Triforce Pentalogy Part III - The legend of Zelda : Master of Triforce

Démarré par Supersigo, 16 Juin 2011 à 17:00

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Eh oui, j'ai entamé la troisième partie de la pentalogie beaucoup plus rapidement que je ne l'aurais cru, et voici le prologue ainsi que les premiers chapitres.  :)

Note : Avant de lire cette partie, vous devriez avoir lu la premier ainsi que la deuxième.

PENTALOGIE DE LA TRIFORCE
PARTIE 3
La légende de Zelda, le Maître de la Triforce

Prologue

   Il était une fois un jeune garçon accoutré de vert qui vivait paisiblement dans un petit village au cœur de la forêt. Un jour, une fée vint à sa rencontre. Elle portait un message d'un grand arbre parlant. Ce végétal animé était doté d'une grande sagesse. Il s'agissait du vénérable Arbre Mojo, le guide spirituel de tous les habitants de la forêt. C'est ainsi que le gamin se trouva bousculé dans une aventure abracadabrante. Il eut à combattre plusieurs monstres tous aussi terrifiants les uns que les autres, et à défier leur terrible maître, Ganondorf Dragmire, qui semait le chaos dans le royaume. Mais le garçon réussit à chasser le mal de la contrée, et ceux qui la peuplaient purent vivre en paix pendants plusieurs années. Il fut reconnu comme un grand héros.

   Or, quelques années plus tard, le garçon, qui était devenu un jeune homme, se vit plonger à nouveau dans une aventure. Le seigneur du mal, qu'il avait pourtant éliminé, réussit à revenir à la vie. Et il recommença à semer la terreur dans le royaume. Le garçon, qui était devenu un guerrier aguerri, fut choisi pour être à la tête d'une puissante armée, pour contrer pour de bon Ganondorf et ses sbires maléfiques.

   Ce jeune homme s'appelait Link.


1-Le Maître de la Triforce

   Ganondorf était dans une petite pièce isolée de sa tour, pièce faiblement éclairée par la flamme dansante de flambeaux qui étaient accrochés à ses murs. Assis sur une chaise, il observait pensivement un parchemin marqué de runes étranges. Il l'avait déniché d'un vieux grimoire provenant du château où résidait auparavant la famille royale. En fait, il essayait de déchiffrer les symboles qui y étaient inscrits. Il parviendrait peut-être ainsi à découvrir une nouvelle incantation, car le livre ancien renfermait plusieurs puissants sortilèges – mais un seul l'intéressait, et c'était celui-là.

   - Ça y est, je comprends ! s'écria soudain le maître des ténèbres, faisant sursauter Gwalit, qui s'affairait un peu plus loin derrière lui. C'est du Gabluk... Heureusement que je connais cette langue des hommes du désert des temps anciens et leur écriture. Maintenant, il ne me reste plus qu'à décrypter toute la page.

   Le seigneur du mal lut attentivement les signes qui se révélèrent être une longue formule à prononcer.

   - Voilà, fit le Gerudo en souriant. Maintenant, grâce à ce sortilège, je pourrai m'approprier les morceaux de la Triforce appartenant au gamin et à la princesse et à les fusionner ensemble. Je serai le Maître de la Triforce !

   - Ai-je bien entendu ? intervint Gwalit, se précipitant à son côté. Fusionner les morceaux de la Triforce ? Si vous réussissez à faire cela, vous serez plus puissant que les déesses elles-mêmes!

   - Je réussirai, affirma le prince de l'obscurité.

***

   Adossé à un rocher du Chemin du Péril, Oni-Link observait le ciel vespéral d'un air vague. La voûte céleste prenait lentement une teinte pourpre  dans le lointain à l'ouest, où l'astre solaire se couchait derrière les montagnes.

   Bientôt, le héros partirait vers la Vallée Gerudo, là où les membres de l'Union d'Hyrule – groupe de guerriers de toutes races qui voulaient une fois pour toute mettre fin au mal qui régnait en Hyrule – avaient établi leur camp. Edalic, l'amant de la défunte princesse Ruto, lui avait antérieurement annoncé qu'ils avaient choisi qu'il serait à leur tête. Le garçon se devait donc d'être à l'attente des combattants. Il partirait le lendemain, le matin même.

   Un bruit sourd se fit alors entendre derrière lui, le faisant sortir de son profond plongeon dans ses pensées. Le jeune homme sursauta tout d'abord, avant de se retourner vivement. Même avec sa vision nocturne qui s'était accrue quand il avait fusionné avec Link Noir, il ne discerna rien qui pût lui représenter un danger. Il reporta donc son attention sur le couchant, mais il prêtait une oreille discrète à ce qui l'entourait.

   Dans l'obscurité, Ganondorf avançait à pas lents en sa direction. Il s'était muni d'une cape sombre, qui lui permettait de rester quasi-inaperçu dans les ténèbres. Le seigneur du mal avait pris quelque temps pour apprendre l'incantation qui lui permettrait de s'approprier la partie du triangle doré appartenant au héros et à Zelda. Maintenant qu'il était prêt, il passait à l'attaque.

   Le Gerudo se cacha derrière une pierre qui était tombée en bordure du Chemin du Péril, et se mit à prononcer à faible voix la formule qu'il avait apprise :

   - Neoghashûm, splek nie xnyl, ockospoc niushî ipòlan septidm mux iplelo hâkja !

   - J'entends un murmure, fit Link à l'intention de sa sombre moitié. Est-ce que...

   Il n'eut pas le temps d'achever sa phrase qu'il sentit une vive brûlure au niveau de la poitrine. Avant de s'effondrer au sol, il jeta un œil derrière lui. Ganondorf était dressé, à quelques pas de lui, le bras tendu en direction du garçon. L'œil qui était dessiné sur la paume de sa main brillait d'un éclat violacé.

   Une douleur atroce s'empara du corps du jeune homme. Il fut secoué de violents spasmes. Le maître des ténèbres demeurait silencieux, s'amusant du mal qu'il causait à Link. Malheureusement pour lui, il ne pouvait le tuer pour le moment, car une force l'empêchait de le faire, comme ce serait probablement le cas avec Zelda. Par contre, il était incapable de l'expliquer, mais il pouvait le faire souffrir.

   Link respirait difficilement. Ses poumons semblaient en feu. Il sentit alors une violente brûlure, puis puissante que tout ce qu'il n'avait jamais éprouvé auparavant, au niveau du coeur, comme si on le lui arrachait. Puis, la souffrance cessa, et il sombra dans un profond sommeil.

   Le seigneur du mal prit la direction du village Cocorico.

***

   Zelda se morfondait dans sa cachette, sous la Montagne de la Mort. Naec lui avait conseillé de lui adresser la parole le moins possible tant que le prince de l'obscurité exercerait sont joug sur le royaume. Mais la princesse en était incapable. Ses domestiques, qui se trouvaient dans la pièce voisine, ne l'intéressaient pas. Le soldat gardait l'entrée de la pièce ou la fille de Daphnes se trouvait.

   Un soir, alors que sa dulcinée s'était assoupie, le commandant, ayant les sens aiguisés, discerna des bruits de pas qui avançaient en sa direction. Le couloir qu'il gardait été sombre, très sombre, et il ne pouvait voir qu'à quelques mètres devant lui. Il fit un pas en avant, dégainant son épée.

   - Qui est-ce ? demanda-t-il, espérant que ce ne soit que Frane ou encore la princesse qui s'était réveillée.

   Il étouffa un cri de stupeur en faisant face à Ganondorf. Désemparé, il tomba à la renverse au sol. Mais il se releva prestement. Naec accourut avec toute la célérité dont il était capable vers la pièce où reposait l'héritière au trône d'Hurle. Il glapit :

   - Princesse ! Vite ! Enfuyez-vous ! Il y a une trappe dissimulée au plafond !

   Mais Zelda ne se réveilla pas. Le maître des ténèbres, marchant lentement mais à longues enjambées, l'avait rattrapé. D'un simple mouvement de la main, il plaqua le soldat et l'immobilisa contre le mur à l'aide de sa magie.

   - Tais-toi, vaurien ! grogna le seigneur du mal.

   Il ouvrit la porte menant au refuge de la fille de Daphnes d'un puissant coup de pied, la faisant voler en éclats. C'est à ce moment que la princesse ouvrit les yeux. Elle s'époumona :

   - Naec ! Au secours ! Dis-moi que je rêve ! Non, c'est bien réel ! Naec ! Aide-moi !

   Elle poussa une longue plainte, complètement traumatisée. Or, son amant ne pouvait rien faire. Il était dans l'incapacité de bouger. Ses muscles ne répondaient plus aux gestes qu'il voulait effectuer.

   Le prince de l'obscurité tortura la princesse de la même manière qu'il avait fait à Link. Son amant assistait à la scène, impuissant, certain que c'était la fin pour sa bien-aimée. Des larmes se mirent à couler le long de ses joues.

   Finalement, le Gerudo, ayant récolté ce qu'il voulait, abandonna Zelda, la laissant inerte.


2-À la tête de l'Union d'Hyrule

   Oni-Link ouvrit les yeux. Il était étendu sur un sol de pierre froid. Au-dessus de lui, le soleil du matin pointait le bout de son nez dans le ciel. Le héros était meurtri. Il lui semblait avoir été piétiné par une bande de Moblins.

   - Mais m'est-il donc arrivé ? se demanda-t-il tout haut. Je me sens tellement faible..

   Ce fut ça sombre moitié qui répondit :

   - Tu as été attaqué par Ganondorf. J'ignore pourquoi il n'en a pas profité pour te  tuer. En fait, tout comme toi, je ne sais pas  pourquoi il t'a attaqué. Quoi qu'il en soit, à l'avenir, il faudra te montrer plus prudent.

   Le garçon se leva difficilement. Il avait mal dans chaque parcelle de son corps. Il tituba jusqu'à l'entrée de la caverne qui lui servait de refuge.

   - Hé ! s'écria-t-il soudain. Je dois me rendre à la Vallée Gerudo ce matin même !

   Il sentit soudain l'énergie revenir en lui. Rassemblant quelques objets qui pourraient lui être utile, il partit à la course en direction du village Cocorico. Il traversa à la hâte la Plaine d'Hyrule, et arriva au chasme en moins d'une minute. Le pont qu'il le traversait auparavant avait été coupé. De l'autre côté, des gens de toutes races – Hyliens (certains ayant participé à la Chasse), Zoras, Gorons, Gerudos – s'affairaient, aux alentours de nombreuses tentes dressées. Au centre, un petit feu crépitait. Un Hylien qui se trouvait de l'autre côté du ravin le héla :

   - Il est inutile de rester là à attendre, le pont ne sera pas réparé avant que le règne du seigneur du mal ne se termine.

   - Ce n'est pas grave, fit le jeune homme en esquissant un sourire, je n'ai pas besoin de pont pour traverser.

   Il prit son élan, et traversa d'un prodigieux bond le chasme qui faisait plusieurs quornilles de largeur, pour atterrir de l'autre côté dans une roulade. L'Hylien qui se trouvait là resta béat.

   «Ç'aurait été utile que j'eusse ce corps lorsque je me trouvais dans le temple de la Triforce», ne put s'empêcher de penser Link.

***

   Lorsque Ganondorf quitta le refuge, Naec put enfin se défaire de l'emprise qui le maintenait cloué au mur. Il se précipita vers le corps inanimé de sa bien-aimée. Le soldat fut immensément soulagé de constater qu'elle respirait encore, quoique faiblement. Il resta à son côté jusqu'à ce qu'elle ouvrit les yeux. Son regard se posa sur son amant.

   - Naec..., murmura-t-elle dans un soupir.

   Le soldat se pencha sur elle, posant ses lèvres contre les siennes.

   - J'étais tellement inquiet ! chuchota le commandant. J'étais persuadé que tu étais morte lorsque Ganondorf...

   - Mais oui ! s'exclama le princesse, lui coupant la parole. Je me souviens... C'était tellement horrible ! J'étais certaine que ce n'était qu'un cauchemar que j'avais fait. Je...

   Elle éclata en sanglots. Naec la serra doucement dans ses bras. Il lui dit à l'oreille :

   - Il nous faut changer d'abri. Cet endroit n'est pas totalement sécuritaire, tu as pu le constater par toi-même. C'est un miracle que tu sois encore en vie ! Mais pourquoi le maître des ténèbres ne te l'a-t-il pas arraché ? Je me le demande bien...

   Il demeura silencieux un moment.

   - Nous sommes trop près de son antre, reprit-il. Je veux dire... celui du seigneur du mal. J'ai entendu dire que toutes les races du royaume prônant le bien et voulant vivre en paix se sont unies pour le chasser du pouvoir... Je ne lui permettrai plus jamais de te faire du mal. La prochaine fois qu'il viendra (et j'espère que ce ne sera pas de sitôt), il devra passer sur mon corps avant de te toucher... Nous devons nous rendre à la Vallée Gerudo. Immédiatement. C'est là que l'Union s'est rassemblée. La majorité des gens de Cocorico y sont allés. Même chose pour les Gorons du Mont du Péril, les Zoras du Domaine, les Hyliens de la Citadelle et les Gerudos de la Vallée. Même Talon a apporté ses chevaux avec lui.

   - Dans ce cas, partons, fit Zelda.

   Yujan, le nouveau Sheikah protecteur de la famille royale, qui était dissimulée dans l'ombre d'un coin de la pièce, disparut l'obscurité. Il n'était pas assez aux aguets quand Ganondorf avait attaqué la fille de Daphnes, et n'avait pas eu le temps de réagir qu'elle était affalée au sol. Cela avait bien failli lui coûter la vie. Désormais, celui qui faisait partie du peuple de l'ombre ne se laisserait plus jamais avoir...

