais avec Pentagruel et Gargantua. De bons vivants :P

De Gargatua, je me souviens seulement que mon prof nous avait lu un extrait disant « je pris un chaton pour me torcher le cul et je m'en déchirai le périnée. »
Désolé de la vulgarité, mais c'est de la littérature. :ninja:

Citation de: Supersigo le 20 Février 2014 à 00:32
Désolé de la vulgarité, mais c'est de la littérature. :ninja:

Y'a beaucoup de choses qui sont appelées littérature de manière illégitime. Je l'ai appris à mes dépends en ayant un enseignant bien hipster pile l'année du bac de français. :rolleyes:

Bon après Rabelais je peux pas contester mais le passage est d'intérêt limité quoi on peut pas être au taquet tout le temps en tant qu'auteur. :ninja:

20 Février 2014 à 09:36 #209 Dernière édition: 20 Février 2014 à 10:55 par Antevre
+1 sur la "littérature illégitime". Il y a pas mal de textes, même d'auteurs connus, qui n'ont qu'un intérêt très limité aujourd'hui et peu de valeur littéraire, mais comme il y a de grands noms y a plein de profs et de "littéraires", genre des critiques ou autres qui s'extasient sur des platitudes juste pour se donner un genre... C'est le truc qui me plait le moins dans les études littéraires d'ailleurs, mais je dois faire avec :P

Sinon ça a l'air bien cool du coup Pantagruel, j'ai hâte de m'y mettre  :super:.

Les Rabelais, tu les lis en version originale j'espère ? :D

Sinon, on s'en fout, mais j'ai fini le premier tome de Hypérion de Dan Simmons et j'ai commencé Les Bébés de la Consigne Automatique de Ryū Murakami ; ça m'a encore l'air d'être un roman profondément joyeux :ninja:

On nous conseille les versions en français modernisé, mais je crois que je vais opter pour des juxta, c'est plus fun en effet :mrgreen:.

Après quelques romans du terroir québécois qui ne valent pas la peine d'être connus, j'ai lu Alcools, dont j'appelle l'auteur Apollo 1 parce que je crois que c'est un accident. :ninja: Nah sérieusement ce poète avait le potentiel pour faire beaucoup mieux, et malgré de petites étincelles de génie, le tout est noyé dans une grandiloquence et une pédanterie exaspérantes... Et il ne cesse de répéter son néologisme « feuilloler » et aussi « trismégiste » pour montrer son *tousse* vocabulaire riche. C'était un pote de Picasso, et il est malheureusement comme la grande majorité des surréalistes : prétentieux, absurde et.. euh... mauvais je trouve.

Maintenant j'ai commencé les Trois Mousquetaires, c'est plutôt bien écrit pour l'instant même parfois trop, et ça frôle encore la grandiloquence... mais bon j'attends d'avoir fini pour me prononcer. Je vais sans doute lire 20 ans après et le Vicomte de je ne sais plus trop quoi par la suite, et du côté de la poésie je prévois lire mon préféré : Rimbaud. :)


Oh, perso j'ai adoré Alcools, je trouve ça très riche, très beau, très recherché au niveau des sonorités :P En plus il y a plein de trouvailles dans la façon de versifier, c'est quand même appréciable^^.

Sinon je lis et relis toujours les mêmes bouquins pour l'instant, examens obligent, donc je n'ai aucune impression particulière de lecture à partager sur autre chose  :ninja:.

J'ai aussi commencé à lire un peu de Rimbaud, mais j'ai arrêté : c'est tellement riche que je préfère prendre mon temps. Je ne connais aucun poète plus imagé que lui, et j'adore quand ce que je lis est imagé. :P

Je me rend compte que je ne l'avais pas encore dit, donc j'ai lu il y a longtemps déjà les Fleurs du Mal et le Spleen de Paris, que j'ai adoré. J'ai un petit coup de cœur pour le Spleen de Paris personnellement. C'est très imagé, et ça représente bien plusieurs situations encore très actuelles..

Han, je me rends compte du coup que j'avais pas non plus parlé du "recueil au choix" que j'avais à lire pour poésie, alors que j'ai plus qu'adoré :ninja:. Donc voilà, mon choix s'est porté sur Les chants de Maldoror, un bouquin un peu particulier écrit par le duc de Lautréamont (pas besoin de chercher où ça se situe, ça n'existe pas). En fait c'est une suite de six chants épiques en prose tournant autour de Maldoror, un personnage parfaitement immoral qui commet des actes abominables. À travers ce personnage, Isidore Ducasse (c'est le vrai nom de l'auteur) crie sa haine du genre humain, crache au visage de Dieu, convoque les forces de la nature et produit une oeuvre unique dans toute la littérature française.

Voilà, je sais pas si vous en avez déjà entendu parler (il a été très connu à certaines époques, beaucoup moins à d'autres),mais si je devais recommander un livre que j'ai lu, parmi les centaines de bouquins que j'ai lus, c'est celui-là. Pour le coup je suis très content de l'avoir choisi^^.

J'en avais déjà entendu parlé de manière très positive, donc ça me donne envie très envie de le lire. :)

12 Août 2014 à 23:09 #217 Dernière édition: 12 Août 2014 à 23:14 par Supersigo
Ouf, j'ai beaucoup lu cet été.

Misery, mon premier King. De jolies réflexions sur l'écriture, mais je m'attendais à un peu plus du roi.

L'alchimiste, Candide et Anges et démons: Beurk

Le Bateau ivre et Illuminations de Rimbaud : Comme je m'y attendais, c'est sublime. « Les lichens de soleil et les morves d'azur... » Illuminations est maintenant un de mes livres préférés.

L'existentialisme est un humanisme : En plus d'avoir une sale gueule et un égo démesuré, Sartre est malheureusement très célèbre. Des mots comme « salaud » ou « lâche » n'ont pas affaire dans un bouquin de philo. Je ne suis pas surpris que sa conférence ait aussi mal fini. Je préfère m'arrêter là, je risque de dire des méchancetés. Il n'y avait qu'une personne comme lui pour refuser un prix Nobel... de toute façon, il ne le méritait pas.

J'avais aussi lu les 200 premières pages de Les Trois Mousquetaires, mais j'ai décidé d'arrêter par manque de temps et parce que je me suis rendu compte que c'était le premier tome d'une trilogie que j'aimerais lire au complet, sachant que le troisième tome fait autour de 1500 pages si je ne me trompe pas.

C'est bientôt la rentrée, mais je suis satisfait. :)

30 Août 2014 à 11:44 #218 Dernière édition: 30 Août 2014 à 11:46 par Cetais
Bon. Hier, j'ai commencé The Fault in our Stars; que j'ai fini aujourd'hui, ça m'as pris près de 3-4 heures à tout lire. (Lecture en anglais, bien sûr.)

J'ai beaucoup aimé, bien que l'histoire n'est pas surprenante, extra-ordinaire, mais bien juste réaliste. (Minus certains détails au niveau des cancers et tout, l'auteur, John Green a prit un peu de liberté face au sujet)

À part ça, certains moments faisaient beaucoup trop kitsch à mon goût, j'ai dû déposer le livre quelques instant avant de pouvoir continuer.
Aussi, j'étais agréablement surpris de savoir les plans cachés de la mère de la protagoniste, ça donne une belle conclusion à l'histoire :) comparé à la mère de Anna qui marie peut-être un escroc

Allez, c'est pas souvent que je poste ici donc je vais faire de la pub pour les deux séries que je suis en train de lire (et pousser une gueulante sur une que j'arrive pas à continuer :p).

Alors il y a quelques temps j'ai commencé Le Sorceleur par Andrzej Sapkowski. Bien que l'auteur ait un nom à coucher dehors, c'est lui qui est à l'origine de cette série qui comprend désormais des jeux vidéos, des livres, série télé, bd, jeu de rôle papier... Bref, il est l'instigateur du jeu The Witcher, dont le troisième volet sortira sous peu (et qui est attendu comme le messie :) ). Les deux premiers tomes sont principalement des nouvelles, et les deux derniers chapitres du second tome entame l'histoire qui s'étale ensuite sur 5 autres tomes. J'avais tout acheté d'un coup et là j'en suis au début du troisième tome, voici ce que je peux en dire : les histoires se lisent extrêmement facilement, les chapitres sont bien découpés (à plus forte raison dans les deux premiers où un chapitre = une nouvelle, mais même les parties de chapitres sont agréables, on n'est jamais frustré), l'histoire est vraiment très intéressante, on n'est pas noyé dans un ensemble de noms complètement wtf. Pas mal de personnages sont plus ou moins récurrents, ce qui facilite le suivi de l'histoire. On en apprend beaucoup sur les origines de Geralt, le héros de la saga The Witcher. Les passages de combats sont efficaces, les intrigues sont sympathiques, bref je conseille vivement !

La seconde série que je me suis acheté est beaucoup plus courte, il s'agit de la trilogie Les Lames du Cardinal de Pierre Pevel. J'ai fini le premier tome et il y a un très gros potentiel. Le premier chapitre est très long et chiant à lire, car c'est la partie où les héros se rassemblent pour former les fameuses Lames, ça traîne beaucoup en longueur et on ne sait pas trop qui est dans l'équipe des good guys et qui sont plutôt dans l'autre équipe. Les personnages ne sont pas manichéens, et ça c'est rafraîchissant. Le contexte : Paris à l'époque de Richelieu. Les dragons existent et essayent de dominer le monde. Pour ça, ils ont des disciples qui forment des loges un peu partout et qui intriguent pour faire avancer la cause draconique. On est face à une histoire intéressante de par l'utilisation des dragons, retirant toute crédibilité historique au roman. Il s'agit cependant d'un roman de cape et d'épée dans les règles de l'art, avec les combats détaillés en terme de mouvements réalisés par les participants, etc. Intrigue, politique, jeu de pouvoir, espionnage, mais tout ça avec des dragons et des mousquetaires : comment ne pas aimer ? J'ai acheté les bouquins pour avoir une idée de l'univers avant de m'acheter le jeu de rôle tiré de l'oeuvre, et je pense que j'achèterai le jeu de rôle papier car ça doit vraiment être sympa comme système. Il y a aussi moyen de faire des scénarii très poussés grâce au système d'espionnage/double espions/contre espions, bref les bitaupes comme dirait Yvain.

Et pour finir, le coup de gueule. Il faut que je le pousse car sinon d'autres pourraient se faire piéger. Je suis un grand amoureux de la série des Assassin's Creed, je me suis donc acheté les livres en me disant que ça permettrait d'étendre un peu l'histoire des personnages, etc. Ne les achetez pas si vous avez joué aux jeux ! En fait, les bouquins reprennent exactement l'histoire des jeux, on peut presque voir l'écrivain en train de regarder un collègue jouer et écrire ce qu'il voit à l'écran au fur et à mesure, en ajoutant de temps en temps quelques pensées pour faire genre. Sauf que le premier jeu est relativement intéressant à jouer (bien que très répétitif), mais très chiant à regarder car le système n'est clairement pas fait pour être spectaculaire : ce sont toujours les trois mêmes types missions qui reviennent, et il faut ensuite aller tuer le chef... Retranscrire ça dans un livre n'est pas intéressant, à plus forte raison si on connaît l'histoire... Donc, très grosse déception sur les livres Assassin's Creed qui du coup ne donnent clairement pas envie de les lire (je n'arrive pas à finir le premier tome avec Altaïr...).

Je reposterai mon avis sur les histoires du Sorceleur et des Lames du Cardinal (sans spoil) une fois que je les aurai terminé, histoire de vous dire si la fin est décevante ou non :)


Je sais plus si j'ai lu Misery, j'ai lu quelques King quand même, c'est pas toujours très fût' mais j'aime beaucoup sa façon d'utiliser le fantastique et de matérialiser les émotions. Candide je l'ai jamais caché, j'aime pas (et dire que je vais devoir le relire cette année... beurk). Quant à Anges et Démons, curieusement je me suis quand même amusé, c'est pas de la grande littérature mais ça se laisse lire, alors que j'avais trouvé le Da Vinci Code tout bonnement infect. Sinon, pour avoir lu l'intégrale de ses écrits, je peux dire que j'aime vraiment pas Rimbaud. Autant je dois reconnaitre la virtuosité de son style, autant il me fait l'effet d'un sale gosse narcissique et superficiel (mais bon, c'est que mon avis hein :P). Mention spéciale pour Les Assis, poème remarquablement haineux qui suinte l'ego par tous les pores. Bon, Sartre, ça j'avoue que je suis pas fan, chez les existentialistes je lui préfère encore Camus... Pour Les Trois Mousquetaires, j'avoue ne plus avoir lu Dumas depuis longtemps, mais j'en garde de sympathiques souvenirs, c'est un auteur assez plaisant.

Sinon j'ai entendu beaucoup de bien des écrits de Sapkowski, je me suis promis d'essayer pour voir à l'occase, surtout que je suis en train de faire The Witcher 2 ^^ (j'ai fait le un il y a plusieurs années déjà, j'attendais un meilleur PC pour le deux... sauf que j'en ai marre d'attendre :mrgreen:).

Alors pour ma part, j'ai peu lu cette année en-dehors des listes de lecture que j'ai déjà soumises ici il y a quelques mois. En très bref, j'aime pas Ponge, Rimbaud et Baudelaire mais j'apprécie Verlaine et Apollinaire (et Hugo, évidemment, difficile de faire autrement), La Princesse de Clèves m'a particulièrement plu et mon "recueil" de poésie au choix, Les Chants de Maldoror, ben je le considère juste comme une des plus grandes oeuvres littéraires de langue française, si pas la plus grande (me reste encore beaucoup de choses à lire pour le mettre sur un piédestal, mais il trône sans conteste parmi les plus grands). Voilà.

Je devrais beaucoup lire pour l'unif dans les prochains mois, comme toujours. Voici les livres imposés pour un des cours (littérature française de 1700 à 1850) :

- Le jeu de l'amour et du hasard et La dispute, de Marivaux;

- Traité sur la tolérance, de Voltaire (beurk);

- les Lettres à Sophie Volland, de Diderot;

- les Rêveries du promeneur solitaire, de Rousseau (of course);

- Point de lendemain, de Vivant Denon (auteur dont je n'ai jamais entendu parler... curieux);

- Atala. René, de Chateaubriand;

- Ourika, de Mme de Duras (non, pas Marguerite Duras, une autre);

- Illusions perdues, de Balzac;

- Lavinia, de Sand;

- Les Orientales, de Hugo.

Auxquels s'ajouteront sans doute d'autres bouquins, pour d'autres cours, mais il y a déjà de quoi faire, c'est pas des petits machins de 150 pages pour la plupart. Encore une fois, beaucoup de lectures recommandées à côté, dont quelques trucs qui me font envie depuis longtemps... mais ne mettons pas la charrue avant les boeufs, l'année s'annonce chargée pour moi, il y a quelques cours très sérieux à côté (trois cours d'espagnol, 3-4 cours de linguistique, un cours de latin, un cours de commentaire de textes, et j'en oublie).

Mais bon, cette fois j'ai trouvé ma voie, la littérature et la linguistique ce sont deux de mes dadas, c'est des sciences que je trouve fondamentales et centrales.

09 Septembre 2014 à 20:33 #221 Dernière édition: 09 Septembre 2014 à 20:40 par Supersigo
Pour Rimbaud, je dois avouer qu'il a aussi écrit quelques trucs assez mauvais et que sa plus grand qualité n'est pas l'humilité... Et ce n'est pas la personne que j'aime, mais bien l'œuvre.

Chateaubriand, il faudrait bien que je lise au moins un de ses bouquins, j'en ai déjà lu des extraits et ça m'a l'air plutôt sympa.

Tu me donnes bien envie de lire Les Chants de Maldoror.^^

Pour Maldoror, n'hésite pas à aller lire vite fait un chapitre sur internet, ça peut se lire dans le désordre et au moins tu verras à quoi ça ressemble ;). D'ailleurs je ne résiste pas à poster un passage que j'ai choisi de travailler, un de mes préférés :