***

   On avait mis à la disposition d'Oni-Link une grande tente aux toiles blanches. Le héros avait eu l'occasion de parler un peu avec Edalic. Il avait aussi été content lorsqu'il avait croisé Kuy. Ce dernier avait appris quelques mots en la langue d'Hyrule. Il les avait complètement oubliés, Luryo, A'guì et lui ! Il fut désemparé d'apprendre que l'Hylien et l'indigène avaient été kidnappés pas Ganondorf et qu'ils se trouvaient maintenant obligés de suivre ses ordres. Il se dit que, quand l'occasion se présenterait – car pour l'instant, il ne pouvait abandonner ses nouvelles troupes – il irait les chercher au sommet de la tour du maître des ténèbres. Au moins, ils étaient encore en vie...

   Zelda et Naec arrivèrent vers la fin de la journée au galop, sur le dos d'un magnifique cheval blanc à la crinière immaculée. C'était une fougueuse bête. Elle prendrait indéniablement part au combat qui opposerait les monstres du seigneur du mal à l'Union. Les domestiques de l'héritière au trône du royaume étaient demeurés dans le refuge du village Cocorico, et ne voulaient plus en sortir jusqu'à ce que tout danger soit écart. Lorsque la princesse aperçut le garçon, elle détournait le regard. Par la suite, le jeune homme ne lui parla pas beaucoup, sauf pour lui faire part de brèves informations à elle et à son amant. Le commandant fut cependant choisi pour être le subalterne immédiat d'Oni-Link.

   La fille de Daphnes et le héros n'avaient même pas constaté qu'ils ne possédaient plus le pouvoir de la Triforce en eux.

***

   Frane, suivi d'un soldat qu'il l'accompagnait en tous temps, marchait dans la plaine d'Hyrule. Il observait avec inquiétude l'antre du maître des ténèbres qui se dressait tel un pied à l'endroit où se trouvait avant le château, endroit où vivait la princesse. C'est alors qu'il vit une personne traverser le pont-levis qui menait au Grand Marché et s'avancer en sa direction. C'était Ganondorf. Il voulut prendre ses jambes à son cou, mais le seigneur du mal l'avait déjà vu. Le guerrier qui l'accompagnait paraissait aussi paralysé sur place. Le prince l'obscurité approcha jusqu'à n'être qu'à quelques enjambées de l'Hylien.

   - Ah ! Si ce n'est pas celui que j'avais envoyé tuer la stupide fille de Daphnes ! J'ai pu constater que tu n'avais pas réussi à exécuter ta tâche correctement.

   Frane secoua frénétiquement la tête de droite à gauche.

   - Eh bien, fit le Gerudo, je te renvoie vers elle, et tâche de l'éliminer, de la quelconque manière que ce soit. Si tu vois Link, fais de même avec lui, même si je doute fort que tu sois capable de le tuer, lui.

   Ganondorf se tourna vers le soldat qui accompagnait l'Hylien.

   - Même chose pour toi, dit-il avant de s'éloigner.

   Frane et celui qu'il l'accompagnait prirent la direction de la Vallée Gerudo malgré eux.

***

   Oni-Link était monté sur une petite estrade rudimentaire et disait à voix haute aux nombreuses personnes qui l'écoutaient :

   - Chers peuples d'Hyrule ! Gorons, Zoras, Hyliens et Gerudos ! Nous voilà enfin tous réunis. Nous devons nous tenir prêts à une éventuelle attaque. Il nous faut venger la mort des Sages. Gorons, Ganondorf a tué Darunia, votre chef. Le maître des ténèbres à fait de même avec Saria, Ruto, Impa, à ce qu'il semble, et Rauru. Causons-lui autant de mal qu'il nous a causé, sinon plus !

   Ses paroles furent fortement acclamées. C'est alors que le héros remarqua Frane et son soldat qui s'approchaient de l'autre côté du ravin. On leur lança une corde. Ils rejoignirent les gens qui étaient assemblés autour du garçon. Leur visage n'affichait aucune émotion, mais personne n'y prêta vraiment attention... sauf Yujan, le Sheikah, qui était perché sur une petite éminence rocheuse à proximité de là.

   Le jeune homme reprit son discours. Il informa longuement les membres de l'Union sur ce qu'il attendait d'eux, et chacun lui dit ses points forts, ainsi ils purent déterminer leur position sur le champ de bataille. Puis sans avertissement, Frane, qui se trouvait à proximité du précipice, près de Zelda, agrippa la princesse et la précipita dans le gouffre. Oni-Link cessa de parler.


3-L'écu d'Assayli

   Après avoir hypnotisé le soldat et celui qui le surveillait, Ganondorf regrimpa dans son antre. C'était par hasard qu'il avait croisé les deux Hyliens, et c'était la prochaine chose qui lui était venu à l'esprit de le maintenir sous son joug à nouveau. Maintenant, le maître des ténèbres observait la Plaine d'Hyrule d'une fenêtre de sa tour. Gwalit vint lui rendre visite.

   - Et puis, Maître, comment ça va avec la Triforce ? demanda-t-il, impatient.

   - Bien. Très bien, même, je dirais. Je sens que l'intégration s'est déroulée avec merveille.

   - Faites-moi une démonstration de vos nouveaux pouvoirs, le pria son serviteur.

   - D'accord, si tu y tiens...

   Le seigneur du mal pointa son index vers Gwalit. Une violente décharge électrique en sortit et vint fracasser l'homme aux cheveux noirs de plein fouet. Ce dernier tomba par terre. Une fumée sombre montait de son corps carbonisé.

***

   Tous les gens présents dans la Vallée Gerudo avaient tourné la tête vers le précipice. Naec, tremblant, fit quelques pas vers le chasme. Au même moment, une forme sombre en monta. L'entité posa le corps de la princesse à ses pieds, et aussi rapidement qu'elle était venue, elle disparut. Zelda se mit debout.

   - Je vais bien, assura-t-elle.

   Sans qu'il ne pût se contrôler, le soldat qui accompagnait Frane l'imita et se jeta à son tour dans le ravin. Sa tête heurta une roche.

***

   Quelques journées plus tard, alors qu'Oni-Link se reposait tranquillement dans sa tente, l'amant de Zelda entra sous le voile. À l'extérieur, des tintements métalliques et d'autres bruits de combat se faisaient entendre. C'étaient les membres de l'Union qui s'entraînaient sans relâche. Le héros s'était beaucoup pratiqué avec eux, leur apprenant même des fois des nouveaux coups, mais maintenant, il avait besoin de repos.

   Naec s'avança vers lui, le saluant d'un bref mouvement de la main. Allant droit au but, il déclara :

   - Certaines gens pensent que c'est toi qui as sauvé la princesse quand elle a été précipitée en bas de la falaise. Je fais partie de ceux-là. Tu as... disons... beaucoup changé dernièrement. Étant donné que tu es notre chef, nous aimerions que tu nous éclaires là-dessus.

   Le garçon leva la tête.

   - Je ne suis en rien responsable de son sauvetage, assura-t-il. J'ignore qui est à l'origine de ce miracle. Est-ce les déesses elles-mêmes ? Nul ne peut l'affirmer. Par contre, c'est vrai que j'ai beaucoup changé. Mais c'est une longue histoire.

   - Racontes-moi là, alors.

   Le commandant s'assit au sol face à lui. Oubliant ses différents avec lui, le jeune homme lui raconta tout, de son entrée dans la dimension des Onoadiens à la fusion de son être avec Link Noir. Son récit s'allongeait à chaque fois qu'il le partageait avec de nouvelles personnes. Le soldat était captivé. À la fin, il le questionna :

   - Alors ce Kuy vient d'un autre monde et peut se transformer en animal ? Il pourrait nous être utile comme espion chez l'ennemi.

   - En effet. Je n'avais pas pensé à cela. Mais je ne veux mettra sa vie en danger. Il a vécu tant de choses difficiles ces derniers temps !

   - Une vie vaut-elle plus que toute celles du royaume ?

   - Peut-être.

***
   
   Un autre jour, c'est un Goron s'appelant Aseip qui vint lui rendre visite.

   - Je connais quelque chose qui pourrait peut-être vous être utile, fit l'homme de roc de sa voix grave. Il s'agit d'une légende qui a été partagée de générations en générations par mes ancêtres. On dit qu'un grand Goron portant le nom d'Assayli forgea un jour un écu capable de bloquer n'importe quelle attaque, fût-elle de provenance divine. Ce bouclier se trouverait encore dans le Mont du Péril, profondément enfouie.

   - Et comment ferait-on pour la chercher ? demanda Oni-Link.

   - Il paraît que le passage se trouve sous une grande pierre qui domine le Cratère du Péril.

   - Merci de m'avoir informé. Je pourrai envoyer quelqu'un aller jeter un coup d'œil là-bas.

   - Si vous voulez, je peux vous y conduire. Je connais son emplacement exact, mais je n'ai jamais osé enlever la pierre qui dissimule le passage. Vous dites que vous voulez envoyer une personne pour aller la chercher. Je crois qu'il serait beaucoup mieux que vous vous appropriez l'écu vous-même, ça serait beaucoup plus utile à vous qu'à toute autre personne. On dit aussi que la personne qui touchera le bouclier pour la première fois ne pourra plus s'en défaire, et personne d'autre que lui ne pourra l'utiliser.

   - Dans ce cas, j'y irai par moi-même. Qu'est-ce que j'ai à y perdre ?

   « Votre vie, peut-être, » se dit intérieurement le Goron, mais il n'en tint aucun mot.

***

   Aseip et le héros partirent le soir même, n'avertissant leur départ qu'à Naec. Ce dernier ne passa aucun commentaire, se doutant bien qu'ils avaient une bonne raison de quitter le camp. Pour traverser le ravin, le duo en lança une corde de part et d'autre et la traversèrent le chasme avec prudence. Une fois rendus dans la Plaine d'Hyrule, ils traversèrent l'étendue gazonneuse rapidement, de peur d'être remarqués par Ganondorf, du haut de sa tour. Ils arrivèrent bientôt au sommet du Mont du Péril, et entrèrent dans le cratère du volcan. Heureusement que le garçon était plus résistant qu'avant, car s'il aurait été dans son ancienne enveloppe corporelle, il n'aurait certainement pas soutenu la chaleur intense qui régnait en ce lieu.

   Le Goron pointa un rocher aiguisé dans l'encoignure que formaient deux parois du volcan. Il leva le poing, et d'un puissant coup, vit voler la pierre en éclats, dévoilant un étroit escalier qui descendait dans des ténèbres opaques. Il descendit, accompagné du jeune homme, dans le tunnel creusé à même dans la pierre. Après moins d'une minute de marche, ils atteignirent une large pièce circulaire, sur les murs de laquelle coulait à maints endroits des chutes de lave en fusion qui l'éclairaient.

   Aseip prit la parole :

   - J'ai oublié : on raconte qu'il y a un gardien qui protège le coffre qui renferme l'écu d'Assayli. Je ne sais pas il est de quelle nature, cependant.

   Un puissant rugissement se fit alors entendre au-dessus d'eux.


4-L'incomplétude de la Marque des Dragons

   « Mais dans quoi me suis-je donc embarqué ? », pensa Oni-Link, découragé.

   - Pourquoi ne m'as-tu pas averti avant ? grommela-t-il à l'intention de son compagnon.

   - J'avais... j'avais oublié, bégaya le Goron.

   - La prochaine fois, avertis-moi, je t'en pris.

   Aseip regarda alors derrière le héros. Sa bouche s'entrouvrit. Il cria :

   - Attention !

   Le garçon eut tout juste le temps se laisser tomber par terre qu'il sentit le vent siffler juste au-dessus de lui. Il se releva. Dans un puissant battement d'ailes, une grande créature se posa lourdement un peu plus loin. Il s'agissait d'un grand dragon – plus grand que tous les dragons que le jeune homme n'avait jamais vu, il devait bien faire une dizaine de quornilles de hauteur – aux écailles bleutées. L'éclat céruléen du magma qui s'y reflétait aveuglait presque l'homme de pierre et Oni-Link.

   Ce dernier agrippa Excalibur et la brandit devant lui. Le reptile ne fut nullement impressionné. Au contraire, il passa à l'attaque. Il fit fouetter sa longue queue derrière lui. Le Goron se mit en boule et s'enfuit, laissant le héros seul avec la bête. Il eut tout juste le temps de franchir le passage qui menait au cratère que le tunnel s'effondra derrière lui. Le garçon était pris au piège. Il devait faire face à la créature.

   Le jeune homme exécuta quelques grandes enjambées et tenta de trancher une des pattes du monstre avec sa solide lame, mais cette dernière rebondit. Le dragon azuré essaya de mordre Oni-Link, qui évita de justesse ses crocs mortels. Le héros en profita pour grimper sur son long cou garni de pointes. Il escalada ses piques jusqu'au dernier, qui se trouvait au sommet de son crâne. En chemin, il se raya le ventre avec un aiguille.

   La bête écailleuse prit son envol. Elle sortit par une petite ouverture pratiquée au plafond, un trou qui semblait avoir été creusé par des griffes. Le reptile émergea au sommet d'une montagne qui était quelque peu éloignée du Mont du Péril. Il grimpa en altitude. De la Vallée Gerudo, plusieurs s'étaient mis à assister à la scène qui se déroulait au loin.

   Le monstre fit pivoter sa tête et cracha un jet de feu à sa gauche, mais cela se révéla vain, parce que le garçon se trouvait juste au-dessus. Le dragon se secoua, s'ébroua, mais rien à faire, le jeune homme était solidement accroché à sa tête.

   La créature survolait désormais la Plaine d'Hyrule. Des nuages commençaient à brouiller la vue d'Oni-Link, et il faisait de plus en plus froid. Il lui fallait passer à l'action. Le héros leva sa lame, et la fit profondément pénétrer dans le crâne de la bête, qui se mit à descendre en piqué. Tout juste avant d'atteindre le sol, le garçon utilisa de ses pouvoirs sur le vent, et se fit délicatement atterrir par terre. Mais le reptile n'eut pas cette chance. Son écrasement fut tellement lourd qu'il créa un séisme qui se répercuta à plusieurs miles alentour. Même ceux qui habitaient les contrées derrière les montagnes sentirent la terre trembler.