[spoiler]Je cherchais une âme qui me ressemblât, et je ne pouvais pas la trouver. Je fouillais tous les recoins de la terre ; ma persévérance était inutile. Cependant, je ne pouvais pas rester seul. Il fallait quelqu'un qui approuvât mon caractère ; il fallait quelqu'un qui eût les mêmes idées que moi. C'était le matin ; le soleil se leva à l'horizon, dans toute sa magnificence, et voilà qu'à mes yeux se lève aussi un jeune homme, dont la présence engendrait des fleurs sur son passage. Il s'approcha de moi, et, me tendant la main : « Je suis venu vers toi, toi, qui me cherches. Bénissons ce jour heureux. » Mais, moi : « Va-t'en ; je ne t'ai pas appelé ; je n'ai pas besoin de ton amitié... » C'était le soir ; la nuit commençait à étendre la noirceur de son voile sur la nature. Une belle femme, que je ne faisais que distinguer, étendait aussi sur moi son influence enchanteresse, et me regardait avec compassion ; cependant, elle n'osait me parler. Je dis : « Approche-toi de moi, afin que je distingue nettement les traits de ton visage ; car, la lumière des étoiles n'est pas assez forte, pour les éclairer à cette distance. » Alors, avec une démarche modeste, et les yeux baissés, elle foula l'herbe du gazon, en se dirigeant de mon côté. Dès que je la vis : « Je vois que la bonté et la justice ont fait résidence dans ton cœur : nous ne pourrions pas vivre ensemble. Maintenant, tu admires ma beauté, qui a bouleversé plus d'une ; mais, tôt ou tard, tu te repentirais de m'avoir consacré ton amour ; car, tu ne connais pas mon âme. Non que je te sois jamais infidèle : celle qui se livre à moi avec tant d'abandon et de confiance, avec autant de confiance et d'abandon, je me livre à elle ; mais, mets-le dans ta tête, pour ne jamais l'oublier : les loups et les agneaux ne se regardent pas avec des yeux doux. » Que me fallait-il donc, à moi, qui rejetais, avec tant de dégoût, ce qu'il y avait de plus beau dans l'humanité ! ce qu'il me fallait, je n'aurais pas su le dire. Je n'étais pas encore habitué à me rendre un compte rigoureux des phénomènes de mon esprit, au moyen des méthodes que recommande la philosophie. Je m'assis sur un roc, près de la mer. Un navire venait de mettre toutes voiles pour s'éloigner de ce parage : un point imperceptible venait de paraître à l'horizon, et s'approchait peu à peu, poussé par la rafale, en grandissant avec rapidité. La tempête allait commencer ses attaques, et déjà le ciel s'obscurcissait, en devenant d'un noir presque aussi hideux que le cœur de l'homme. Le navire, qui était un grand vaisseau de guerre, venait de jeter toutes ses ancres, pour ne pas être balayé sur les rochers de la côte. Le vent sifflait avec fureur des quatre points cardinaux, et mettait les voiles en charpie. Les coups de tonnerre éclataient au milieu des éclairs, et ne pouvaient surpasser le bruit des lamentations qui s'entendaient sur la maison sans bases, sépulcre mouvant. Le roulis de ces masses aqueuses n'était pas parvenu à rompre les chaînes des ancres ; mais, leurs secousses avaient entr'ouvert une voie d'eau, sur les flancs du navire. Brèche énorme ; car, les pompes ne suffisent pas à rejeter les paquets d'eau salée qui viennent, en écumant, s'abattre sur le pont, comme des montagnes. Le navire en détresse tire des coups de canon d'alarme ; mais, il sombre avec lenteur... avec majesté. Celui qui n'a pas vu un vaisseau sombrer au milieu de l'ouragan, de l'intermittence des éclairs et de l'obscurité la plus profonde, pendant que ceux qu'il contient sont accablés de ce désespoir que vous savez, celui-là ne connaît pas les accidents de la vie. Enfin, il s'échappe un cri universel de douleur immense d'entre les flancs du vaisseau, tandis que la mer redouble ses attaques redoutables. C'est le cri qu'a fait pousser l'abandon des forces humaines. Chacun s'enveloppe dans le manteau de la résignation, et remet son sort entre les mains de Dieu. On s'accule comme un troupeau de moutons. Le navire en détresse tire des coups de canon d'alarme ; mais, il sombre avec lenteur... avec majesté. Ils ont fait jouer les pompes pendant tout le jour. Efforts inutiles. La nuit est venue, épaisse, implacable, pour mettre le comble à ce spectacle gracieux. Chacun se dit qu'une fois dans l'eau, il ne pourra plus respirer ; car, d'aussi loin qu'il fait revenir sa mémoire, il ne se reconnaît aucun poisson pour ancêtre ; mais, il s'exhorte à retenir son souffle le plus longtemps possible, afin de prolonger sa vie de deux ou trois secondes ; c'est là l'ironie vengeresse qu'il veut adresser à la mort... Le navire en détresse tire des coups de canon d'alarme ; mais, il sombre avec lenteur... avec majesté. Il ne sait pas que le vaisseau, en s'enfonçant, occasionne une puissante circonvolution des houles autour d'elles-mêmes ; que le limon bourbeux s'est mêlé aux eaux troublées, et qu'une force qui vient de dessous, contre-coup de la tempête qui exerce ses ravages en haut, imprime à l'élément des mouvements saccadés et nerveux. Ainsi, malgré la provision de sang-froid qu'il ramasse d'avance, le futur noyé, après réflexion plus ample, devra se sentir heureux, s'il prolonge sa vie, dans les tourbillons de l'abîme, de la moitié d'une respiration ordinaire, afin de faire bonne mesure. Il lui sera donc impossible de narguer la mort, son suprême vœu. Le navire en détresse tire des coups de canon d'alarme ; mais, il sombre avec lenteur... avec majesté. C'est une erreur. Il ne tire plus des coups de canon, il ne sombre pas. La coquille de noix s'est engouffrée complètement. Ô ciel ! comment peut-on vivre, après avoir éprouvé tant de voluptés ! Il venait de m'être donné d'être témoin des agonies de mort de plusieurs de mes semblables. Minute par minute, je suivais les péripéties de leurs angoisses. Tantôt, le beuglement de quelque vieille, devenue folle de peur, faisait prime sur le marché. Tantôt, le seul glapissement d'un enfant en mamelles empêchait d'entendre le commandement des manœuvres. Le vaisseau était trop loin pour percevoir distinctement les gémissements que m'apportait la rafale ; mais, je le rapprochais par la volonté, et l'illusion d'optique était complète. Chaque quart d'heure, quand un coup de vent, plus fort que les autres, rendant ses accents lugubres à travers le cri des pétrels effarés, disloquait le navire dans un craquement longitudinal, et augmentait les plaintes de ceux qui allaient être offerts en holocauste à la mort, je m'enfonçais dans la joue la pointe aiguë d'un fer, et je pensais secrètement : « Ils souffrent davantage ! » J'avais, au moins, ainsi, un terme de comparaison. Du rivage, je les apostrophais, en leur lançant des imprécations et des menaces. Il me semblait qu'ils devaient m'entendre ! Il me semblait que ma haine et mes paroles, franchissant la distance, anéantissaient les lois physiques du son, et parvenaient, distinctes, à leurs oreilles, assourdies par les mugissements de l'océan en courroux ! Il me semblait qu'ils devaient penser à moi, et exhaler leur vengeance en impuissante rage ! De temps à autre, je jetais les yeux vers les cités, endormies sur la terre ferme ; et, voyant que personne ne se doutait qu'un vaisseau allait sombrer, à quelques milles du rivage, avec une couronne d'oiseaux de proie et un piédestal de géants aquatiques, au ventre vide, je reprenais courage, et l'espérance me revenait : j'étais donc sûr de leur perte ! Ils ne pouvaient échapper ! Par surcroît de précaution, j'avais été chercher mon fusil à deux coups, afin que, si quelque naufragé était tenté d'aborder les rochers à la nage, pour échapper à une mort imminente, une balle sur l'épaule lui fracassât le bras, et l'empêchait d'accomplir son dessein. Au moment le plus furieux de la tempête, je vis, surnageant sur les eaux, avec des efforts désespérés, une tête énergique, aux cheveux hérissés. Il avalait des litres d'eau, et s'enfonçait dans l'abîme, ballotté comme un liège. Mais, bientôt, il apparaissait de nouveau, les cheveux ruisselants ; et, fixant l'œil sur le rivage, il semblait défier la mort. Il était admirable de sang-froid. Une large blessure sanglante, occasionnée par quelque pointe d'écueil caché, balafrait son visage intrépide et noble. Il ne devait pas avoir plus de seize ans ; car, à peine, à travers les éclairs qui illuminaient la nuit, le duvet de la pêche s'apercevait sur sa lèvre. Et, maintenant, il n'était plus qu'à deux cents mètres de la falaise ; et je le dévisageais facilement. Quel courage ! Quel esprit indomptable ! Comme la fixité de sa tête semblait narguer le destin, tout en fendant avec vigueur l'onde, dont les sillons s'ouvraient difficilement devant lui !... Je l'avais décidé d'avance. Je me devais à moi-même de tenir ma promesse : l'heure dernière avait sonné pour tous, aucun ne devait en échapper. Voilà ma résolution ; rien ne la changerait... Un son sec s'entendit, et la tête aussitôt s'enfonça, pour ne plus reparaître. Je ne pris pas à ce meurtre autant de plaisir qu'on pourrait le croire ; et, c'était, précisément, parce que j'étais rassasié de toujours tuer, que je le faisais dorénavant par simple habitude, dont on ne peut se passer, mais, qui ne procure qu'une jouissance légère. Le sens est émoussé, endurci. Quelle volupté ressentir à la mort de cet être humain, quand il y en avait plus d'une centaine, qui allaient s'offrir à moi, en spectacle, dans leur lute dernière contre les flots, une fois le navire submergé ? À cette mort, je n'avais même pas l'attrait du danger ; car, la justice humaine, bercée par l'ouragan de cette nuit affreuse, sommeillait dans les maisons, à quelques pas de moi. Aujourd'hui que les années pèsent sur mon corps, je le dis avec sincérité, comme une vérité suprême et solennelle : je n'étais pas aussi cruel qu'on l'a raconté ensuite, parmi les hommes ; mais, des fois, leur méchanceté exerçait ses ravages persévérants pendant des années entières. Alors, je ne connaissais plus de borne à ma fureur ; il me prenait des accès de cruauté, et je devenais terrible pour celui qui s'approchait de mes yeux hagards, si toutefois il appartenait à ma race. Si c'était un cheval ou un chien, je le laissais passer : avez-vous entendu ce que je viens de dire ? Malheureusement, la nuit de cette tempête, j'étais dans un de ces accès, ma raison s'était envolée (car, ordinairement, j'étais aussi cruel, mais, plus prudent) ; et tout ce qui tomberait, cette fois-là, entre mes mains, devait périr ; je ne prétends pas m'excuser de mes torts. La faute n'en est pas toute à mes semblables. Je ne fais que constater ce qui est, en attendant le jugement dernier qui me fait gratter la nuque d'avance... Que m'importe le jugement dernier ! Ma raison ne s'envole jamais, comme je le disais pour vous tromper. Et, quand je commets un crime, je sais ce que je fais : je ne voulais pas faire autre chose ! Debout sur le rocher, pendant que l'ouragan fouettait mes cheveux et mon manteau, j'épiais dans l'extase cette force de la tempête, s'acharnant sur un navire, sous un ciel sans étoiles. Je suivis, dans une attitude triomphante, toutes les péripéties de ce drame, depuis l'instant où le vaisseau jeta ses ancres, jusqu'au moment où il s'engloutit, habit fatal qui entraîna, dans les boyaux de la mer, ceux qui s'en étaient revêtus comme d'un manteau. Mais, l'instant s'approchait, où j'allais, moi-même, me mêler comme acteur à ces scènes de la nature bouleversée. Quand la place où le vaisseau avait soutenu le combat montra clairement que celui-ci avait été passer le reste de ses jours au rez-de-chaussée de la mer, alors, ceux qui avaient été emportés avec les flots reparurent en partie à la surface. Ils se prirent à bras-le-corps, deux par deux, trois par trois ; c'était le moyen de ne pas sauver leur vie ; car, leurs mouvements devenaient embarrassés, et ils coulaient bas comme des cruches percées... Quelle est cette armée de monstres marins qui fend les flots avec vitesse ? Ils sont six ; leurs nageoires sont vigoureuses, et s'ouvrent un passage, à travers les vagues soulevées. De tous ces êtres humains, qui remuent les quatre membres dans ce continent peu ferme, les requins ne font bientôt qu'une omelette sans œufs, et se la partagent d'après la loi du plus fort. Le sang se mêle aux eaux, et les eaux se mêlent au sang. Leurs yeux féroces éclairent suffisamment la scène du carnage... Mais, quel est encore ce tumulte des eaux, là-bas, à l'horizon ? On dirait une trombe qui s'approche. Quels coups de rame ! J'aperçois ce que c'est. Une énorme femelle de requin vient prendre part au pâté de foie de canard, et manger du bouilli froid. Elle est furieuse ; car, elle arrive affamée. Une lutte s'engage entre elle et les requins, pour se disputer les quelques membres palpitants qui flottent par-ci, par-là, sans rien dire, sur la surface de crème rouge. À droite, à gauche, elle lance des coups de dents qui engendrent des blessures mortelles. Mais, trois requins vivants l'entourent encore, et elle est obligée de tournée en tous sens, pour déjouer leurs manœuvres. Avec une émotion croissante, inconnue jusqu'alors, le spectateur, placé sur le rivage, suit cette bataille navale d'un nouveau genre. Il a les yeux fixés sur cette courageuse femelle de requin, aux dents si fortes. Il n'hésite plus, il épaule son fusil, et, avec son adresse habituelle, il loge sa deuxième balle dans l'ouïe d'un des requins, au moment où il se montrait au-dessus d'une vague. Restent deux requins qui n'en témoignent qu'un acharnement plus grand. Du haut du rocher, l'homme à la salive saumâtre, se jette à la mer, et nage vers le tapis agréablement coloré, en tenant à la main ce couteau d'acier qui ne l'abandonne jamais. Désormais, chaque requin a affaire à un ennemi. Il s'avance vers son adversaire fatigué, et, prenant son temps, lui enfonce dans le ventre sa lame aiguë. La citadelle mobile se débarrasse facilement du dernier adversaire... Se trouvent en présence le nageur et la femelle du requin, sauvée par lui. Ils se regardèrent entre les yeux pendant quelques minutes ; et chacun s'étonna de trouver tant de férocité dans les regards de l'autre. Ils tournent en rond en nageant, ne se perdent pas de vue, et se disent à part soi : « Je me suis trompé jusqu'ici ; en voilà un qui est plus méchant. » » Alors, d'un commun accord, entre deux eaux, ils glissèrent l'un vers l'autre, avec une admiration mutuelle, la femelle de requin écartant l'eau de ses nageoires, Maldoror battant l'onde avec ses bras ; et retinrent leur souffle, dans une vénération profonde, chacun désireux de contempler, pour la première fois, son portrait vivant. Arrivés à trois mètres de distance, sans faire aucun effort, ils tombèrent brusquement l'un contre l'autre, comme deux aimants, et s'embrassèrent avec dignité et reconnaissance, dans une étreinte aussi tendre que celle d'un frère ou d'une sœur. Les désirs charnels suivirent de près cette démonstration d'amitié. Deux cuisses nerveuses se collèrent étroitement à la peau visqueuse du monstre, comme deux sangsues ; et, les bras et les nageoires entrelacés autour du corps de l'objet aimé qu'ils entouraient avec amour, tandis que leurs gorges et leurs poitrines ne faisaient bientôt plus qu'une masse glauque aux exhalaisons de goëmon ; au milieu de la tempête qui continuait de sévir ; à la lueur des éclairs ; ayant pour lit d'hyménée la vague écumeuse, emportés par un courant sous-marin comme dans un berceau, et roulant, sur eux-mêmes, vers les profondeurs inconnues de l'abîme, ils se réunirent dans un accouplement long, chaste et hideux !... Enfin, je venais de trouver quelqu'un qui me ressemblât !... Désormais, je n'étais plus seul dans la vie !... Elle avait les mêmes idées que moi !... J'étais en face de mon premier amour ![/spoiler]