   Le jeune homme resta longtemps immobile, s'attendant de voir miraculeusement revivre la bête, mais il n'en fut rien.

   « Maintenant, il me faut revenir là-bas pour récupérer l'écu », songea-t-il, « mais que faire ? Aseip a obstrué le passage qui y menait à tout jamais.»

   Au même moment, la dépouille du dragon disparut dans une bouffée de fumée bleue, révélant un scintillement rutilant. Dans le cratère formé par la chute de la bête, dans l'herbe humide, reposait un bouclier argenté qui reflétait la lumière du soleil. Un grand A y était gravé, et quelques symboles de la Triforce aussi.

   - L'écu d'Assayli, murmura Aseip, surgissant derrière lui.

   Par la suite, pendant plusieurs siècles, on appela cet endroit qui se situait assez près de la Vallée Gerudo le Cratère du Dragon.

***

   Oni-Link était étendu torse nu sur une couche rudimentaire, dans sa tente, au campement de l'Union d'Hyrule. La douleur que lui avait causée l'estafilade formée par la crête hérissée du reptile commençait à se faire sentir, mais il n'y prêtait peu attention. Il était plutôt songeur. Cela faisait trois fois que le héros croisait un dragon. Ce ne pouvait être une coïncidence ? Que signifiait le chiffre trois ? Trith en Hylien. Évidemment, cela représentait les déesses, la Triforce. Mais les trois bêtes lui étaient apparues dans trois mondes différents. Le garçon se dit qu'il réfléchissait peut-être pour rien, et que c'était vraiment un pur hasard, aussi étrange cela pût-il paraître.

   Edalic passa la tête par le rideau qui marquait l'entrée de la tente. Il semblait s'apprêter à dire quelque chose, mais lorsqu'il vit la nouvelle blessure du jeune homme, il se ravisa. Il dit plutôt :

   - Et voilà. La Marque des Dragons est complète. Au début je n'étais pas totalement sûr que c'est vous qui la portiez, même si j'en doutais fort peu, mais maintenant je le sais : vous êtes véritablement celui dont parle la prophétie.


5-Autour d'un feu

   Une lumière crépusculaire emplit bientôt la Vallée. Les premières étoiles montraient le bout de leur nez. Un croissant de lune remplaça le soleil. Oni-Link vint s'asseoir près du haut feu qui brûlait au centre du camp. Ses braises rougeoyantes illuminaient partout alentour. D'autres personnes le rejoignirent, en particulier des Hyliens, mais aussi quelques Gorons et Zoras, et même des Gerudos. La princesse se décida finalement à sortir à l'extérieur de sa tente, accompagnée de Naec. Ils se tinrent le plus loin qu'ils le pouvaient du héros, car Zelda ne s'était pas encore décidée à lui adresser de nouveau la parole. Edalic s'assit à côté du garçon.

   Les hommes de pierre entamèrent une musique rythmique avec quelques petits tambours qu'ils avaient amenés avec eux. Le jeune homme fixait les flammes qui dansaient, profondément plongé dans ses pensées. Les autres Gorons paraissaient dans une sorte de léthargie. Lorsque le l'écho des percussions cessa, tous ceux qui se trouvaient autour du feu semblèrent se réveiller d'un long sommeil. Oni-Link leva les yeux.

   Ce fit au tour des Gerudos de faire de l'ambiance. Certaines femmes aux cheveux roux sortirent des maracas multicolores, qu'elles secouèrent. Une autre commença à jouer une mélodie sur un instrument à corde.  Les gens se laissèrent encore une fois porter par la musique.

   Pendant ce temps, le héros entretenait une discussion intérieure avec sa sombre moitié :

   - Il faudrait penser à agir bientôt, disait le garçon. J'ai tout ce qu'il me faut maintenant pour affronter Ganondorf. Plus vite on l'éliminera, mieux ce sera.

   - Malheureusement, ce n'est pas aussi simple que cela, fit sa partie obscure. Le maître des ténèbres a rassemblé une immense armée. Il faudra l'affronter avant avec l'Union, car nous ne pouvons le faire seuls.

   Par-delà le feu, Zelda observait distraitement la figure du jeune homme. Naec lui avait raconté comment il s'était métamorphosé en un hybride mi-humain mi-ombre. La fille de Daphnes espérait qu'il redevînt normal et qu'ils puissent être de nouveau de bons amis.

   Les Zoras prirent la relève des Gerudos. L'un d'eux avait apporté une guitare, et il faisait vibrer ses cordes à la mesure des paroles des autres hommes et femmes-poissons. Ils chantèrent plusieurs chansons.

   Le feu commença lentement à perdre de sa vigueur. Certaines gens se mirent à quitter le regroupement autour du feu pour gagner leur tente, le sommeil les emportant tranquillement. Bientôt, Oni-Link fut seul devant le flamboiement avec Edalic. Les flammes étaient presque éteintes.

   - Je suis fatigué, dit à un moment donné le Zora. Je vais me coucher.

   Il quitta le héros. Ce dernier resta longuement pensif. Il agrippa alors son nouveau bouclier qu'il portait dans son dos et le fit miroiter au faible éclat des quelques braises ardentes qu'il restait dans le feu, le contemplant. L'écu argenté était d'une beauté sans pareil, ineffable. Les gravures qui y étaient inscrites avaient minutieusement été dessinées. Le bouclier était assez relativement léger comparé à sa taille imposante, mais il était d'une grande dureté. Le garçon avait eu le temps de l'essayer. Il avait demandé à un Hylien de frapper l'écu avec sa lance. Ce dernier avait obtempéré. Lorsque l'arme d'hast était entrée en contact avec l'écu, sa pointe s'était brisée comme si ce n'était qu'une simple brindille.

   Le jeune homme sentit la fatigue le gagner. Il pénétra dans sa propre tente et posa le bouclier par terre, près de sa couche, à côté de son épée. Il se coucha et sombra bien vite dans les bras de Morphée.


6-Kaepora Gaebora

   À son réveil, il s'étira avant de se dresser sur son séant. Au travers de la voile de la tente dans laquelle il avait dormi, le soleil brillait dans le ciel. La matinée était déjà bien avancée. Il s'équipa de son épée et de son bouclier et sortit à l'extérieur. Le ciel était dégagé, et on n'y voyait que quelques petits nuages blancs déchiquetés par-ci par-là. L'air été vivifiant. La plupart des membres de l'Union s'entraînaient un peu plus loin, et certains étaient partis à la Forteresse des Voleurs.

   Le héros vit une forme sombre perchée sur la branche d'un vieil arbre mort au tronc tordu qui avait poussé à proximité de la Vallée. Il sursauta en constatant que c'était un grand hibou aux sourcils hérissés. Il reconnut Kaepora Gaebora.

   - Hé ! l'interpella le garçon. Kaepora ! Que faites-vous par ici ? Ça fait longtemps que je ne vous avait pas vu.

   L'oiseau mit quelque temps avant de répondre :

   - Les temps se font sombres. Hélas ! J'étais parti loin, très loin. J'ai entendu dire que le mal était revenu en ces terres prospères. Je suis donc venu vous apporter mon aide. Mon brave, je vois que vous avez beaucoup grandi depuis notre dernière rencontre, et vous avez changé.

   - En effet, j'ai beaucoup changé, fit le jeune homme. Mais je ne veux pas vous importuner avec mes histoires. Je suis heureux de vous voir revenu.

   Kuy arriva au même moment derrière lui. Il haussa un sourcil en voyant Oni-Link en train de parler avec l'animal. Il demanda :

   - Qui est-ce ? Ou devrait-je plutôt dire : qu'est-ce que c'est ?

   Le hibou parut courroucé. Il déclara d'une voix austère :

   - Ce n'est pas une façon de parler à quelqu'un de ma lignée ! Je suis le vénérable Kaepora Gaebora, du peuple des Grands Ducs de l'est. Veuillez-vous excuser, je vous prix.

   L'Onoadien parut décontenancé, mais il jugea mieux d'obéir.

   - Pardonnez-moi, cher... Kaepora, j'ignorais votre provenance.

   L'homme-animal dit alors au héros :

   - Ce hibou est notre allié, n'est-ce pas ? Ne pourrait-il pas survoler la tour de Ganondorf, et du même coup essayer de libérer Luryo et A'guì ?

   Le garçon se tourna vers l'oiseau :

   - Qu'en pensez-vous, Kaepora ?

   - J'accepterais cette mission avec plaisir, si c'est ce que vous voulez, répondit le Grand Duc.

   - Dans ce cas, allez-y immédiatement ! s'exclama le jeune homme. Je crois que vous savez déjà où se terre le maître des ténèbres. Luryo et A'guì doivent encore se trouver au faîte de son antre. Vous serez capable de supporter leur poids à tous les deux ?

   - Je suis beaucoup plus fort que je le parais, fit le hibou en s'envolant.

   L'oiseau disparut de leur champ de vision.

   - En même temps, ne voudrais-tu pas jeter un coup d'œil à la base de la tour ? dit Oni-Link à Kuy.

   L'Onoadien acquiesça. Il traversa le ravin, puis prit sa forme bestiale et s'en alla vers la Plaine d'Hyrule. Il revint seulement quelques minutes plus tard.

   - Le pont-levis est levé, je ne puis entrer dans la citadelle, haleta l'homme-animal en approchant du héros.

   Ils discernèrent alors une forme qui s'en venait vers eux en volant. C'était le hibou qui revenait. Il transportait deux personnes avec ses serres, une sous chaque patte.

   - C'est bien ceux que vous vouliez que je rapporte ? voulut s'assurer l'oiseau en les posant au sol.

   Le garçon hocha la tête. Il fut cependant accablé en constatant que l'Hylien et l'autochtone étaient paralysés. Heureusement, A'guì commença à respirer quelques secondes plus tard. Elle remua ses bras, puis ses jambes.

   - Enfin, je peux bouger ! s'écria-t-elle.

   Par la suite, Luryo reprit lui aussi vie. Il soupira de soulagement. Lorsqu'il aperçut sa dulcinée, il la serra de toutes ses forces dans ses bras avant de la lâcher.

   - J'espère qu'il ne t'a pas fait de mal, lui souffla-t-il.

   - Non, ça va, le rassura l'autochtone.

   Kaepora roucoula.

   - Si vous avez encore besoin de moi, dit-il, vous n'avez qu'à m'appeler.

   Il prit son envol et s'éloigna d'eux.


7-Trahison

   Ganondorf attendait que l'Union d'Hyrule au complet sorte dans la plaine pour envoyer son armée les attaquer. Il surveillait attentivement la Vallée Gerudo, car il savait que c'était là qu'ils se cachaient. Même si leur camp était dissimulé par une éminence rocheuse, ils voyaient de temps en temps des personnes y circuler. Le maître des ténèbres avait été furieux d'apprendre qu'il s'était fait enlevé Luryo et A'guì par un gros oiseau, mais au moins il ne s'en servait plus beaucoup. Ils l'aidaient de temps à autres pour nourrir ses créatures. Désormais, il devrait faire cela par lui-même.

   Une journée qu'il se trouvait au sommet de sa tour, il attendit une voix lointaine. Elle provenait d'en bas de son antre. On hélait son nom. Le seigneur du mal bondit en bas de son antre. Juste avant d'atteindre le sol, il usa de ses pouvoirs pour amortir son atterrissage. Une jeune demoiselle à la chevelure rousse et au regard enflammé se tenait devant lui. C'était une Gerudo. Le prince de l'obscurité s'apprêtait à l'attaquer, mais la femme du désert lui dit :

   - Arrête. Je ne fais pas partie de cette stupide Union que mes sœurs forment avec d'autres races. Quelles déloyales, celles-là ! Je viens apporter des nouvelles de l'ennemi. Je suis la seule qui a compris qui est le véritable maître de ces contrées.

   Ganondorf eut un rictus.

   - Et qu'as-tu à me rapporter ? demanda-t-il.

   - Plusieurs choses. Premièrement, le gamin s'est emparé d'un bouclier magique. Il vous sera plus dur de l'atteindre. De plus, il a récupéré Excalibur. Or, l'épée est encore plus puissante qu'auparavant. Si vous voulez, je peux les espionner et vous faire part de leurs plans.

   - Link a retrouvé l'Épée de Légende ? J'en doute ? Elle a disparu avec moi, il y a quelques années. De toute façon, il ne lui donne rien de l'avoir, car je possède le pouvoir des trois morceaux de la Triforce en moi.

   La Gerudo écarquilla les yeux.

   - Comment t'appelle-tu ? la questionna le maître des ténèbres.

   - Je suis Nabolea, répondit la fille aux cheveux roux.

   - Normalement, j'ai besoin d'hypnotiser les gens pour qu'ils soient sous mon commandement. Mais toi, tu viens vers moi de ton plein gré. Tu seras récompensée. Maintenant, va me chercher de l'information chez l'Union d'Hyrule. Je veux que tu m'avertisses aussitôt quand ils vont prévoir de sortir dans la Plaine d'Hyrule.

   - À vos ordres !

   Elle partit dans l'ombre de la tour. Ganondorf revint dans son antre.

   Caché derrière un rocher, Yujan avait tout vu et étendu. Il se hâta de prendre la direction de la Vallée Gerudo.

***

   Zelda, qui se trouvait à l'intérieur de sa tente, vit la toile de l'entrée bouger, comme si on y avait pénétré.

   - Il y a quelqu'un ? demanda-t-elle, soudainement inquiète, car Naec était parti un peu plus loin il y avait un instant et elle avait peur de se faire de nouveau attaquer par Ganondorf.

   Personne ne répondit. Elle posa la robe qu'elle tenait dans ses mains et s'avança vers la sortie de l'abri. Pour s'assurer qu'elle était bien seule, elle répéta :

   - Hé ! Personne n'est là ?

   Le silence demeura. Ce n'était simplement que le vent qui avait fait bouger la toile. Elle se retourna pour revenir s'occuper de ses affaires, mais elle poussa un cri. Un jeune homme aux vêtements sombres la regardait. Zelda balbutia :

   - Qui... qui êtes vous et que faites-vous là ? Comment avez-vous fait pour pénétrer dans ma tente sans que je ne m'en aperçoive.

   L'individu lui fit signe de taire. La fille de Daphnes aperçut alors le signe des Sheikahs qui était gravé dans son front.

   - Vous... vous êtes du peuple de l'ombre, n'est-ce pas ? l'interrogea-t-elle.

   L'autre hocha la tête. Il ôta le foulard qui se trouvait dans sa bouche.

   - Je me présenta : Yujan, fit le jeune homme. C'est moi qui ai pris la relève d'Impa après son trépas. C'est aussi moi qui vous a sauvé la vie lorsque ce Frane vous a poussée dans le ravin. Je viens vous apporter une nouvelle de la plus haute importance. Il y a un traître parmi vous... ou plutôt une traîtresse...

   Le nouveau gardien de la famille royale lui expliqua la scène qu'il avait assistée au pied du repaire de Ganondorf.

   - Il faudra donc tuer ce Nabolea, déclara la princesse quand il eut terminé. Allez, suivez-moi à l'extérieur et montrez-la moi.

   Ils sortirent de la tente. La Gerudo rebelle s'en revenait justement dans la Vallée Gerudo. Yujan la pointa du doigt. Zelda n'eut même pas le temps de le remercier qu'il avait déjà disparu.

   Lorsque Nabolea pénétra sous sa tente, elle se rendit compte que deux soldats s'y trouvaient. Leurs lances étaient pointées en sa direction.


8-Un assaut nocturne

   Deux soldats Hyliens faisaient leur ronde de garde autour du camp. Depuis le début de la nuit, ils n'avaient entendu aucun bruit suspect ni aperçut de mouvement nébuleux dans l'obscurité. La seule lumière qui parvenait à leurs yeux était celle des étoiles, de la lune et d'une petite torche qui brûlait à proximité de la Vallée. Le seul son qu'ils entendaient était l'écho régulier de leurs bottes qui foulaient le sol pierreux.

   L'un des soldats s'arrêta un moment derrière un rocher. Il aperçut alors une forme sombre passer sans bruit à sa gauche. Il tourna vivement sa tête en ce sens. La silhouette avait disparu. Il agrippa plus fortement la lance qu'il tenait, anxieux. Il fallait s'attendre à tout. Quelqu'un ou quelque chose l'attrapa alors par en arrière et le tira vers le bas. Le guerrier sentit alors un objet de pointu pénétrer dans son dos. Il n'eut pas le temps de crier qu'il s'écroulait au sol, sans vie. L'autre garde qui faisait la ronde avec lui n'entendit qu'un vague bruit sourd. Il ne s'en soucia pas, se disant que c'était son compagnon qui l'avait produit. Or, il subit le même sort que ce dernier. Les dépouilles furent jetées dans le ravin.

   Dans sa tente, Oni-Link dormait d'un sommeil agité. Il ne cessait de se tourner et se retourner sous sa couche. Il se réveilla en sursaut. Tout autour de lui était plongé dans des ténèbres opaques. Avec sa vue plus perçante que la moyenne dans le noir, il entrevit le mince rideau qui marquait l'entrée de son abri bouger. Puis, le héros se sentit agrippé par les pieds et tiré vers l'extérieur de sa tente.

   - Lâchez-moi ! s'écria-t-il.
   
   Il eut tout juste le temps d'attraper son épée qu'il était déjà rendu à l'extérieur. D'un vif coup de sa lame, il attaqua la personne ou la créature qui s'en prenait à lui. La prise sur sa cheville se lâcha et il put se mettre en position debout. Il s'approcha de ce qui en voulait à sa vie. C'était un énorme rapace aux yeux exorbités et aux puissantes serres. L'oiseau monstrueux devait bien faire trois quornilles d'envergure. Le garçon alluma une torche pour l'examiner de plus près ; c'est alors qu'il constata que tout le camp était entouré d'yeux qui le regardaient fixement. D'un seul coup, plusieurs monstres se mirent à envahir la Vallée. Le jeune homme eut tout juste le temps de crier :

   - Nous sommez attaqués ! Vite ! Prenez les armes !

   La plupart des gens sortirent en hâte de leur tente ; les autres ne se réveillèrent jamais. Oni-Link se demanda comment les soldats qui faisaient leur ronde n'avaient pas sonné l'alarme... jusqu'à ce qu'il aperçût leurs cadavres qui gisaient par terre.

   Ganondorf ne semblait pas avoir envoyé toutes ses troupes, mais une très grande quantité de bêtes de toutes sortes s'en prenait à l'Union. Un type de scorpion énorme de teinte noire assaillit le héros. Heureusement que celui-ci était habile, car s'il avait conservé son ancien corps, il aurait bien vite mordu la poussière. L'arachnide tenta de l'atteindre de son dard aigu. Le garçon exécuta un salto arrière pour l'éviter. L'aiguillon empoisonné passa à un centimètre de sa joue. Le jeune homme passa alors lui-même attaque. Levant son arme, il l'abaissa pour venir le planter dans le corps du monstre... mais l'épée glissa.

   Une pince claqua tout près de l'oreille d'Oni-Link. Que pouvait bien être le point faible de cette horrible créature. Le héros vit alors la queue du scorpion rutiler sous l'éclat de la lune. Il essaya de l'atteindre de sa lame. Le membre fut tranché et tomba au sol. L'arachnide poussa une plainte aiguë. Il était blessé, mais il était encore dans l'état de se battre. Le monstre tenta de tenailler la main droite du garçon. Ce dernier enleva son bras de justesse avant que les pinces ne se refermassent dessus ; sa peau fut quand même rayée et le liquide vermeil se mit à s'écouler de sa blessure. Dans un élan de rage, le jeune homme fit profondément pénétrer son épée dans le trou formé par la queue coupée de la créature. La bestiole géante s'affaissa au sol.

   L'estafilade du bras droite d'Oni-Link n'était heureusement que superficielle. Le héros se hâta de se rendre sous sa tente pour s'équiper de l'écu d'Assayli. Le bouclier semblait briller dans le noir. Dehors, le combat faisait toujours rage. Les troupes ennemies prenaient lentement le dessus, au grand dam des membres de l'Union. Un Hache-Viande s'avança soudain vers le garçon, abaissant son lourd marteau en sa direction. Celui-ci vit la mort de près. Cependant, il réussit à transpercer l'épaisse armure du guerrier avec Excalibur – il fallait avouer qu'il avait déjà réussi à fendre une roche en deux – et bien vite le monstre fut rendu au sol.

   Le jeune homme aperçut Edalic qui se combattait avec acharnement contre une grande créature à cornes ailée avec un cimeterre. Il faiblissait de plus en plus. Quand le Zora aperçut Oni-Link, il lui fit signe :

   - S'il te plaît, aide-moi !

   Le héros se dépêcha de lui fournir son renfort. Le duo faisait face à ce qui ressemblait à un démon. La bête était monstrueuse. Elle faisait au moins quatre fois la hauteur des hommes. Elle possédait de longues griffes et ses excroissances osseuses torsadées devaient bien faire une quornille chacune. Le veuf amant de Ruto fonça vers l'avant. Il esquiva un coup de la créature avant d'essayer de l'atteindre de sa lame courbée. Or, le monstre le happa et le jeta un peu plus loin. Edalic s'écrasa contre une paroi rocheuse. Tous les os de son corps craquèrent dans un horrible son. Un rocher pointu le transperçait de part de d'autre. Il était mort.

   Sans laisser au garçon le temps de  reprendre ses esprits, le démon cracha un jet de flammes en sa direction. Dans un réflexe, le jeune homme leva son bouclier. Il espérait que ce dernier tînt le coup. À sa grande surprise, il ne sentit aucune chaleur, même si le feu léchait l'autre côté de l'écu. Son ennemi aussi parut décontenancé. Le brasier qui brûlait dans son regard se mit à briller de plus belle. Oni-Link devrait faire seul face au monstre.

   La créature fit apparaître une boule orangée dans ses mains, quelle fit partir en direction du héros, qui leva de nouveau son bouclier, ne sachant que fait d'autre. Il fut projeté quelques quornilles plus loin. Son écu glissa derrière lui, hors de sa portée. La bête s'avança à pas lents en sa direction, faisant trembler le sol sous ses pieds. Au moment ou le garçon croyait que ç'en était fini pour lui, le démon poussa un long hurlement rauque, avant de s'effondrer au sol et de disparaître dans un nuage de fumée. Derrière se tenait Zelda, l'arc levé. Elle avait fait décoller une flèche vers le monstre, qui s'était fichée dans son dos. Le jeune homme resta un moment immobile. Il dit simplement à la princesse :

   - Merci.

   Il partit derechef vers le champ de bataille. L'Union avait maintenant décimé près de la moitié des troupes du maître des ténèbres. La situation avait penché en leur faveur. Finalement, il ne resta plus que quelques montres, qui furent rapidement éliminés. Lorsque toutes les créatures du seigneur du mal furent tuées, un lourd silence s'installa dans la Vallée, seulement gêné par les toussotements de quelques-uns des combattants.

   - Allons, fit enfin Oni-Link, vous avez fait du bon travail. Maintenant, rassemblez les corps des défunts et entassez-les près du feu. Nous allons voir ce que nous allons ensuite.

   Il vint porter son bouclier sous sa tente avant de ressortir à l'extérieur. Sur la quelque centaine de membres que comptait auparavant l'Union, il n'en restait plus qu'une vingtaine. Les survivants se sentaient las et fatigués. Le héros apprit qu'Aseip avait trépassé, de même qu'une dizaine d'autres Gorons, de vingt Zoras, de trente et un Hyliens et de deux Gerudos. Luryo, A'guì, Naec ainsi que Zelda étaient toujours vivants. Le commandant avait été terriblement inquiet lorsqu'il avait perdu sa bien-aimée de vue ; il avait été soulagé de constater que son cœur battait encore.

   Les combattants, dont le moral était déjà bas car ils avaient perdu plusieurs des leurs, n'eurent au moins pas à dégager le corps de leurs ennemis du champs de bataille : leurs dépouilles disparaissaient mystérieusement lorsqu'ils mourraient.

   Ce n'est que le lendemain durant la matinée, après un sommeil réparateur mais inquiet (car on craignait encore un nouvel assaut des créatures du prince de l'obscurité) que l'on enterra les cadavres de ceux qui étaient tombés au combat. Une courte prière fut adressée à chacun. Les commémorations durèrent quelques heures, l'après-midi étant déjà bien avancé lorsqu'elles se terminèrent.

   Oni-Link se trouvait maintenant assis sous sa tente, le regard rivé au sol. Le soir approchait. Il songeait aux événements qui s'étaient déroulées précédemment. En y réfléchissant bien, il s'était mis en tête qu'Edalic avait péri par sa faute. Lorsque le Zora avait foncé héroïquement vers son ennemi, le héros aurait dû l'arrêter, ou du moins faire quelque chose pour l'aider, parce que c'était un geste quasiment suicidaire. Mais il ne l'avait pas fait.

   - Bien non, essayait de le soulager Link Noir, qui était fatigué des tristes pensées de sa bonne partie, ce n'est pas de ta faute. C'est lui qui a décidé de mettre ainsi sa vie en péril, pas toi.

   Or, même s'il essayait de toutes ses forces, le héros ne parviendrait jamais à oublier cet évènement.


Suite plus bas...

Je m'excuse du double-post, mais je n'étais pas pour marquer ce message dans le premier post, donc je le fais ici.

Donc troisième et quatrième chapitres ajoutés. J'ai écrit près du quart de la partie de la pentalogie en moins d'une journée! Cela représente près de 5000 mots! J'étais vraiment inspiré... J'ai battu mon record.  :P Dire que je ne pensais même pas à entamer la fic ce mois-ci.  :ninja:

Un simple commentaire, même pas obligé de lire la fic, simplement pour me dire que je fais du bon boulot me fait toujours plaisir. Car là je me sens seul. Snif. Non ça va je suis correct. ^^

Citation de: Supersigo le 17 Juin 2011 à 01:41
Un simple commentaire, même pas obligé de lire la fic, simplement pour me dire que je fais du bon boulot me fait toujours plaisir. Car là je me sens seul. Snif. Non ça va je suis correct. ^^
Franchement, ça semble bien. Tu compte y mettre combien de partie? Je vais surement lire lorsque ça v finir... Ou quand les cours vont recommencer :ninja:

M'enfin, je promet que je vais le lire, un jour :D

Tu fais du bon boulot! :ninja:

Pour répondre à ta question c'est une pentalogie, donc il va y avoir cinq parties, et peut-être d'autres fictions hors-série dans le même univers, mais pour le moment ça peut attendre. ^^

En tout cas je suis content d'avoir enfin un commentaire, ça devait faire au moins un mois que je n'en avais pas eu, et tant mieux si tu compte lire ma fic.  :) La seule chose que je pourrais te dire c'est bon courage, si tu veux la lire intégralement.  :ninja:

Citation de: Supersigo le 19 Juin 2011 à 20:39
Pour répondre à ta question c'est une pentalogie, donc il va y avoir cinq parties, et peut-être d'autres fictions hors-série dans le même univers, mais pour le moment ça peut attendre.
Zut, je n'y avait pas pensé, je n'y avait pas pensé, je l'ignorais, comme si c'était un terme dans le genre de "anthologie" :ninja:

20 Juin 2011 à 00:53 #5 Dernière édition: 04 Septembre 2011 à 19:10 par Supersigo
Petit post pour vous dire que j'ai rajouté les chapitres 4 à 8. Si jamais quelqu'un d'autre que Cetais veut commenter, ce n'est pas de refus.  ^_^

EDIT : Voici la suite de la fic :

9-Un périlleux voyage

   Le matin se levait gentiment sur la vallée, comme s'il ne s'était rien passé les journées d'avant. Le soleil étendait ses chauds rayons sur le monde. Oni-Link s'entraînait avec les quelques membres de l'Union qui avaient survécu. Il avait bien vite constaté qu'ils étaient trop peu pour pouvoir penser à être en mesure de repousser les troupes de Ganondorf lorsque la grande guerre serait venue. Même auparavant, à environ cent personnes, leur nombre était déjà insuffisant. Il fallait remédier à la situation au plus vite. Mais comment ? Naec semblait avoir pensé à la même chose, car il s'avança vers le héros et l'amena un peu à l'écart des autres.