Bon c'est un peu long mais j'avais envie, na :mrgreen:

Sinon, de nombreuses lectures complémentaires me sont tombées dessus quand je regardais ailleurs. En particulier les très célèbres Le Silence de la Mer de Vercors (pour ceux qui connaitraient pas, c'est une nouvelle écrite et publiée clandestinement pendant la Seconde Guerre Mondiale mettant en scène deux Français contraints d'accueillir chez eux un officier allemand, qui passera chaque soirée avec eux, leur exposant sa vision alors qu'ils lui opposent leur silence. Très court - se lit en 1/2 heure max -, très beau, très intéressant, je comprends sans peine pourquoi il est si lu. Avec la montée progressive de l'extrême-droite qu'on connait un peu partout - on en a même au gouvernement en Belgique, ouaiiis -, il est d'autant plus important et marquant de lire ce genre de témoignages) et L'étranger (que j'avais bien entendu déjà lu; même si c'est pas le livre le plus captivant au monde - cela dit c'est pas si vrai que cela -, il s'agit d'une oeuvre-clé, et Camus est sans conteste un auteur incontournable). Le nombre de lectures imposées ne me laisse malheureusement que très peu de temps pour lire autre chose...

J'ai quand même pris une heure de mon temps pour lire le deuxième tome de Gotham Central, série de comics racontant le quotidien de la brigade des crimes majeurs de Gotham. Une série d'une excellente qualité, qui en vient à éclipser sans peine les aventures conventionnelles du Batslip. Du très bon quoi.

16 Novembre 2014 à 23:09 #223 Dernière édition: 16 Novembre 2014 à 23:15 par Supersigo
En fait je n'ai lu que l'incipit, et j'ai déjà envie de lire la suite. :P

Plût au ciel que le lecteur, enhardi et devenu momentanément féroce comme ce qu'il lit, trouve, sans se désorienter, son chemin abrupt et sauvage, à travers les marécages désolés de ces pages sombres et pleines de poison ; car, à moins qu'il n'apporte dans sa lecture une logique rigoureuse et une tension d'esprit égale au moins à sa défiance, les émanations mortelles de ce livre imbiberont son âme comme l'eau le sucre.

Han oui, en effet j'aurais dû poster l'incipit, il est tellement génial \o/.

Je suis présentement en train de lire un bon paquet de livres.

Récemment, j'ai fini Lignes de faille, de Nancy Huston. Sympa, le livre à ses moments, j'ai bien aimé le concept et tout, juste dommage que vraiment tout sois mis sur Erra, parce que pendant un bout je m'en foutais un peu des autres personnages, je voulais juste enfin avoir réponses à mes questions face à se personnage là.

Ensuite, j'ai commencé La grosse femme d'à côté est enceinte, de Michel Tremblay. Trop de québecisme à mon goût, j'ai de la difficulté à me rappeler des noms de personnages, j'ai aucune idée où l'histoire semble mener, et je m'ennuie plus qu'autre chose en lisant. Je pense peut-être le finir bientôt, si j'ai la motivation. Je crois plus que je vais essayer de trouver La Nuit des princes charmants du même auteur. ce livre-là semble tellement mieux. (cette série de romans joue plus dans mes valeurs que disons, les chroniques du plateau Mont-Royal)

J'ai d'ailleurs commencé Parasite Eve, de Hideaki Sena, roman ayant inspirée la série de jeu sur playstation 1 (et un spin-off sur PSP) Je n'ai lu qu'un tier du livre, je n'ai jamais joué aux jeux de la série, alors je vais m'y mettre après. Il n'y a rien d'épeurant pour l'instant, si ce n'est qu'une ou deux scènes dans des rêves, donc j'ai vraiment hâte de voir le côté horreur ressortir dans la deuxième partie.
Je le lis bien sûr en anglais, grâce à la maison d'édition Vertical, avec la cover désigné par Chip Kidd.
Quatrième livre avec une cover faite par Chip Kidd, j'en suis vraiment impressionné.

Entre temps, je lis un livre pour apprendre beaucoup sur les champignons, ainsi qu'une collection de Short Stories de Barry Lowe, livre ne valant même pas la peine d'être lu. (Mais comme que je l'ai acheté, autant le finir, surtout qu'il me reste moins d'un quart)

J'ai entendu parler de rien de tout ça à part Parasite Eve, mais bonne lecture quand même ;).

De mon côté calme plat ces derniers temps, j'ai juste lu trois tomes de Berserk récemment :ninja:. Je devrais lire pour les cours, mais j'avoue être peu motivé par ça pour le moment... Je vais essayer de survivre aux exams et puis on verra x).

J'ai fini ma lecture de Parasite Eve vers la fin janvier, un peu après ma tentative de suicide. J'ai beaucoup adoré, je m'attendais à quelque chose allant plus vers l'horreur dès la moitié du livre, alors qu'en fait ce n'est que vers le dernier quart du livre que ça commence. Assez lent au début, mais les personnages sont tout de même assez intéressants, plusieurs facettes de leurs personnalités sont exploités, j'ai bien aimé. La finale, bien que simple, est parfaite pour créer une atmosphère un peu horrifiante aux personnes plutôt naïves et peureuses, et elle permet aussi de facilement de créer une place aux différents jeux de la série, considérant le livre comme une "prequel". (excusez mon anglicisme)

Pour mon cours de Littérature, j'ai eu à lire "Dieu et nous seuls pouvons", de Michel Folco. Ce n'est pas le livre le plus passionnant que j'ai lu. La première partie, avec Justinien Trouvé, est vraiment ennuyante, la formule narrative foireuse ne me donnait aucune envie de lire, surtout qu'aucun personnage n'est vraiment attachant. D'accord, peut-être la première personne qui se fait exécuter dans le livre, mais justement, ELLE SE FAIT EXÉCUTER.

La deuxième partie? Tout un tas de personnages, tout aussi plats et inintéressant que les autres apparaissent. Puis, la dernière exécution, encore un personnage fort intéressant! Ce personnage-là, sous peine de mort pour cause de parricide, a réussi à m'intéresser à la suite. Je m'intéressais vraiment à savoir pourquoi elle avait tué son père (parricide, acte de tuer son père) puis elle meurt, comme ça, sans savoir la raison de son acte. C'est vraiment agaçant.

Je suis vraiment frustré par les choix de l'auteur, et j'espère que ma prochaine lecture, "Le Bourgeois Gentilhomme", de Molière va être fortement plus intéressant! Surtout que dans "La Rose de Versailles", Marie-Antoinette décide de jouer un personnage dans cette pièce de théâtre, alors qu'elle ignore que c'est justement une pièce faite pour rire de la bourgeoisie. 