   - Link, dit le commandant, il ne vous donne rien de vous entraîner, nous n'allons jamais pouvoir repousser la colossale armée du maître des ténèbres à nous seuls. Il nous faudrait être cent ou deux cents de plus. Au moins.

   - Je songeais justement à cela, fit le garçon. Mais comment recruter de nouvelles gens ? Tous ceux qui prônaient le bien et la paix en Hyrule se sont déjà alliés à nous.

   - Eh bien, j'avais pensé que nous pourrions aller chercher de l'autre côté des montagnes.

   Le jeune homme demeura silencieux un moment.

   - C'est ridicule ! s'écria-t-il enfin. Nous ne savons même pas quelles sortes de personnes ou de créatures habitent ces contrées éloignées. Mais en même temps, ce n'est pas bête. Je ne vois pas d'autre solution. Où pourrions-nous bien augmenter nos rangs ailleurs ? Mais comment convaincre ceux qui habitent l'autre côté des montagnes de nous rejoindre ?

   - Nous pourrions leur dire que, s'ils ne font rien pour nous aider, ils seront un jour ou l'autre eux aussi touchés par la terrible puissance du seigneur du mal, proposa le soldat.

   Oni-Link acquiesça du chef.

   - Dans ce cas, nous n'avons pas de temps à perdre, déclara-t-il. Il nous faut partir sans plus attendre. Enfin... si tu comptes venir avec moi.

   - Évidemment, répondit le commandant. Je propose qu'une personne de chaque race nous accompagne. Mais il faudra aussi garder des gens ici pour protéger le camp en attendant notre retour. Étant donné que nous ne savons pas les dangers que nous allons courir, je ne souhaite pas que la princesse m'accompagne.

   « Moi non plus, » ne put s'empêcher de penser le héros, mais il n'en tint aucun mot.

***

   Ils étaient six à quitter le campement l'après-midi même, après maintes salutations de leurs compagnons. Zelda était triste d'être séparée de son amant, mais s'il ne partait pas, elle risquait d'être éloignée de lui pour beaucoup longtemps. La troupe était composée, outre Oni-Link et Naec, de Niryk, un Hylien qui avait participé à la Chasse, Ziesh, un Zora qui était un ami proche de Ruto lorsqu'elle était encore en vie, Mofurg, un Goron et Sebooru, une Gerudo, la seule femme du groupe. Il fut décidé qu'ils prendraient chemin à partir de la Montagne de la Mort. À la queue leu leu, ils traversèrent la Plaine d'Hyrule en essayant d'être hors de vue de la tour de Ganondorf et atteignirent le village Cocorico, endroit où il n'y avait désormais plus aucune âme qui vive, sauf peut-être celle de quelques poulets qui se promenaient par-ci par-là.

   Le héros, Naec, Nuryk, Ziesh, Mofurg et Sebooru gravirent lentement le Chemin du Péril. Sur la route, le garçon put apercevoir la grotte qui lui avait jadis servi de refuge pendant un certain temps. Ceux qui composaient la troupe avaient apporté plusieurs choses qui pouvaient leur être utile pendant leur long cheminement, dont de la corde. Ils s'en servirent pour pouvoir quitter la chaussée abrupte du volcan et descendre son flanc opposé à la Plaine d'Hyrule. Ils se retrouvèrent dans une étroite combe, qui menait en pente douce vers une autre éminence rocheuse. Les montagnes s'élevaient à perte de vue autour d'eux. Dans le ciel, l'astre solaire, qui avait atteint son zénith, déclinait lentement. Lorsqu'ils eurent traversé le vallon, ils grimpèrent pendant un certain temps, avant de redescendre de l'autre côté de l'élévation. Ils firent ce manège plusieurs fois, puis s'arrêtèrent enfin pour passer la nuit. La lune était déjà haute dans le ciel quand ils dressèrent leurs tentes entre deux amas pierreux. Tous étaient épuisés et avaient mal à leurs pieds. La troupe s'était éloignée de quelques lieux d'Hyrule. Au loin, dans une vague brume, se voyait encore l'antre du maître des ténèbres, qui se dressait de toute sa hauteur sur les contrées environnantes.

***
   
   La nuit passa rapidement. Le lendemain, la troupe se remit en marche, avec cependant moins d'entrain qui la veille. Ils parcoururent une longue distance dans les montagnes, mais ils commençaient à se lasser, car le paysage était toujours pareil autour d'eux et ils ne semblaient pas avancer. Le soir tomba de nouveau, le matin revint. Ils marchèrent de nombreuses journées en sillonnant entre les élévations. Lentement, la tour du seigneur du mal disparut de leur champ de vision. Enfin, au bout d'une semaine, les éminences rocheuses se mirent à se réduire en taille. Un sentier façonné par des pieds serpentait à travers d'un petit boisé. Cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas vu d'arbres. Dans les montagnes, la sécheresse et la solitude régnaient. Seul du lichen et certains arbustes rabougris réussissaient à vivre en ces milieux hostiles. La troupe menée par Oni-Link avait bien failli manqué d'eau et de nourriture. Heureusement qu'ils avaient apportés de nombreuses réserves de vivres avec eux.

   Ils remplirent leur gourde dans un petit ruisseau qui coulait par là avant de pénétrer dans la petite forêt. Le vent soufflait dans les feuilles comme un murmure. Ils traversèrent rapidement le boisé. Ils se retrouvèrent alors face à un petit panneau, sur lequel il était inscrit en runes semblables aux lettres hyliennes :


Bienvenue à Calatia.

10-Calatia

   Derrière le panneau, un large chemin de terre battue menait à un village entouré d'une haute muraille de pierre. L'entrée de cette citée était gardée par deux soldats armés de lances. Ils étaient accoutrés d'une cotte de maille grise sur laquelle était dessinée une croix blanche surmontée de deux petites étoiles de même teinte. Ils ressemblaient beaucoup aux Hyliens, quoiqu'ils fussent un peu plus grands qu'eux. Oni-Link fit signe aux autres de rester derrière lui le temps qu'il aille à la rencontre des Calatiens. Le héros s'approcha lentement d'eux.

   - Bonjour, fit-il d'une voix mal assurée, c'est bien ici Calatia ?

   Les soldats le regardèrent d'un œil à la fois intrigué et amusé.

   - Vous ne savez pas lire les panneaux ? dit l'un d'eux avec un sourire. Oui, vous êtes bien à Calatia.

   Le garçon fut heureux de constater qu'ils parlaient le même dialecte qu'à Hyrule, même si quelques-uns de leurs mots étaient légèrement modifiés. Il n'avait pas pensé à la possibilité qu'ils pussent parler un autre langage en les interpellant.

   - Je suis accompagné de cinq personnes, dit le jeune homme. Pouvons-nous entrer dans la cité ?   

   - Mais très certainement, fit l'autre garde. Calatia est ouvert à tous et à toutes... excepté les créatures mauvaises. Mais ne vous en faites pas, cela fait longtemps que Calatia vit dans la paix et la prospérité.

   Oni-Link se tourna vers ses compagnons et fit un geste de la main. Naec, Niryk, Ziesh, Morfug et Sebooru vinrent le rejoindre. Les Calatiens sursautèrent en les apercevant, en particulier le Goron et le Zora.

   - Mais d'où venez-vous donc ? demandèrent-ils. Et quelles sont ces... créatures ?

   Le héros répondit :

   - Nous venons d'une contrée éloignée. Et ces... créatures, comme vous le dites, sont des races pacifiques. Vous n'avez rien à craindre.

   Sans ajouter un mot de plus, le garçon emprunta la route pavée qui s'étendait derrière les soldats, accompagné de sa troupe. Toutes les gens qu'ils croisèrent les dévisageaient. C'étaient uniquement des individus ressemblant à des Hyliens. Nul simili-Goron ou Zora ne circulaient en Calatia.

   - Vous croyez que nous réussirons à recruter des guerriers ici qui voudrons rejoindre l'Union ? demanda Ziesh à Oni-Link. J'en doute fortement, car leurs puissances armées doivent s'affaiblirent, étant donné que ça fait longtemps qu'ils n'ont pas été confrontés au mal, qu'ils disent, et une guerre éloignée ne leur dira probablement rien.

   - Je ne sais pas..., souffla le héros.

   Ils croisèrent un soldat calatien. Le garçon l'apostropha :

   - Excusez-moi, pouvez-vous me dire comment pourrais-je rejoindre le maître de cette cité ?

   L'homme d'armes pointa une grande bâtisse rappelant vaguement la forme d'un château qui dominait la cité.

   - Rendez-vous là-bas, dit-il simplement, et il s'en fut.

   La troupe se rendit donc au vaste manoir. La demeure était faite de pierres blafardes immaculées et était surmontée d'une tourelle. Une haute clôture entour la résidence. Toutefois, un portail permettait de monter quelques marches qui menaient devant une large porte de chêne. Oni-Link et Naec grimpèrent l'escalier, et cognèrent aux volets de bois. Ce fut un soldat qui leur ouvrit.

   - Que puis-je faire pour vous ? les questionna-t-il.

   - Nous aimerions nous entretenir avec le maître de cette cité, répondit l'amant de Zelda.

   Le Calatien se retourna un moment dans l'entrebâillement de la porte avant de reporter son attention sur eux.

   - Le seigneur est occupé pour le moment, dit-il, mais il sera bientôt à votre disposition. Veuillez patienter un moment, je vous pris.

   Il ferma les portes devant eux. Les compagnons en profitèrent pour admirer la grande œuvre architecturale devant laquelle ils se trouvaient. Un grand étendard bourgogne était suspendu au dessus du portique, et dessus, on pouvait y voir le même symbole qui était dessiné sur les cottes de mailles des soldats qui les avaient accueilli, c'est-à-dire une croix blanche au-dessus de laquelle deux étoiles scintillaient presque. Une douce brise soufflait dans le drapeau.

   Oni-Link et son subalterne patientèrent quelques minutes avant que la porte ne s'ouvre de nouveau. Ce fut un vieil homme aux cheveux blancs dégarnis et aux sourcils hirsutes qui les accueillit. Il conduit le duo – car les autres étaient restés derrière – dans une vaste salle tapissée de rouge et où se voyait partout la symbolique de Calatia. Au fond de la pièce se trouvait un grand trône sculpté dans le marbre, dans lequel le vieillard s'assit.

   - Bonjour, fit-il, je suis Hector premier du nom, seigneur de cette cité depuis près de soixante ans. J'ai entendu dire que vous désiriez vous entretenir avec moi. Veuillez m'excuser de vous avoir fait attendre, mais je... dormais. Maintenant, que puis-je faire pour vous, mes chers ?

   Ce fut le héros qui prit la parole :

   - Nous venons d'un royaume lointain appelé Hyrule. Là-bas, un ignoble être a pris le pouvoir par la force et fait maintenant régner le chaos sur les terres partout autour. Il se nomme Ganondorf. Ceux qui s'opposent à lui, dont nous faisons partie, ne sont pas suffisamment puissants pour contrer les assauts de ses créatures maléfiques. Une grande guerre se prépare. Nous avons voyagé par-delà les montagnes pour chercher de l'aide. Un jour, le maître des ténèbres étendra son joug jusqu'ici. Nous prions aux moins quelques-uns de vos soldats de se joindre à nous.

   Hector le regarda avec incrédulité.

   - Même si ce maître des ténèbres dont vous parler réussit à venir jusqu'ici, ce que je doute qu'il réussisse, il ne pourra rien faire contre nos armées, si nous sommes préparés. Et c'est à vous de vous arranger avec vos problèmes, au lieu de déranger des havres de paix. De toute façon, vos paroles sont trop invraisemblables pour que je les croie.

   - Mais... nous n'inventons rien ! s'écria Oni-Link. Vos armées ne pourront rien contre celles de Ganondorf, je vous le garantis. En Hyrule, il faut éliminer ses troupes au plus vite avant que ne puisse l'abattre lui-même. Sinon, il sera trop tard. Au lieu de repousser la date d'une future guerre, pourquoi ne pas vous allier à nous maintenant ? Vous n'aurez peut-être plus aucun espoir quand il parviendra jusqu'à vous, car ses créatures auront centuplées.

   Le seigneur dodelinait de la tête.

   - Je m'excuse, fit-il, mais dans toutes les guerres que j'ai jadis participées, nous sommes toujours sortis vainqueurs, et ce n'est pas aujourd'hui ou demain que cela changera. Maintenant, je me sens fatigué, je crois que j'ai encore besoin de sommeil. Vous m'avez réveillé. Votre requête de m'intéresse pas, je suis désolé. Vous pouvez quitter cet endroit.

   Il se leva et, sans que ni Naec ni le héros ne puisse dire un mot, le vieil homme quitta la pièce. Des gardes les escortèrent jusqu'à la sortie du manoir. Leur troupe, qui les attendait là, les attendait avec impatience.

   - Et puis ? fit Sebooru, veulent-ils s'allier à notre cause ?

   - Hélas ! répondit l'amant de la fille de Daphnes. Leur stupide seigneur ne veut rien savoir. Il nous faudra chercher ailleurs. Le temps presse. Qui sait ? peut-être la guerre est-elle déjà entamée à Hyrule ?