Sinon, je lis aussi "La république", de Platon. Sans mauvais jeux de mots, je trouve ça très... "plate". Lecture obligatoire pour mon cours de philosophie, j'ai déjà lu l'entièreté du Livre I. Je n'aime pas, je déteste les dialogues dans les livres, et ce n'est que du dialogue. Je suis vraiment content que c'est un, en fait le seul, livre que je n'ai pas eu besoin d'acheter pour l'école. Par chance, le caissier à la librairie coopérative de mon école a décidé de me le donner, étant donné qu'il avait bien 2 copies, et qu'il me trouve particulièrement de son goût. Donc, après avoir passé près d'une trentaine de minutes à me faire draguer, j'ai obtenu ce livre-là. Je suis vraiment étonné qu'il n'a pas écrit son numéro de téléphone à l'intérieur, mais ce n'est pas grave, ça me va parfaitement comme ça :ninja:

Dans près d'un mois, voir plus, je devrais être de retour ici pour écrire mes impressions et parler du prochain livre que je vais lire.
(Ou du moins, des prochains livres)

Au début j'ai cru que tu parlais des goûts littéraires du vendeur.
Et puis non. :mrgreen:

Parasite Eve faut que je me penche dessus aussi bien le bouquin que la série de jeux. :)
Aah, Platon... j'en mange aussi cette année, terminale littéraire oblige. Ouais bah ça se lit relativement vite une fois que t'es plongé dedans je dirais. J'ai lu Gorgias en l'occurrence, et même si j'ai apprécié les thèmes évoqués dedans je sais pas si je pourrais dire que j'ai aimé. Ptet que le fait que ce soit dans un cadre obligé-scolaire me bloque un peu.
Pareil pour les cours je dois lire Madame Bovary. Bah j'en suis au début de la partie II. (Alors qu'on est sensé alors fini là depuis 4 mois huhuhu) décidément je n'y arrive pas. Surtout que bon au stade ou on en est j'ai plus rien à découvrir on les a déjà survolé en cours. Flaubert a mis un temps fou à l'écrire moi je mettrai un temps fou à le lire. :ninja:

Perso j'avais adoré Dieu et nous seuls pouvons, que j'ai lu il y a déjà 6-7 ans (du coup mes souvenirs manquent peut-être d'exactitude). Je trouvais l'idée de faire un livre sur les bourreaux vraiment très intéressante, d'autant plus que c'est un sujet souvent tabou et qu'ils sont mal connus. À ce niveau, le livre casse un peu le mythe du cruel encagoulé qui prend son pied à décapiter les villageois, pour montrer plutôt des individus qui ont un rôle et un statut uniques dans la société, sans pour autant être des psychopathes. Qui plus est je me suis laissé dire que le livre avait bénéficié de recherches approfondies sur le sujet, il y a donc bel et bien un intérêt documentaire à la chose (je sais plus si la lignée évoquée est fictive ou réelle par contre, il me semble bien qu'elle était fictive mais je ne saurais en être certain). Quant au style de l'auteur, perso il ne m'avait pas déplu, après je ne m'en souviens pas assez que pour en dire plus. Comme dans toute saga, l'intérêt réside à découvrir la génération suivante et voir ce qui s'y passe. Bref j'avais bien aimé, mais bon chacun ses goûts  :P.

La république j'aimerais bien m'y attaquer un jour, j'ai toujours voulu lire Platon dans le texte, sans en avoir eu vraiment l'occasion. Il n'est pas exclu que je mette un jour la main sur une juxta, c'est toujours plus intéressant. Mais bon, ma liste de lecture est tellement immense que c'est très loin d'être dans mes priorités x).

Sinon, Molière j'ai jamais été particulièrement fan, mais bon ça se laisse lire :p.

Madame Bovary je devais le lire l'année passée (oui, j'ai réussi à passer à côté jusqu'en première en romanes, oui ça tient de l'exploit :mrgreen:), et ça m'a soûlé. Okay, il écrit bien Flauflau, okay il y a de l'intérêt littéraire, mais objectivement, c'est... juste chiant quoi :ninja:.


De mon côté, je n'avance pas dans mes lectures obligatoires, du coup je sens que je vais devoir bloquer à mort dessus en dernière minute, mais bon j'ai l'habitude :ninja:. Je suis en train de désespérément lire le Discours sur la tolérance de Voltaire, je crois avoir déjà dit ici que j'aimais pas le bonhomme... et ça se confirme. Le mec est de la plus grande mauvaise foi imaginable, et vient donner ses leçons de choses en grand philosophe alors qu'il a laissé pendre le Calas avant de se bouger le cul. Sur une centaine de pages de bouquin, il ose notamment comparer les sociétés antiques gréco-romaines à la société française contemporaine... alors oui, c'était en vogue à l'époque, ça n'empêche pas que pour un érudit, ça tient du sophisme comme raisonnement. Il va jusqu'à affirmer que l'intolérance n'existait pas dans ces deux sociétés (mais c'est un des nombreux raccourcis du monsieur bien entendu, ce qu'il entend par intolérance, c'est "intolérance religieuse ressortant du crime de haine"; cela dit même une fois le raccourci évincé ça parait tellement énorme comme affirmation gratuite que ça passe difficilement). Après, ce n'est pas le seul crime contre la logique qu'il commet dans ce bouquin, ça ça tient sur vingt pages, d'autres choses du même acabit se retrouvent dans chaque chapitre... Je comprends que le personnage fascine par son culot grand-guignolesque, mais moi je ne peux pas. J'ai une résistance limitée à la mauvaise foi et à l'opportunisme. Mais il écrit bien, et faut admettre qu'il fait rire quand il fait son salaud. Mais justement, perso j'attends un peu plus d'un philosophe éclairé que des petites piques démago...

Sinon, je vais devoir aussi lire en juxta Le chevalier au lion,  de l'ami C(h)réti(e)n de Troyes (oui, c'était facile, mais j'ai du mal à m'en empêcher  :P). D'ailleurs l'ancien français c'est très drôle. Fourbe par moments, mais vraiment amusant. Et j'ai reçu pour mon anniv L'île du point Némo, de Jean-Marie Blas de Roblès (nom de plume, certainement). Ca a l'air d'être un chouette hommage aux romans d'aventure, hâte de voir ça (ce sera sans doute pour les vacances d'été cela dit).

Ah oui, je vais devoir aussi choisir un recueil de nouvelles hispanoaméricaines à lire en espagnol aussi, ça devrait être amusant (plus amusant que les manuels de langue crétins qu'on m'inflige sans arrêt pour mes cours d'espagnol en tout cas. Horreur de ce genre de conneries).

Et je me suis acheté tout plein de lectures recommandées, manuels de logique ( :coeur:), d'histoire de la littérature,... mais bon ça on s'en fout un peu :P.

À part ça, côté manga et comics, j'avance dans Berserk (c'est de plus en plus glauque, j'adore) et j'ai fait le plein de comics: le dernier Batman, Batgirl Année Un, Transmetropolitan 3, et j'en oublie probablement. J'adore. Toute ma thune y part, mais c'est tellement plaisant...

Je viens de lire La cantatrice chauve d'Eugène Ionesco. Je n'ai pas du tout accroché. Je ne comprends pas comment une telle médiocrité a pu se hisser au titre de chef-d'oeuvre.  :(

Jamais lu, du coup je suppose que je ne manque rien vu que c'est d'une telle "médiocrité" x) ?

Sinon j'ai lu Fahrenheit 451 de Ray Bradbury dernièrement (en anglais), c'est une fiction dystopique qui se passe dans un futur proche, très bien écrit et plutôt intéressant, bien que plutôt court, c'est une oeuvre plutôt connue, peut-être que certains ici l'ont déjà lu ?

(oui je débarque de nul part alors que ça fait un bon moment que je n'ai rien posté et je remarque qu'on retrouve toujours les mêmes têtes/clients réguliers :ninja:)

En ce qui me concerne je me suis lancé dans la lecture de quelques oeuvres de Tolkien comme le Silmarilion et Les comtes et légendes inachevés et le Hobbit.

Ces ouvrages sont très passionnantes pour qui souhaite approfondir ses connaissances sur les  évenements qui ont précédés le Seigneur Des Anneaux.Je dois admettre que les deux premiers sont très instructifs mais particulièrement indigestes tant il y a de noms et de descriptifs. Cela rend parfois la lecture franchement lassante.
Pour ce qui est du Hobbit je n'ai pas encore fini le livre mais je trouve l'histoire passionnante.

Sinon en parallèle je me suis mis à la lecture de la série de BD "Le Triangle Secret" et de ces spin off. Une oeuvre passionnante pour toutes celles est ceux qui aime les histoires d'énigmes, de symbolique sur un fond d'aventure.

Enfin ma prochaine lecture se tournera probablement vers le Dracula de Bram Stoker que j'ai toujours voulu lire depuis que j'ai vu le film de Coppola. Et accessoirement je pense que je vais recommancer la lecture des Trône de fer que j'ai arrêté au second tome à cause de la série qui allais beaucoup plus vite.

Perso ces derniers temps niveau lecture c'est surtout des trucs de cours:

J'ai ENFIN lu Madame Bovary (oui on l'a exigé à nouveau pour un autre cours), et contre toutes attentes j'ai trouvé ça vraiment intéressant. Je reste assez rétif à l'écriture de Flaubert (j'ai beaucoup de mal avec les auteurs qui détestent leur sujet, et clairement Flaubert méprise les milieux campagnards, ça se ressent au moindre mot, à la moindre dénotation), mais j'ai été frappé par son usage de l'ironie à travers une narration faussement froide.

Modeste Mignon, de Balzac, pour le même cours (qui porte sur la notion de romanesque associée aux genres - dans tous les sens du terme, genre littéraire et genre masculin/féminin), que je n'ai pas encore fini. Passée la longue intro très balzacienne, ça se lit assez bien. Une jeune fille, dont le père a dû fuir pour échapper aux dettes et a fait jurer à son entourage d'empêcher les hommes de tourner autour de la damoiselle (la soeur ainée est morte de chagrin suite à une déception amoureuse, du coup le père est un peu chatouilleux sur le sujet), occupe ses journées à se passionner pour la lecture. Elle s'amourache un jour d'un auteur et décide d'entretenir une liaison épistolaire avec lui. Ce qu'elle ne sait pas, c'est que ce n'est pas l'auteur en question qui lui répond, mais le secrétaire de celui-ci se faisant passer pour lui... C'est donc essentiellement un roman épistolaire, d'autant plus intéressant que Balzac parle en fait de son expérience, s'étant beaucoup livré à ce genre de correspondances avec des dames fascinées par son écriture. C'est pas le plus connu de l'auteur, clairement, mais il s'agit d'une lecture vraiment particulière.

Jurassic Park, pour un cours sur les mécanismes de la fiction. C'est dans le cadre d'un travail pour lequel il fallait comparer un livre à une adaptation. Je voulais au départ parler de Westworld, mais j'ai réalisé que le livre était en fait sorti APRÈS le film (Crichton a écrit le scénario et a ensuite publié un roman sur base du film), et du coup malgré mon envie de parler de la série, j'ai préféré ne pas trop me perdre dans les méandres des adaptations en plusieurs étapes. Le livre est vraiment bien, et j'ai adoré faire ce travail, qui m'a permis de me procurer tout un tas de bouquins sur le cinéma (je cherchais un prétexte depuis un petit temps).