11-Le royaume d'Eznecla

   La troupe quitta la ville à la tombée du jour. N'ayant pas trop une auberge où passer la nuit, ils dressèrent leur campement à l'orée des bois. Au petit matin, ils mangèrent un peu, se rendirent à Calatia pour aller s'acheter de quoi subsister durant au moins quelques jours et se remirent en route. La route fut longue et pénible. Ils se retrouvèrent tout d'abord de nouveau en territoire montagneux. De larges chasmes et crevasses leur bloquaient de temps à autre le passage. Ils devaient alors les contourner en faisant bien attention de ne pas tomber dans le précipice que formait le flanc de la montagne. À un moment donné, une large vallée, plus large encore que la Vallée Gerudo, les obligea de faire halte un moment. Heureusement, certains avaient apportés de solides cordes avec eux. Ils les jetèrent de leur côté du ravin, et traversèrent un par un le gouffre. Oni-Link passa le premier ; Naec suivit, puis ensuite Niryk, Ziesh et  Sebooru. Quand ce fut au tour de Morfug, le Goron hésita un moment.

   - Je suis beaucoup trop lourd, s'entêtait-il. La corde lâchera lorsque je traverserai.

   - Mais non, fit Ziesh. Même Naec, qui est très gros, a réussi à passer sans que la corde ne se brise !

   La troupe se mit à rire de bon cœur. Cela faisait longtemps qu'il n'en avait pas été ainsi. Le dernier rire que le héros se souvenait était celui d'A'guì, leur de leur première rencontre. Morfug trouva finalement le courage de traverser. Or, alors qu'il atteignait presque l'autre côté du ravin, la corde lâcha de l'autre côté. Il se retrouva suspendu dans le vide.

   - Au secours ! s'écria-t-il.
   
   En réunissant toutes leurs forces, tout le groupe – car le Goron n'était pas léger – réussit à l'extirper de sa périlleuse position. L'homme de pierre se laissa choir sur le sol rocailleux.

   - Plus jamais, affirma-t-il, plus jamais je ne traverserai un ravin comme celui-là. En tout cas... pas en funambule.

   - Mais comment vas-tu faire sur le chemin de retour ? le questionna Ziesh. Cette vallée s'étend à perte de vue des deux côtés des montagnes. Nous ne ferions pas un si gros détour qu'essayer de la contourner.

   - Ça, non, déclara Oni-Link.

   - Dans ce cas, je me mettrai en boule, je prendrai mon élan et je me propulserai de l'autre côté, fit le Goron.

   Et il resta silencieux pour le reste du voyage.

***

   Quelques journées plus tard, ils quittèrent les montagnes pour se retrouver dans une vaste étendue herbeuse, parsemée par-ci par-là de chrysanthèmes et de pissenlits. C'est alors qu'au loin, devant eux, ils discernèrent un grand château surmonté de quatre tours élevées. À son pied se trouvait une citadelle, et un peu plus loin, un autre petit village. La troupe se hâta de s'y rendre. Quand ils pénétrèrent dans la cité près du palais, ils virent que les gens qui y vivaient étaient encore à peu près semblables aux Hyliens. Ils croisèrent de grandes escortes de soldats armés en se rendant au château.

   - Si nous cherchons des guerriers qui veulent s'allier à nous, fit Sebooru, c'est ici que nous les trouverons, et nulle part ailleurs, m'est avis.

   Comme ils l'avaient fait à Calatia, seuls Naec et Oni-Link pénétrèrent dans la cour intérieure du palais. Après un large pont-levis, une colossale porte de bois menait dans ce qui était assurément une vaste salle de trône. Un homme dans la trentaine y était assis. Il portait un solide plastron d'acier, sur lequel descendait une courte barbe rousse. Une couronne dorée sertie de pierres précieuses – saphirs, émeraudes et lapis-lazulis, pour ne citer que ceux-là – était posée sur ses cheveux bouclés de la même couleur que sa barbe. Le roi les accueillit avec un grand sourire.

   - Bonjour, braves gens, fit-il en apercevant leurs armes. Moi, Celnefor, je vous souhaite la bienvenue dans mon grand et riche royaume, celui d'Eznecla. Les temps se font quelques peu sombres – nous sommes continuellement attaqués par des hordes de centaures venus du sud – mais nous venons peu à peu à bout d'eux. J'espère que vous n'assisterez pas à l'un de ces sanglants assauts. Ne vous en faites pas, la paix régnera toujours en ces contrées. Maintenant, je crois que j'ai assez parlé. Que puis-je faire pour vous ?

   Ce fut l'amant de Zelda qui prit la parole. Il expliqua tout ce que le héros avait déjà dit au seigneur de Calatia. À la fin, Celnefor hocha faiblement la tête, les sourcils fronçés.

   - Vous voulez que je vous fournisse quelques soldats ? Combien, dites-vous ? Seulement quelques centaines ? Mes armées comptent plusieurs milliers d'hommes d'armes, pour vous dire. Mais Eznecla aide toujours ceux qui sont dans le besoin, quand on réclame son aide. Je vous accorde deux cents soldats, en gage de bonne amitié entre nos deux royaumes – même si je doute que nous aurons affaire de nouveau ensemble un jour. Enfin, certainement pas sous mon règne... Mais qui sait ?

   Oni-Link et Naec échangèrent un regard. Ils remercièrent chaudement le souverain.

   - Ce n'est rien, fit ce dernier. J'enverrai mes soldats à l'entrée de la ville, demain matin. Allez, partez maintenant, mes chers, et que Den, Firor et Niaruh vous guident sur votre chemin de retour !


12-Pendant ce temps, à Hyrule...

   Pendant ce temps, à Hyrule, dans sa tour, Ganondorf mettait sur pied les derniers points de son plan d'attaque. Il prévoyait envoyer ses monstres dans la plaine d'Hyrule dans environ une semaine, et si l'Union ne se décidait pas à sortir de sa cachette, ils les encercleraient. Le maître des ténèbres avait remarqué qu'il y avait moins d'agitation qu'auparavant dans la Vallée. Ceux qui s'y terraient étaient certainement en train de préparer quelque chose contre lui.

   Il y avait de cela quelques jours, le seigneur du mal avait lancé un assaut contre eux, pour déterminer leur force et, si c'était possible, les éliminer entièrement. Mais même s'il y avait eu beaucoup de pertes chez eux, Link ainsi que Zelda étaient toujours vivants. Les créatures qui les avaient assaillis n'étaient qu'une infime partie de toutes celles qu'ils possédaient. Il doutait fort que l'Union réussisse à éliminer toute son armée, au ridicule nombre qu'ils étaient, dans un avenir proche.

***

   Luryo et A'guì avaient passé le plus clair de leur temps à rester dans la tente qui était dédiée à tous les deux, à se reposer et à parler. L'Hylien prévoyait prendre part à la grande guerre qui se préparait. Lorsque l'autochtone avait affirmé qu'elle aussi voulait combattre, il avait tout d'abord été contre sa décision.

   - Mais non, disait-il, tu ne peux pas ! Je ne me pardonnerai jamais si tu faisais tuer.

   - Luryo, je sais très bien me défendre, et tu as pu le constater lorsque Ganondorf nous attaqué, il y a de cela peu de temps. C'est mon choix. Tu ne peux pas me faire changer d'avis.

   Ils avaient longtemps parlé avant que l'Hylien n'accepte finalement sa décision.

   - D'accord, dit-il finalement, mais je serai très inquiet pour toi.

   - Moi aussi, affirma l'indigène.

   Puis les jours avaient passé. Ils se remettaient peu à peu de leur terrifiant séjour dans l'antre du prince de l'obscurité.

   Un matin se levait comme les autres sur le royaume. Or, de lourds nuages couvraient le ciel. Une pluie drue se mit à tomber sur le campement. On craignait que le maître des ténèbres ne choisît ce moment pour les attaquer. La troupe d'Oni-Link et de Naec, qui était partie il y avait de cela quelques jours, n'était toujours pas revenue de son périple. Luryo décida de se promener un peu dans la Vallée Gerudo. En marchant, l'eau se mit à effacer les symboles qui étaient dessinés sur son torse et son ventre sans qu'il ne s'en rendît compte. Il était rare qu'il plût dans le Désert Hanté. L'Hylien se promena un peu dans le sable mouillé. Il aperçut un petit point de verdure un peu plus loin devant lui. Il s'en approcha. Une petite fleur dorée croissait où nul autre végétal ne poussait. Avec son pied, Luryo jeta du sable dessus jusqu'à ce qu'il ne la vît plus. La vie était éphémère. Il pouvait mourir à tout instant. Il fallait qu'il profite du fait que son cœur battait encore.

   Il revint au camp. C'est alors qu'il constata qu'il ne comprenait ni Kuy ni A'guì. Or, il était le dernier en cet endroit qui était dans la mesure de la faire auparavant. Il fit signe à l'indigène ne redessiner les symboles de son corps. Celle-ci secoua la tête de gauche à droite.

   « Je ne peux pas », voulut-elle lui dire, « je n'ai plus la substance qui me permettait de faire cela. Elle se trouve ensevelie sous les décombres de la Porte de la Triforce. »

   Bien sûr, elle ignorait que les volets de pierres avaient été rebattis.

   Luryo crut comprendre. Il lui dit :

   - Dans ce cas, suis-moi, et allons la chercher.


13-Le voyage de retour

   Deux cents soldats étaient rassemblés à l'entrée de la citadelle d'Eznecla. Il s'agissait de braves guerriers qui étaient près à tout pour vivre de l'aventure. Ils étaient pour la plupart accoutrés d'un plastron de fer ou d'acier et d'un heaume du même métal, ou alors d'une cotte de mailles. La plupart se battaient à l'épée ; mais d'autres avaient une lance ou encore il s'agissait d'archers. Leur commandant se nommait Fehan. Solidement bâti, sa chevelure noire était en broussaille et une petite barbichette lui garnissait le menton. Il maniait une longue épée et, ne portant aucun casque, n'avait comme armure qu'un large plastron d'acier.

   Oni-Link avait de la difficulté à croire que tous ces hommes étaient sous ses ordres. Il s'entretenait présentement avec leur chef, son subalterne immédiat, après Naec bien sûr.

   - Nous prévoyons nous dépêcher à regagner notre royaume, disait le héros. Les forces de Ganondorf peuvent attaquer l'Union d'importe quand et leur causer des dommages irréparables. En fait, il se peut que quand nous arrivions, il ne reste plus personne dans la vallée.

   Il déglutit seulement à cette pensée.

   - Ces soldats sont prêts à adopter une cadence effrénée ? demanda-t-il à Fehan.

   - Très certainement, répondit le commandant. Ils sont prêts à tout, je vous l'ai déjà dit.

   Ils se mirent donc immédiatement en route vers Hyrule. La route serait longue et pénible, mais elle en vaudrait la peine. Le matin ne faisait que se lever.

   La grande cohorte traversa tout d'abord la plaine fleurie et verdoyante, Oni-Link, Naec et Fehan à leur tête. Puis, ils se mirent à grimper lentement les montagnes. Ils avaient déjà parcouru une bonne distance lorsque, quand le midi arriva, la troupe de guerriers s'arrêta dans une petite combe comme dans un accord tacite.

   - Nous allons prendre une courte pause de quelques minutes, décida le héros en constatant cela.

   Il en profita pour se regrouper avec les quelques membres de l'Union qui l'avaient suivi.

   - Je crois que nous aurons de bonnes chances de vaincre les troupes du maître des ténèbres, avec cette armée colossale, fit Niryk.

   - Ne parle pas trop vite, dit Sebooru. Le seigneur du mal dispose certainement d'une énorme quantité de monstres qui pourrait facilement venir à bout de nous, même avec l'aide des Ezneclais.

   Un court silence régna dans la troupe. On attendait que les Ezneclais se remissent en marche. Sebooru s'éloigna un peu du groupe pour observer les montagnes qui s'étendaient tout autour d'eux. Alors qu'elle tournait dernière un rocher qui lui obstruait la vue, une masse sombre fondit soudain sur elle, la projetant fortement au sol. Elle poussa un cri. Un énorme loup essayait de la mordre à la gorge, et elle n'était pas assez forte pour le repousser. Morfug, se mettant en boule, se précipita à son secours. Les crocs de l'animal étaient à quelques centimètres seulement du visage de la Gerudo. La femme sentait le souffle chaud de la bête dans son cou. D'un puissant coup de poing, le Goron vit valser la créature plus loin, l'assommant. Il l'acheva d'un autre coup à la tête. Les membres de l'Union se précipitèrent au côté de Sebooru.

   - Ça va, je ne suis pas blessée, les rassura-t-elle en se dressant sur son séant.

   Fehan, qui se trouvait un peu plus loin avec l'armée d'Eznecla, arriva alors hâtivement. Il les interrogea :

   - Que se passe-t-il ? Nous avons attendons attendu un éclat de voix provenant d'ici. Ça nous a mis sur un pied d'alerte.

   - J'ai été attaquée par ce canin géant, répondit la Gerudo en pointant la dépouille inerte de l'animal qui gisait au sol. J'ignore d'où il vient. Je ne faisais que me promener et il m'a sauté dessus.

   Oni-Link murmura surtout pour lui-même, mais tous ceux qui se trouvaient autour entendirent ses paroles :

   - Ganondorf étendrait-il déjà son joug jusqu'ici ?

   L'inquiétude gagna le groupe.

***

   La cohorte arriva à la vallée que Morfug avait eu tant de difficulté à traverser. Les soldats d'Eznecla traversèrent l'un après l'autre le chasme par la seule et unique corde que le groupe disposait (ils n'avaient pas pensé à amener avec eux ce genre de chose). Comme il l'avait affirmé, Morfug s'entêta à ne pas traverser sur ce «bout de ficelle», comme il l'appelait.

   - Heureux de t'avoir connu, lui dit Niryk à la blague, qui se trouvait de l'autre côté du ravin.

   Le Goron ignora son commentaire et plaça un rocher de sorte qu'il puisse se propulser à partir de celui-ci de l'autre côté du gouffre. Puis, il partit très loin derrière, et se recroquevillant sur lui-même en formant une boule compacte, il se mit à rouler rapidement en direction de la vallée. Plusieurs des Ezneclais fermèrent leurs yeux, ne voulant pas assister à un désastre. Mais l'homme de pierre réussit finalement à atteindre sain et sauf l'autre côté du chasme. Lorsqu'il vint rejoindre les autres, il affirma :

   - Plus jamais je ne traverserai ce genre de ravin, que ce soit en funambule ou en bulle.