Fuir, de Jean-Philippe Toussaint, un roman sur un homme qui se retrouve en Chine, face à des gens qu'il ne comprend pas, et est embarqué dans une descente dans les milieux souterrains du pays. Un roman très axé sur la subjectivité et la perception, dans la logique du cours (qui porte sur l'esthétique littéraire et la crise de la représentation), et qui parvient étonnamment à faire ressentir des choses aux lecteurs, brisant la frontière qui sépare le public du ressenti du protagoniste.

Pour le même cours, Je m'en vais et Un An, de Jean Echenoz. Le premier raconte l'histoire du directeur d'une petite galerie d'art qui entend parler d'une cargaison fabuleuse à bord d'un bateau échoué sur la banquise, et décide de partir à sa recherche, tandis que le second porte sur une jeune fille qui se réveille un matin et découvre son copain mort à côté d'elle dans le lit, la poussant à se cacher de la police pendant un an, alors que ses économies fondent peu à peu et la contraignent à un niveau de vie toujours plus bas. Le style d'Echenoz est très particulier, délaissant souvent complètement le détail des personnages et la focalisation interne pour décrire les lieux traversés. Cela donne un résultat assez étrange, où les motivations des personnages paraissent diffuses, incertaines, dans un monde d'une intensité qui fait presque mal. Il faut accrocher. J'ai beaucoup aimé le premier, moins le second.

Plus tard, je parlerai sans doute d'autres choses, mes lectures BD et comics par exemple, ou quelques chouettes livres théoriques sur le cinéma.

Pour réagir aux précédents messages, j'ai beaucoup aimé les oeuvres de Tolkien que tu cites, Angenoir, tout particulièrement Bilbo, qui est un livre très drôle et enlevé. Les livres A Game of Thrones sont assez cools aussi, même si j'ai pas fini non plus (me suis arrêté au 5 ou 6 de la première édition française, je serais assez tenté de relire en vo à l'occase). Dracula, j'avais beaucoup aimé également quand je l'ai lu. Farenheit 451, ça fait des années que j'ai envie de le lire, il parait qu'il est excellent.

On avait un topic comme ça ?

Bon, ben allez, c'est parti, je sais pas si je vais pouvoir me cantonner au "ces derniers temps" tellement j'ai de bouquins à citer. On va commencer par les plus récents, je pense.

On commence du coup avec la série de livres "L'île de l'Oubli", qui est un complément aux deux films Descendants, de Disney. En gros, on découvre la vie de 4 enfants, qui sont les descendants de 4 "Méchants" de Disney, Jafar, la Méchante Reine, Cruella d'Enfer et Maléfique.
C'est assez enfantin, mais j'ai personnellement beaucoup aimé.

Ensuite, on remonte avec une fan fiction d'Harry Potter que j'ai reçue à Noël de ma grande soeur, racontant ce qui pourrait s'être déroulé durant les 19 ans qui ont suivi la bataille finale contre Celui Dont On Ne Doit Pas Prononcer le Nom. On y découvre sous différents angles le déroulement de la vie de nombreux protagonistes, allant de Harry (évidemment) à Ron et Hermione en passant par toute la famile Weasley, Luna Lovegood et même Dudley Dursley.
La fiction s'appelle Harry Potter 7 3/4, j'ai eu la chance d'avoir une version imprimée de l'oeuvre et je n'ai presque rien fait d'autre avant de l'avoir finie. Ca fait d'ailleurs un moment que j'ai envie de relire les 4 tomes, il faut juste que j'arrive à me lancer et pour le moment, c'est pas gagné...

On remonte encore plus loin avec la série "l'Héritage" : Je n'ai qu'une chose à dire : lisez cette série !
Une oeuvre de fantasy vraiment sympatique, en 4 tomes extrêmement originale et plaisante. On y découvre l'histoire d'Eragon, un jeune paysan, qui deviendra par un grand concours de circonstances le sauveur de son pays en tant que Dragonnier.

Je n'en dis pas plus, je vous laisse découvrir ça.

Après, me revient en tête la série des Royaumes de Feu, de Tui T. Sutherlands.
Encore de la Fantasy, dans laquelle tous les personnages sont des dragons, et 5 dragonnets sont désignés pour accomplir une prophétie qui permettra de stopper les guerres qui ravagent leur pays.

Enfin, je parlerai d'un livre qui est situé dans un domaine totalement différent : L'affaire Olympia, de Mickaël Launay.

On y retrouve deux enfants et leur grand-mère qui essayent en vain de trouver une signification à l'une des requêtes présente dans le testament de leur défunt grand-père/mari, et qui découvrent une institution secrète dont le siège se trouve au coeur même de Paris.

Voilà, j'ai à peu près fait le tour, j'espère que ça aura donné envie à certains de lire ces oeuvres littéraires ^^

Fahrenheit 451 mérite d'être lu au moins une fois, c'est une bonne dystopie !

(oui j'avais qu'une phrase à balancer :ninja:)

02 Février 2018 à 16:46 #236 Dernière édition: 03 Février 2018 à 13:47 par Antevre
Je ne connais pas la plupart des oeuvres que tu cites Benoit, à part L'Héritage, dont j'ai lu le premier tome il y a pas mal d'années et que j'avais beaucoup aimé (à l'opposé du film qui a considérablement entamé ma foi en l'humanité). C'est effectivement très sympa ^_^.

A Link : bah c'est une phrase cool!  :P faudra vraiment que je lise ça.

Quelques autres trucs que j'ai lus ces derniers mois :

Dans le cadre de mon mémoire (sur la littérature engagée liée à la crise migratoire de 2015), j'ai lu quelques livres intéressants : Bienvenue! 34 auteurs pour les réfugiés, comme son nom l'indique, est un ouvrage collectif qui recueille des contributions très variées, nouvelles, dessins, poèmes... d'auteurs connus. Ce livre brasse des problématiques assez variées et propose des avis et points de vue contrastés. Si le ton général est assez logiquement en défense des réfugiés, chaque auteur apporte sa pierre, alternant expériences de terrain, vécu personnel de migrant de première ou seconde génération ou encore point de vue d'autochtone français pur sang qui cherche sa place dans cette situation, entre autres. Dans le même ordre d'idée, Parcours de migrants et de réfugiés, de Noël Azzara, transmet des récits de vie récoltés par l'auteur dans le cadre de sa profession de professeur de français langue étrangère, qu'il croise avec son propre vécu de fils d'immigrants italiens. Métier exigeant et trop peu connu (alors qu'il s'agit quand même l'air de rien d'une fonction essentielle dans une société où la notion de frontière devient de moins en moins pertinente), prof de FLE, et j'ai trouvé que l'auteur donnait un point de vue très intéressant sur la situation actuelle.

Dans le cadre des deux travaux que j'ai effectués liés au cinéma (celui sur Jurassic Park et un autre sur les actualisations du mythe d'Orphée, que j'ai centré sur Toy Story), j'ai pu lire pas mal de trucs très intéressants. J'en retiendrai deux (pour pas inonder non plus le topic :ninja:) : Story, de Robert McKee, porte sur l'écriture de scénarios pour le grand écran, ou screenwriting pour les initiés. Le professeur de ce cours a énormément présenté le bouquin, et m'a convaincu de me le procurer (merci Amazon et tes livres d'occasion américains qui coûtent des clopinettes), et c'est vraiment du bel ouvrage, actualisant la dramaturgie d'Aristote, exposant l'écriture en actes, les spécificités des différents genres cinématographiques (et c'est pas du luxe, les classifications les plus fantasques se retrouvant régulièrement sur le net), tout une théorie sur le conflit (entre le protagoniste et... bah potentiellement tout), le tout illustré de très nombreux exemples. Très accessible, c'est considéré comme LA référence dont s'inspirent énormément de créateurs modernes. Le second livre, plus pointu mais très intéressant, est Qu'est-ce que le cinéma ? d'André Bazin, une compilation d'essais sur le cinéma qui nourrissent beaucoup la réflexion sur le média.

Je vais essayer de conclure très rapidement ce message en parlant de mes lectures BD. La première de mes recommandations est la très connue série franco-espagnole (franco parce que c'est publié par Dargaud à la base, les auteurs sont tous deux espagnols) Blacksad, dont j'ai lu il y a peu le second tome, Arctic-Nation. Blacksad est un détective privé félin, dans un monde peuplé d'animaux anthropomorphes, qui résout des affaires louches aux États-Unis dans une ambiance polar noir. J'ai pas mal accroché au premier tome, mais j'ai surtout adoré le second, qui est sublime graphiquement et très bien écrit. C'est du très grand, vraiment. Côté comics, si je devais sélectionner une chose dans mes lectures de ces derniers mois... c'est difficile. Je dirais She-Hulk, ceux de 2004, une assez courte série vraiment très bien torchée. She-Hulk est la cousine du Hulk d'origine, ayant acquis des pouvoirs similaires suite à une transfusion sanguine. Elle divise son temps entre des actions super-héroïques et son métier d'avocate. Au moment où commence cette histoire, elle vient d'entrer dans une firme qui se spécialise dans un domaine émergent, à savoir les affaires "superhumaines". Spider-Man qui porte plainte contre le Daily Bugle pour harcèlement et diffamation, des super-vilains qui poursuivent le justicier qui les a arrêtés pour dommages physiques et moraux, des tribunaux cosmiques, des crimes de voyageurs temporels... des cas plus loufoques les uns que les autres défilent, tandis que la pauvre héroïne essaie de concilier les deux facettes de sa vie. C'est relativement méconnu chez nous, mais c'est en fait vraiment génial.