   Toute la troupe éclata de rire, et même certains soldats d'Eznecla les imitèrent.

***

   Après de longues journées de marche opiniâtre dans les montagnes désertes et désolées, en passant par des chemins sinueux et abrupts, la cohorte atteignit enfin Hyrule. Depuis plusieurs jours déjà, on pouvait voir la tour sombre de Ganondorf au loin. Elle inspirait la méfiance aux Ezneclais, qui ne l'avaient jamais vue auparavant, mais ces derniers ne se montraient cependant pas ouvertement apeurés.

   La grande armée descendit lentement le flanc du Mont du Péril, pour atteindre un village Cocorico où plus personne n'habitait. Naec s'approcha d'Oni-Link.

   - Il va nous falloir être très subtil en traversant la Plaine, lui dit-il, et ce ne sera pas chose aisée avec tous ces hommes.

   - Nous devrons traverser un par un, et ce, dans la plus grande discrétion, dit le héros.

   Les quelques membres de l'Union qui composaient le groupe furent heureux de constater que ceux qu'ils rejoignaient étaient encore en vie. Ils pouvaient le noter par le flambeau qui brûlait dans la nuit à l'entrée du territoire des Gerudos.

   C'est ainsi que tous les soldats d'Eznecla et que héros, Naec, Niryk, Ziesh, Mofurg et Sebooru atteignirent finalement la Vallée pour rejoindre l'Union d'Hyrule. C'est le garçon qui arriva le dernier. Quand il traversa la Plaine, l'astre solaire était déjà haut dans la voûte céleste. Lorsqu'il eut fait sûr que tout se passait bien chez sa troupe et qu'il n'y avait eu aucun assaut durant leur absence de près de deux semaines – ce qui le rassura grandement - il pénétra dans sa tente et sombra un profond sommeil réparateur. L'amant de Zelda, quant à lui, se dépêcha d'aller rejoindre sa dulcinée qui s'inquiétait beaucoup à son sujet.


14-Cupidon tire ses flèches au mauvais moment

   Cela faisait deux jours que la troupe d'Ezneclais et que les Hyliens étaient revenus de leur dangereux périple des contrées au-delà des montagnes. Les soldats avaient tout d'abord dressé leur campement à proximité de celui de l'Union d'Hyrule, mais, faute d'espace, ils avaient été obligés de s'installer autour et à l'intérieur de la Forteresse Gerudo. Le voyage les avait épuisés, et ils avaient pris un repos bien mérité.

   Assis un peu à l'écart des autres, qui s'entraînaient pour la plupart, Sebooru observait rêveusement Fehan qui se battait simultanément contre deux de ses hommes d'armes. En deux trois mouvements, ses adversaires étaient déjà au sol. Le chef des armées adressa un bref sourire à la jeune femme qui, gênée, détourna le regard.

   Au même moment, Zelda arriva près d'elle et s'installa à ses côtés. Remarquant l'attention que la Gerudo prêtait au commandant d'Eznecla, la princesse lui chuchota, amusée :

   - Tu devrais aller lui parler.

   Sebooru sursauta. Elle bredouilla :

   - Que... quoi ? Non ! Non... Pourquoi irais-je lui parler ?

   La fille de Daphnes sourit.

   - Il est évident qu'il t'intéresse.

   La Gerudo feignit l'innocenceé

   - Moi ? M'intéresser à lui ? Pfff... Où as-tu pris une chose pareille ?

   - Je ne sais pas... Si tu dis qu'il ne t'intéresse pas... Par contre, j'ai entendu qu'il avait un faible pour toi...

   - C'est... c'est vrai ? s'exclama Sebooru, à la fois surprise et contente.

   Zelda hocha la tête.

   - Écoute... je ne me suis jamais sentie aussi mal assurée devant un homme, lui confia la rousse.

   C'est alors que Fehan, ayant terminé de s'entraîner, se dirigea vers la Gerudo. Cette dernière paniqua.

   - Mais que fait-il ? Il vient vers moi ! Qu'est-ce que je dois faire ?

   La princesse pouffa.

   - Reste naturelle... Bon, je crois bien que je vais y aller.

   La fille de Daphnes se leva et se dirigea vers sa propre tente, laissant Sebooru, qui était devenue son amie, seule avec le commandant des Ezneclais. En arrivant devant la jeune femme, Fehan dit :

   - Je me demandais si vous vouliez faire un duel amical contre moi. J'ai entendu dire que vous étiez une adroite combattante.

   Les joues de la Gerudo prirent une teinte couperosée.

   - On vous a vraiment dit ça de moi ? Hum... d'accord, oui, bien sûr, je veux bien me confronter à vous.

   Sebooru se leva et alla chercher une épée dans la tente qui lui était dédiée. Elle revint, fébrile, vers le chef des armées d'Eznecla, qui était déjà prêt au combat. Reprennent un peu son habituelle assurance, elle déclara, confiante :

   - Je vais essayer de ne pas trop vous abîmer.

   Sans avertissement, elle exécuta un arc de cercle avec sa lame ; Fehan para cependant aisément le coup.

   - C'est tout ce dont vous êtes capable ? dit-il en s'esclaffant. Voyons si vous êtes dans la mesure de bloquer... ça !

   Vif comme l'éclair, il dirigea la pointe de son épée vers le cou de la Gerudo, comptant bien s'arrêter tout juste avant de l'atteindre. Or, Sebooru fut plus rapide que lui. D'un moulinet du poignet, elle désarma avec une facilité déconcertante le commandant des Ezneclais. Fière d'elle-même, elle dit ironiquement :

   - Je croyais que le chef d'une armée serait meilleur combattant que ça.

   Fehan était abasourdi. Il n'avait jamais vu quelqu'un emporter la victoire au cours d'un duel contre lui aussi rapidement. Décidemment, cette jeune femme avait une manière spéciale de se battre.

   - Voudriez-vous me montrer votre technique de combat ? Elle m'intrigue vraiment.

   - Avec plaisir...

***

   Sebooru passait de plus en plus de temps avec le chef de l'armée d'Eznecla, et elle en était heureuse. Elle affectionnait la compagnie de cet homme. Cela semblait réciproque.

   C'est au cours d'un de leurs nombreux duels que Fehan fit quelque chose de totalement imprévisible : il plaqua ses lèvres contre celles de la Gerudo. Cette dernière, décontenancée, échappa son arme au sol, que le commandant attrapa. Il la mit en respect avec un sourire espiègle.

   - J'ai gagné ! fit-il en riant.

   La guerrière mit quelque temps avant de réagir. Elle finit par lui rendre son sourire.

   - Donc... tu m'aimes ? demanda-t-elle, gênée.

   - Oui...

   Or, il soupira.

   - Qu'y a-t-il ? l'interrogea Sebooru, surprise de sa réaction.

   Fehan baissa le regard d'un air triste.

   - Je t'aime, mais je ne veux plus que l'on se voie, désormais. Si je m'attache trop à toi, je serais inconsolable s'il advint que tu mourusses.

   Il se tut un instant. Interloquée, la Gerudo écarquilla les yeux.

   Le commandant reprit la parole :

   - Si nous sortons tous les deux survivants de cette guerre, je te promets que je serai à tes côtés pour le restant de mes jours.


15-Attente dans l'inquiétude

   Les jours qui suivirent furent tout aussi monotones que les précédents. Le moral de l'Union d'Hyrule était à son plus bas. Tous étaient conscients que la guerre était imminente, et même s'ils étaient préparés, ils savaient que plusieurs d'entre eux périraient des mains de l'ennemi. Seuls les soldats d'Eznecla conservaient leur bonne humeur, enthousiasmés de passer enfin à l'action et à l'idée de combattre autre chose que des centaures.

   Pendant la journée, le camp était relativement silencieux. Des rumeurs circulaient sur des créatures ayant été aperçus sur la Plaine, pendant la nuit. Mais ce n'était que des fariboles. Ganondorf n'avait pas encore envoyé de ses monstres hors de sa tour, même si cela ne tarderait pas.

   Oni-Link était tout aussi tourmenté que ses troupes. Il se demandait s'il serait de taille face au seigneur du mal, et surtout, si le bien triompherait une fois pour toute en Hyrule.

***

   Luryo et A'guì pénètrent sous le feuillage dense des Bois Perdus. Ils étaient partis à la recherche de la substance qui permettait à un individu, une fois des symboles particuliers tracés sur son corps, de comprendre la langue des Onoadiens et du peuple d'indigènes de qui provenait l'amante de l'Hylien. Sans ce produit, ils ne pouvaient plus communiquer entre eux, ce qui était très embarrassant.

   Le couple parvint finalement à la clairière où les décombres de la Porte de la Triforce étaient supposés reposer. Quelle ne fut par leur surprise en constatant que les volets de pierres avaient été rebâtis ! On aurait dit que l'immense construction n'avait jamais été détruite. Sur le sol terreux, il n'y avait plus aucune trace de quelconques débris. Les cadavres qui jonchaient le sol avaient eux aussi était ramassés. Luryo et A'guì, qui avaient cru être obligés de chercher sous les ruines pour trouver la substance dont ils avaient besoin, se voyaient pris au dépourvu.

   - Comment une telle chose est possible ? s'exclama l'Hylien, surtout pour lui-même, car son amante était dans l'incapacité de comprendre ses paroles.

   En effet, la construction d'une si grande structure devait demander un travail colossal ? Était-ce l'œuvre des déesses ? Il ne pouvait en être sûr.

   « Que faisons-nous, maintenant ? », se questionna Luryo. « Tout a disparu, et probablement le produit que nous cherchons aussi. »

   Ils tentèrent tout de même le coup en fouillant un peu partout, mais la substance aux propriétés spéciales demeura introuvable.

   « Tant pis, » songea l'Hylien. « Je vais apprendre sa langue. »

***

   Le couple était depuis longtemps revenu à la Vallée, et Luryo connaissait déjà plusieurs mots dans la langue d'Aguì. Assis dans la tente qui leur était dédiée, il progressait rapidement. Même si la prononciation de ce dialecte était particulière, sa dulcinée était une bonne enseignante.

   - Jythgo'ln, répéta pour une énième fois l'Hylien ce mot qui signifiait « arbre » dans la langue onoadienne. Pourquoi est-ce si compliqué à prononcer ?

   L'indigène laissa entendre un rire flûté. Elle avait saisi les dires de son amant. Lui aussi lui apprenait son dialecte, et elle ne le trouvait pas non plus facile à maîtriser.

   - Toi – langue – compliqué – aussi, répondit la jeune femme à la peau d'ébène en Hylien.

   Malgré leurs difficultés, tous deux étaient déterminés à bien se comprendre pour que, plus tard, après la guerre - s'ils n'y périssaient pas -, Luryo ne soit pas obliger d'être peint de symboles chaque fois qu'A'guì voudrait lui parler.

***

   Toujours dans leur tente, l'Hylien et l'indigène sursautèrent quand ils entendirent Oni-Link, à l'extérieur, qui conviait tous les gens à se rassembler autour de lui. Ils sortirent donc de leur abri pour écouter ce qu'il avait à dire, imités par le reste de l'Union et les Ezneclais.

   - J'ai une nouvelle de la plus haute importance à vous faire part ! commença le héros.

   Il se racla la gorge.

   - Écoutez-moi bien ! Par une source sûre, j'ai eu des nouvelles de l'ennemi.

   Par source sûre il désignait Yujan, qu'il avait rencontré à l'insu de tous et dont il ne voulait pas révéler l'existence à ses troupes par mesure de sécurité. Il avait totalement confiance en le Sheikah.

   Autour de lui, tout le monde était désormais silencieux, attendant avec impatience la suite de ses paroles.

   Le garçon déclara :

   - Les armées de Ganondorf attaqueront demain !


16-Préparation au combat

   Tous les membres et de l'Union d'Hyrule et les soldats d'Eznecla demeurèrent silencieux, puis un vague murmure s'éleva de l'auditoire.

   - Il faudra se préparer en conséquence, poursuivit Oni-Link. Demain, à l'aube, il faut que nous soyons tous prêts !

   Il descendit de la petite estrade sur laquelle il était perché. Les gens regagnèrent lentement leurs abris tout en discutant à voix basse entre eux. Le héros, quand à lui, se rendit au passage qui menait à la Plaine d'Hyrule. Une silhouette nébuleuse émergea de l'ombre d'un arbre pour venir à sa rencontre. Il s'agissait de Yujan, le nouveau protecteur de la famille royale.

   - Je veux être bien certain, fit Oni-Link : êtes-vous totalement sûr de ce que vous m'avez dit tout à l'heure ?

   - Je vous le répète, répondit le Sheikah, j'ai réussi à m'infiltrer dans l'antre de Ganondorf par une brèche dans sa protection. J'ai tout vu et entendu. Le maître des ténèbres discutait avec l'un de ses fidèles. Il prévoyait envoyer ses armées en votre direction demain matin, pour vous prendre par surprise, vous et vos troupes, comme il l'avait fait l'autre nuit. Dès que j'ai appris cela, je me suis précipité de vous apprendre la nouvelle.

   - Au moins, nous serons prêts quand le moment sera venu. Merci de votre aide, conclut le héros, s'éloignant.

   Celui qui faisait partie du peuple de l'ombre attendit qu'il fût parti de son champ de vision, avant de prendre la direction du grand marché. Le seigneur du mal l'y attendait.

   - Tu as lui as raconté tout ce que je t'ai demandé de lui dire ? le questionna le prince de l'obscurité.

   Yujan acquiesça.

   - Bien... Je peux maintenant mettre mon plan en exécution. Je vais te garder avec moi, tu pourrais m'être encore utile.

   Évidemment, Oni-Link ignorait tout de cela.

***

   La nuit était froide. Tout le campement paraissait endormi. Or, personne n'aurait pu prévoir qu'à l'intérieur des tentes, les gens s'affairaient avec zèle.