Je relance un peu le topic pour parler de ce que j'ai lu ce mois-ci... c'est-à-dire assez peu par rapport à ce que j'étais censé faire pour les cours (et pour moi), mais j'ai été très malade... Donc :

- La vida es sueño, de Pedro Calderón de la Barca, une des oeuvres les plus célèbres du théâtre baroque espagnol. Elle raconte les destins croisés de Sigismond et Rosaure au royaume de Pologne. Rosaure, éconduite par un grand noble du royaume, vient y chercher vengeance, s'étant donnée apparence masculine pour ce faire et ayant ceint l'épée de son père inconnu. Sigismond, quand à lui, est le fils du roi Basile de Pologne, qui a vu dans les étoiles que son fils serait un monstre tyrannique s'il était appelé à régner. Il a donc décidé d'enfermer Sigismond dès sa naissance dans un donjon, celui-ci ne connaissant même pas ni son héritage, ni la raison de ce traitement. Arrivé à la fin de sa vie, Basile réalise qu'il a été injuste et décide de laisser une chance à son fils désormais adulte : il va le faire amener pendant son sommeil dans les appartements royaux et lui révéler son secret afin de lui permettre de régner une journée. S'il fait preuve d'un bon jugement royal, il deviendra définitivement roi. Si au contraire la prophétie s'avère exacte, il sera drogué et ramené inconscient dans sa geôle, afin de lui faire croire à un rêve et adoucir sa déconvenue. Typiquement baroque, l'oeuvre est bourrée de faux semblants, de jeux de déséquilibre, de mouvements, d'illusions... c'est pas mal du tout, et les réflexions qui y sont menées sont plutôt intéressantes. Il faut un bon niveau d'espagnol pour le lire en vo cependant.

-Techniques du cinéma, un "Que sais-je ?" qui fait le tour du sujet de façon très synthétique, qui est parfait pour l'usage que je lui réservais, à savoir une référence théorique pratique à citer. C'est très bien pour quiconque s'intéresse au sujet, à condition de s'y connaitre un minimum et de ne pas espérer un ouvrage de vulgarisation (les commentaires et explications sont concis et les termes techniques fort logiquement abondants).

-Beloved, de Toni Morrison, que je n'ai pas encore fini. C'est un très beau roman sur la vie d'une petite famille d'esclaves noirs fin XIXe aux États-Unis et sur l'arrivée inopinée d'une mystérieuse jeune fille se faisant appeler Beloved, à laquelle ils offrent l'hospitalité. Gros avertissement cependant, c'est une lecture considérablement difficile en vo : c'est de l'anglais littéraire contemporain, avec tout ce que ça suppose en matière de style (très épuré mais complexe donc), et à cela s'ajoute, d'une part, l'aspect argotique, et d'autre part le langage du XIXe. De l'argot d'esclave du XIXe, c'est pas toujours évident. Malgré ses 300 pages à peine, c'est donc à réserver aux parfaits bilingues ou quasiment (et ça reste difficile malgré tout). C'est cependant une très belle lecture.

-Les migrants et nous. Comprendre Babel, un bref ouvrage publié par le CNRS et écrit par Michel Agier, anthropologue qui a beaucoup travaillé notamment sur la question migratoire, et s'est beaucoup engagé en faveur de l'accueil avant et après la crise migratoire de 2015. Je ne l'ai pas encore tout à fait fini, mais c'est intéressant pour avoir une vue d'ensemble du problème, plus nuancée que celles données d'une part par le politique et d'autre part par les médias.

-Dans la peau d'un migrant, d'Arthur Frayer-Laleix, dont le titre dit tout : ce journaliste d'investigation s'est fait passer pour un migrant tout le long du parcours que les migrants suivent, partant du Pakistan, passant par la Turquie, la Méditerranée et même la frontière entre la Turquie et la Bulgarie, si ma mémoire ne me joue pas des tours. La réalité qu'il expose est glaçante : les quartiers de Peshawar rongés par la pauvreté et les bombes (sur le bref temps qu'il y est resté, la ville a connu 7 attentats à la bombe, et c'est très loin d'être un record pour cet endroit, qui a notamment connu à un moment pendant un mois entier plus d'un attentat par jour), la brutalité policière en Europe (il a pratiquement été kidnappé par des policiers qui l'ont escorté de manière illégale à la frontière turque en lui faisant croire qu'il avait été jeté en Roumanie, le tout dans des circonstances très choquantes), la confrontation très nuancée avec les passeurs (qui sont loin d'être tous uniquement les brutes dépeintes par l'appareil médiatique, étant parfois eux-mêmes migrants et étant de toute façon des êtres humains complexes et non simplement des bourreaux), et surtout l'existence d'un véritable cinquième monde, parallèle, avec son fonctionnement tout à fait distinct, que les autres mondes ignorent totalement, volontairement ou non.On y voit aussi l'impuissance totale des autorités à gérer le problème, les tribunaux étant incapables de mettre bon ordre : on a beau démanteler régulièrement des réseaux, ceux-ci ne sont que très peu organisés, et les passeurs se fichent de toute façon de faire de la prison. C'est un témoignage très intéressant, une façon d'aborder le problème sans filtre, bien qu'il y ait sans doute un biais dans le chef de l'auteur.

Il y a eu aussi du comics et de la BD, mais j'en parlerai une autre fois  :P.

Citation de: Antevre le 28 Mars 2018 à 15:01
-Techniques du cinéma, un "Que sais-je ?" qui fait le tour du sujet de façon très synthétique, qui est parfait pour l'usage que je lui réservais, à savoir une référence théorique pratique à citer. C'est très bien pour quiconque s'intéresse au sujet, à condition de s'y connaitre un minimum et de ne pas espérer un ouvrage de vulgarisation (les commentaires et explications sont concis et les termes techniques fort logiquement abondants).
Je suis très intéressé par le cinéma et je souhaite acquérir plus de connaissances théorique. Me conseillerais-tu ce livre ?

29 Avril 2018 à 21:27 #239 Dernière édition: 29 Avril 2018 à 21:36 par Antevre
Citation de: Helmasaur le 29 Avril 2018 à 19:31
Citation de: Antevre le 28 Mars 2018 à 15:01
-Techniques du cinéma, un "Que sais-je ?" qui fait le tour du sujet de façon très synthétique, qui est parfait pour l'usage que je lui réservais, à savoir une référence théorique pratique à citer. C'est très bien pour quiconque s'intéresse au sujet, à condition de s'y connaitre un minimum et de ne pas espérer un ouvrage de vulgarisation (les commentaires et explications sont concis et les termes techniques fort logiquement abondants).
Je suis très intéressé par le cinéma et je souhaite acquérir plus de connaissances théorique. Me conseillerais-tu ce livre ?
Ca dépend ce que tu cherches. Dans ce livre, tu vas avoir un résumé global des différentes techniques utilisées, et du fonctionnement technique et pratique des différents rôles et outils, mais ce n'est pas ça qui va t'apprendre à réaliser/monter/diriger des acteurs/écrire un scénario, par exemple. Cela dit, le livre reste très utile pour structurer sa pensée sur le sujet. Il aborde aussi quelques-uns des effets les plus courants, notamment les jeux de montage, cadrage et  prise de vue en général. Donc oui, c'est une base théorique intéressante, mais insuffisante.

Si tu cherches à en savoir plus sur l'analyse de films (très utile pour comprendre le langage cinématographique en profondeur), je suis en train de lire le Précis d'analyse filmique d'Anne Golliot-Lété et Francis Vanoye, c'est très accessible et très bien expliqué. Dans le même genre, mais je ne l'ai pas encore lu, il y a Analyser un film. De l'émotion à l'interprétation, de Laurent Jullier, qui est assez souvent recommandé.

Pour tout l'aspect scénaristique (au sens large, pas juste l'écriture, mais l'interconnexion, le référencement, les genres, les transgressions, les évolutions...), il y a quelques bonnes références. Le grand classique, c'est Story, de Robert McKee (trouvable assez facilement aussi en français). Plus récemment, il y a aussi The Writer's Journey, de Christopher Vogler, très bien également. Dans le même genre, mais d'origine française, il y a La Dramaturgie, de Yves Lavandier.

Pour des essais théoriques sur le sujet, il y a quelques collections qui contiennent des articles/ouvrages incontournables, et la revue Les Cahiers du cinéma est clairement une référence sûre. Dans les ouvrages que j'ai pu parcourir sur le sujet, je trouve que Qu'est-ce que le cinéma ?, une compilation d'articles d'André Bazin, est très éclairante (c'est d'ailleurs régulièrement recommandé). Après, une connaissance de base correcte du sujet est essentielle pour s'y essayer.

Enfin, pour l'aspect plus encyclopédique, le Larousse du cinéma est vraiment bien foutu  :).

En espérant t'avoir aidé^^.

Je vais peut-être parler de mes toutes dernières lectures  :P.

Actuellement, je suis en train de lire El hablador, de Mario Vargas Llosa (en français, L'homme qui parle). Je suis au tout début, donc je ne peux pas vraiment en donner un résumé complet (je veux pas me spoiler en allant voir des résumés), mais ça parle de l'Amazonie, particulièrement de la fascination pour les cultures amazoniennes en voie de disparition (ça me donne des réminiscences de Lost City of Z du coup, un film que j'ai adoré, même si le parallèle s'arrête là) et sur la tradition orale qui les caractérise. L'écriture est très prenante (en même temps, d'un auteur comme Vargas Llosa, ce n'est pas spécialement étonnant), même si la grande précision du vocabulaire (et l'usage de l'espagnol sud-américain, mais aussi de termes provenant notamment du quechua) m'oblige à régulièrement consulter dictionnaires et encyclopédies pour découvrir qu'on me parle de telle bestiole obscure ou de tel breuvage à base de lianes. Le style en lui-même est cependant accessible et entrainant, et le thème exploré suscite de façon assez prévisible une fascination certaine.

Avant ça, j'ai lu Manuel de survie à l'usage des incapables, de Thomas Gunzig, auteur belge relativement connu à l'étranger et très connu au pays pour ses diverses frasques (notamment ses revues de presse "café serré" sur la chaîne radio nationale passées au crible de son cynisme ou encore l'anecdote très connue d'une certaine édition de la Foire du Livre de Bruxelles où il a affronté son éditeur dans un duel d'arts martiaux afin de récupérer les droits d'un de ses livres). Ce roman d'anticipation décrit une société où des sociétés privées se sont appropriées les codes génétiquesde la population et vendent des modifications d'ADN à la naissance, essentiellement issues du monde animal. Dans ce monde, Jean-Jean est vigile de supermarché et tue accidentellement une caissière en train de se faire virer avec son taser alors qu'elle se jette sur lui. Ce qu'il ne sait pas, c'est que les enfants de cette femme sont quatre loups terribles qui viennent de commettre un gros hold-up de fourgonnette blindée ayant fait huit morts, et qu'apprenant le décès de leur mère, ils n'ont qu'une seule idée en tête : se venger. C'est Blanche de Castille, qui travaille pour la chaine de supermarché dans un service de sécurité globale, qui lui apprend tout cela. Sa femme à lui, Marianne, dont l'ADN a été croisé avec celui d'un mamba vert, n'en a par contre à peu près rien à foutre, même si la confrontation semble inévitable... Le roman est avant tout une exploration pleine d'humour noir de la société consumériste, et présente des personnages hauts en couleur assez inoubliables. Il tire cependant un peu en longueur et souffre beaucoup trop de son système de chapitrage qui alterne majoritairement les deux mêmes personnages de façon assez artificielle ad nauseam. L'écriture de Gunzig reste cependant très plaisante.

L'ignorance, de Milan Kundera, qu'on ne présente plus. L'ignorance est un de ses romans français, où il raconte le retour au pays après la chute du mur de Berlin de deux personnages qui ont quitté la Tchéquie il y a des années, dans les débuts de l'ère soviétique pour la République tchèque. La première revient pour suivre son nouveau compagnon, qui va y extrader son affaire, et le second pour honorer la promesse qu'il avait faite à sa femme (qui n'était pas tchèque) avant la mort de celle-ci d'y retourner. Ni l'un ni l'autre ne désire réellement ce retour, et tous deux vont être confrontés à ce monde qui ne veut pas vraiment d'eux non plus... Récit d'exil, récit de retour, mais surtout récit d'aliénation existentielle, L'ignorance est un roman qui demande d'y passer du temps, d'y réfléchir beaucoup, et surtout d'y investir une partie de soi, afin de se retrouver dans les expériences décrites par Kundera.

Enfin, Jan Karski, de Yannick Haenel, raconte la vie en Résistance du personnage historique éponyme, officier polonais durant la Seconde Guerre Mondiale, qui a connu la déroute immédiate face au Blitkrieg et ensuite les camps de prisonniers des Soviétiques puis du IIIe Reich, dont il parvient à s'échapper à la faveur d'un transfert en train. Il regagne   Varsovie et y entre en contact avec la Résistance polonaise, désireuse de se constituer en état indépendant, dont il devient l'un des coursiers principaux. Il parcourt donc en pleine guerre l'Europe dans tous les sens, et finit notamment prisonnier de la Gestapo, qui le torture. S'évadant à nouveau, il se voit confier quelques temps après une ultime mission : rejoindre le monde libre afin de faire un rapport sur la Résistance polonaise et de défendre leurs intérêts. C'est à ce moment, avant de partir, qu'il est mis en contact avec quelques dirigeants du ghetto de Varsovie, qui veulent qu'il témoigne auprès des Alliés de ce que subissent les Juifs. Ils le font pénétrer dans le ghetto, et il est alors l'un des rares à avoir le terrible privilège en-dehors du ghetto de savoir ce qui s'y passe... Le roman est découpé en trois parties, en réalité : la première est un compte-rendu de l'intervention de Jan Karski dans le célèbre documentaire Shoah, où il raconte son expédition dans le ghetto, la deuxième un compte-rendu du livre de Jan Karski, où il raconte l'ensemble de son vécu de résistant, et la troisième est une fiction introspective où Karski, vieux, tire le bilan de ces années, et surtout de l'échec du sauvetage des Juifs : il a eu beau transmettre le message, rien n'a été entrepris pour le ghetto, qui a fini dans un bain de sang. Le livre a fait beaucoup polémique par rapport au fait que Yannick Haenel mélange fiction (la dernière partie) et réalité (les deux premières), de manière à transmettre une vision personnelle, mais je pense que c'est quelque chose qu'on peut dire de toute fiction qui touche de près ou de loin à l'Histoire, et même de tout mode de présentation de l'Histoire qui utilise de près ou de loin des techniques narratives, donc bon... L'histoire de Jan Karski est vraiment étonnante et mérite déjà à elle seule de s'y attarder, et la partie fictive ouvre des pistes de réflexion qui me semblent encore aujourd'hui tout à fait pertinentes.

J'ai trop de livres à lire  :cry3:

30 Juillet 2018 à 18:45 #241 Dernière édition: 30 Juillet 2018 à 19:07 par Antevre
Un peu plus de deux mois plus tard... damned, j'ai lu plein de trucs, ça va être chiant je vais essayer d'être relativement succinct :

- Truismes, de Marie Darrieussecq, roman assez connu sur une femme, de toute évidence prostituée, qui se transforme progressivement en truie, dans un futur proche chaotique et fasciste (une prévision assez correcte donc). C'est du stream of consciousness et ça parle essentiellement (mais pas exclusivement) du corps social et de la perception de soi. Ce n'est pas une lecture évidente, et c'est plutôt déroutant, mais pas mal du tout;

- Jours de famine et de détresse, de Neel Doff, un roman partiellement autobiographique d'une fillette qui grandit entre la Belgique et les Pays-Bas au début XXe. Elle vient d'une famille extrêmement pauvre (sous-prolétariat), que son père nourrit tant bien que mal avec de petits jobs, et qui vit donc une misère noire. L'intérêt principal du roman est sans doute son effet glaçant de réel. Contrairement à un Zola, par exemple, qui n'a qu'une vague idée de ce qu'est la détresse prolétarienne, Neel Doff l'a vécue (elle a mis des années à s'en extraire, ayant la chance d'être dotée de beaucoup de charme, ce qui lui a permis de s'assurer des partenaires provenant de classes aisées), et retranscrit tout le désespoir et la honte d'une petite fille confrontée à une vie presque bestiale et au regard méprisant (voire hostile) du reste du monde;

-Retour à Reims, de Didier Eribon, est un ouvrage à mi-chemin entre étude sociologique et autobiographie. Eribon y évoque son parcours personnel, qui l'a mené du milieu ouvrier à la bourgeoisie érudite, sa relation difficile avec son père, son homosexualité, ou encore sa désillusion en réalisant que, contrairement à ce qui est vendu par la société, le plafond de verre des études supérieures est bien réel, et sépare de manière assez radicale (bien que pas exclusive) les enfants de bonne famille des autres. Il évoque à travers cela des questions telles que l'identité ou encore la montée de l'extrême-droite au sein des classes défavorisées. Riche et dense, il s'agit d'une lecture belle et accessible;

-Lamiel, roman posthume de Stendhal, raconte le parcours de l'héroïne éponyme, orpheline adoptée par des paysans qui se prend un peu par hasard de passion pour la lecture. Cela lui permet d'être remarquée par la comtesse (ou duchesse, ou marquise, on s'en balec en fait) du coin, affligée d'une vue déclinante, et ayant donc besoin d'une lectrice. De là, Lamiel va grimper peu à peu les échelons sociaux, mais va surtout être confrontée à une série de mentors masculins, qui tous aimeraient la modeler pour la posséder, étant plutôt attirante. Son intelligence lui permet de naviguer entre tout cela, mais surtout, ses lectures vont lui donner le goût de l'excitation, qu'elle ne trouvera nulle part, et va en concevoir une vision assez cynique de son univers... Inachevé, le roman est cependant d'une incroyable modernité, et le style remarquable et plein d'ironie de Stendhal fait mouche à chaque fois;

-La Place, roman autobiographique (encore) d'Annie Ernaux, commence par la fin : la mort du père de la narratrice. De là, celle-ci explore une relation, ou peut-être une non-relation, entre un père ouvrier au début du XXe siècle qui a cherché à quitter son milieu et une fille devenue institutrice qui réalise qu'elle n'a plus sa place dans une famille à mille lieues des valeurs de la petite bourgeoisie des études supérieures. C'est un roman qu'il serait cependant très réducteur de réduire à son sujet, puisque c'est dans son style, le plus dépouillé possible, qu'il développe une réelle et touchante originalité, qui lui donne quelque chose d'universel;

-Migrants et réfugiés - Réponse aux indécis, aux inquiets et aux réticents, d'Anne Rodier, est un très intéressant ouvrage de vulgarisation socio-politique sur la crise des migrants de 2015. Son originalité réside dans son format question-réponse, presque une FAQ, qui lui permet d'exposer dans sa globalité le constat accablant d'une Europe à terre et incapable de respecter ses engagements et ses propres citoyens, tout en offrant des réponses précises et spécifiques aux interrogations les plus courantes du plus grand nombre à ce sujet;

-Molloy, de Samuel Beckett, ma lecture la plus récente (et sans doute la plus marquante de ces derniers temps, même s'il y a de belles choses dans ce que j'évoque plus haut), est un roman en deux parties. La première raconte les errances de Molloy, un vieil homme, à peu près vagabond, qui cherche à retourner chez sa mère, et qui perd complètement ses repères en chemin. Il finira au commissariat, puis chez une veuve, et après d'autres péripéties qui voient le malheureux ahaner en boitant, puis en rampant, dans une forêt, qui semble bien loin de là où il cherchait à arriver... La seconde partie met en scène Moran, un genre de mystérieux détective lancé sur les traces de Molloy, et son fils, qui se mettent en route un dimanche et vont vivre de leur côté tout un tas de choses également... C'est très difficile de parler de Molloy, qui semble presque une réponse à l'ensemble de la littérature de la première moitié du XXe siècle, mais en même temps résonne d'une familiarité incroyable pour le tout venant. Beckett dépouille l'humain jusqu'à en retrouver sa substance, une substance qui évoque à chacun quelque chose de vécu, de personnel. Une lecture essentielle, difficile mais pas inaccessible, grâce à son universalité.

Nan mais c'est globalement que des chouettes trucs  :D.