   La veille, ils s'étaient couchés tôt, pour avoir le plus d'énergie possible le lendemain. Néanmoins, la plupart, anxieux, avaient mal dormis. Certains avaient même passé un nuit blanche.

   Tous s'équipaient pour la bataille qui était plus que jamais imminente. Dans son abri, Oni-Link revêtait un plastron de cuir, qui était moins résistant que le fer ou l'acier mais qui lui permettait une plus grande souplesse dans ses mouvements. Par la suite, il aiguisa sa longue épée pour la rendre la plus tranchante possible. Il passa l'index sur le côté de la lame. Une goutte de sang perla sur son doigt. Elle était assez aiguisée.

   Il prit l'écu d'Assayli et le plaça en bandoulière dans son dos, avant de quitter sa tente, Le bouclier argenté scintillait doucement sous la faible lueur des étoiles. Il était prêt.

   Naec vint bientôt le rejoindre, suivi de Fehan. Ils discutèrent un peu sur le combat à venir pour finalement conclure qu'aucun plan d'attaque n'était nécessaire ; en effet, ils ne pourraient prévoir comment la bataille se déroulerait et devaient s'attendre à toute éventualité. Les membres de l'Union d'Hyrule se pointèrent bientôt derrière eux, puis les Ezneclais. Chacun des guerriers et guerrières était solidement équipés. Ils étaient près de deux cents cinquante personnes à prendre part au combat.

   Le ciel commença à se teindre de pourpre. Le soleil apparut à l'horizon. C'était le moment de se rendre dans la Plaine d'Hyrule. Mais, avant, Oni-Link voulait parler aux hommes et aux femmes qui étaient sous son autorité. D'une voix claire et forte, il déclara :

   - Si nous sommes tous réunis ici, peuples d'Hyrule et soldats des lointaines contrées d'Eznecla, c'est dans un but commun : nous désirons chasser du pouvoir le terrible tyran qu'est Ganondorf. Or, pour y parvenir, nous devons confronter ses armées. Nous nous battrons, au risque de perdre la vie, pour délivrer le royaume des obscures forces du seigneur du mal !

   Ses paroles furent accueillies par des cris d'approbation.

   - Je n'aurais jamais cru être un jour le commandant d'une armée, se dit le héros, souriant.

***

   Les troupes d'Hyrule et d'Eznecla étaient regroupées dans la Plaine d'Hyrule, les Zoras, Gorons, Gerudos et Hyliens en avant, les Ezneclais, formant des rangs droits et compacts, derrière eux. À leur tête, Oni-Link, Naec et Fehan, assis sur des chevaux empruntés à Talon, leur faisaient face. Sur sa monture blanche, Zelda se trouvait un peu à l'écart des autres. Elle avait enfilé une cotte de maille et un casque de fer pour l'occasion, ce qui lui donnait l'allure d'une véritable guerrière. Aux côtés des peuples d'Hyrule, Luryo et A'guì se tenaient côte à côte.

   Tous attendaient en silence l'arrivée des monstres du prince de l'obscurité.

17-Le début de la Guerre de la Triforce

   Cela faisait près de deux heures que ceux qui étaient sous le commandement du héros attendaient nerveusement le déclenchement de la guerre. Toutefois, rien dans la Plaine d'Hyrule ne présageait qu'une bataille allait bientôt y avoir lieu. Bientôt, une impatience mêlée d'inquiétude gagna la troupe. À un moment donné, Niryk quitta sa position pour s'approcher d'Oni-Link. Il le questionna :

   - Es-tu certain que le maître des ténèbres doit nous attaquer ce matin ?

   - J'en suis persuadé, répondit le garçon, stoïque. Ça ne devrait pas tarder.

   Naec intervint :

   - C'est probablement un piège. Ton informateur a probablement été berné par Ganondorf. Ce dernier savait probablement qu'on l'épiait. Que fait-on, maintenant ?

   - Attendons, dit simplement le héros.

   Le soleil était déjà très haut dans le ciel que la situation n'avait pas changé.

   - Nous attendons encore ? interrogea Fehan, qui lui aussi commençait à se demander si finalement le combat n'allait pas avoir lieu la journée même.

   - Oui, fit Oni-Link, impassible.

   L'après-midi était déjà assez avancé quand Naec fit part de ses pensées à son supérieur :

   - C'est ridicule ! dit-il. Nous ne pouvons rester indéfiniment ! Peut-être ne l'as-tu pas remarqué, mais nos troupes sont affamées.

   - D'abord, choisis des personnes pour qu'ils aient chercher de la nourriture au campement.

   L'amant de la princesse soupira, mais il obéit.

   Vers la fin de l'après-midi, certains guerriers, épuisés, voulurent quitter leur position, mais leur commandant les arrêta d'un geste. Agacés, la plupart ronchonnèrent, mais ils obtempérèrent.

   Le ciel s'obscurcissait lentement quand Oni-Link décida que l'attente avait assez duré. Ses compagnons étaient plus que jamais d'accord avec lui.

   - Les gens ont besoin de repos, affirma Fehan. S'ils ne dorment pas bientôt, ils ne pourront jamais tenir debout quand nous serons attaqués. Et ils sont las. Las d'attendre.

   - Ça sent le piège à plein nez, grommela Naec. Je suis convaincu que c'est Ganondorf qui a manigancé cela. Il nous a fait passer une fausse information. Maintenant, nous sommes épuisés, et il le sait bien. Il va profiter de notre moment de répit pour nous prendre au dépourvu. Il est malin...

   - Laissons-les dormir, déclara le héros. Il ne sert à rien de rester plantés là comme des piquets pour s'effondrer de fatigue. Toutefois, moi, je resterai éveillé. Dans ce nouveau corps, je peux garder les yeux ouverts plus longtemps que vous.

   - Je crois bien que nous n'avons pas le choix, soupira Naec.

   On fit passer le message aux troupes. La plupart furent soulagés d'apprendre qu'ils pourraient enfin prendre une pause. Ils avaient les jambes en compote et le moral à plat. Un par un, il regagnèrent la Vallée Gerudo. Ils avaient à peine franchi l'entrée de leur tente qu'ils s'écroulaient au sol, s'endormant comme des bûches, morts de fatigue qu'ils étaient.

***

   Du haut de sa haute tour entourée de brume, le maître des ténèbres, voyant les guerriers quitter le champ de bataille, ricanait sardoniquement, fier de son coup.

   - Mon plan fonctionne à la perfection...
   
   Il descendit à l'étage inférieur, puis laissa entendre un sifflement strident, qui se répercuta dans tout son antre. Mêlant sa voix à la télépathie, il déclara :

   - Écoutez-moi bien ! Ce soir, je vais libérer une grande partie d'entre vous. Vous allez tout d'abord vous regrouper au centre du Grand Marché. Vous ne le quitterez que lorsque je ferai abaisser le pont-levis. Une fois rendu dans la Plaine d'Hyrule vous tuerez tout ce qui bouge !

   Il fut répondu par des grognements gutturaux.

***

   Naec était perspicace. Étant certain que Ganondorf leur tendait un piège, il ne parvenait pas à trouver le sommeil dans la tente qu'il partageait avec Zelda. La princesse remarqua rapidement son tourment.

   - Un habile combattant comme toi ne devrait pas s'inquiéter pour une bataille, tenta-t-elle de le rassurer.

   - Ce n'est pas ça..., fit son amant. Même si nous nous apprêtons à combattre de terribles monstres, j'ai confiance en moi-même. Je n'ai pas peur de mourir. Cependant, j'ai peur de te perdre. Mais ce n'est pas à ce sujet que je me questionne. Je crains plutôt que le maître des ténèbres ne décide de nous assaillir pendant la nuit, comme il l'a déjà fait auparavant. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai un drôle de pressentiment...

   Il avait à peine terminé sa phrase qu'on sonnait l'alerte à l'extérieur. Heureusement, chacune des personnes qui allaient participer au combat avaient conservé leur armure pour être prêts à toute possibilité.

   Les troupes arrivèrent en hâte dans la Plaine d'Hyrule. Naec s'approcha d'Oni-Link, qui scrutait l'horizon depuis le début de la nuit. Un tumulte s'élevait du Grand Marché, derrière les murailles de l'ancienne citadelle.

   - Je le savais, murmura l'amant de la fille de Daphnes.

   Tous les guerriers étaient maintenant rassemblés dans la même position que la veille, sur leur garde.

   Un cliquetis métallique parvint à leurs oreilles. On abaissait le pont-levis.

   Les membres de l'Union et les soldats d'Eznecla purent distinguer des formes obscures de toutes tailles se diriger en leur direction. Ils étaient beaucoup plus nombreux qu'eux.

   - Nous ne parviendrons jamais à les vaincre, souffla Naec, qui commençait à perdre espoir dans les capacités de leur troupe.

   Oni-Link se retourna vers les peuples d'Hyrule et les Ezneclais.

   - Écoutez-moi tous ! Vous savez tous pourquoi nous sommes ici ! Nous voulons annihiler tout mal dans ce royaume. Songez à vos amis, à vos familles ! C'est grâce à ces pensées, à l'amour, que nous vaincrons ces créatures ténébreuses, peu importe leur nombre. Que les déesses soient avec nous !

   Les membres de l'Union et les soldats d'Ezneclais poussèrent des hurlements guerriers.

   - Il fait beaucoup trop sombre, remarqua Fehan. Nous ne verrons rien dans cette pénombre. L'armée de Ganondorf aura un net avantage sur nous.

   En guise de réponse, le héros leva les bras vers le ciel. Il créa une grande sphère lumineuse qui se mit à flotter au-dessus du champ de bataille. La boule de feu produisait un éclairage comparable à la lumière du soleil.

   Les monstres du maître des ténèbres étaient maintenant tout proches des troupes sous le commandement d'Oni-Link.

   Deux cent trente-sept combattants prônant le bien étaient rassemblés dans la plaine d'Hyrule.

   La Guerre de la Triforce pouvait commencer.


FIN DE LA TROISIÈME PARTIE


Mais non, on écrit jamais trop. :D Et en plus ça calme. x)

J'avoue que je suis très inspiré ces derniers temps, donc j'en profite. Mais j'en connais qui écrivent BIEN plus que moi.  :P

Me voilà de retour après de longs mois d'absence. J'ai un peu perdu mon intérêt durant les vacances (j'étais plus occupé par un projet personnel) mais ça m'est revenu. Voici donc les chapitres 14-15 de la fiction ! Peut-être mon style a un peu changé et qu'il y a certaines incohérences (j'ai oublié certains détails de mon univers) mais ça va certainement revenir.

Vous allez commenter, n'est-ce pas ?  :ninja:

Et voilà, la troisième partie de la pentalogie est terminée ! Vous avez probablement deviné le titre de la quatrième et avant-dernière partie : The legend of Zelda, War of Triforce! Il s'agira selon moi de la meilleur partie de la pentalogie.  :)

J'ai enfin repris la lecture de ta fic avec cette troisième partie, je me souviens que dans la partie 2, la transformation de Link était pour le moins rocambolesque, j'avais lu en diagonale le reste des chapitres, peu convaincu que la suite tienne debout.  :rolleyes:

Ganondorf se décide à attaquer notre héros, excellent idée pour ce début de partie (bien que le combat soit vite réglé) "Super-Link" qui s'était si bien entrainé se fait immobiliser comme une m***** par une incantation tout droit sortie de chez Harry Potter !!! Franchement, à quoi sert la fusion !!! lol Et puis Link est intronisé pour l'occasion en chef des armées, je confirme, l'union d'Hyrule est mal barrée pour gagner la guerre !!!  :linkXD:

J'ai appréciée les quelques touches d'humour dans cette partie. On sent bien que le récit prend un peu plus de légèreté de toute façon, mais attention, des fois, j'ai l'impression d'être en train de lire une parodie de TLOZ !!!

Reste plus qu'à voir ce que va donner cette fameuse guerre qu'on nous promet depuis le début !
Bon courage pour la suite de l'écriture.  :super:

29 Décembre 2011 à 23:15 #11 Dernière édition: 29 Décembre 2011 à 23:25 par Supersigo
Depuis ton dernier commentaire, je commençais à croire que tu finirais jamais par commenter la suite de ma pentalogie. :P Zut, moi qui avait pris une pause dans son écriture, me voilà forcé à continuer. :mrgreen:

Encore une fois merci pour ce commentaire constructif !

En effet, l'Union d'Hyrule va avoir de sérieux problèmes pour gagner la guerre. :D Enfin, tu verras.^^

Je n'avais moi-même pas remarqué que j'avais mis davantage d'humour dans cette partie que dans les autres, mais ne t'inquiètes pas, le reste va être un plus sérieux, les circonstances obligent (il va y avoir une guerre, c'est normal xD), donc ça risque pas de tomber en parodie. :P

Je fais pas exprès pour certains passages qui peuvent déplaire, c'est mon inspiration qui me pousse à faire ça, et du coup je ne peux pas m'empêcher de les écrire.xD Mais ça peut toujours s'arranger, en autant que je saches ce qui est à améliorer, c'est pourquoi j'apprécie d'avoir des commentaires comme les tiens (je ne cites que toi car je crois bien que tu es mon plus grand commentateur^^). Donc je suis content de constater que tu sembles avoir quand même apprécié. :)

J'ai bien hâte d'en terminer avec cette pentalogie, car depuis que j'ai commencé à l'écrire il y a de cela déjà plus d'un an, ma tête a continué à se remplir de nouvelles idées de fictions. Si l'envie de vient de lire, tu auras bien suffisamment de lecture pour les temps prochains (même si, pour l'instant, je suis assez occupé sur un projet d'écriture personnel, mais on n'écrit jamais trop ^^). Je risque de changer un peu de style d'écriture dans mes prochaines fictions, peut-être cela te plaira-t-il davantage, si jamais tu les lis. Je vais essayer de ne pas commencer un trop gros projet. Car, je dois l'avouer, lorsque j'ai commencé à écrite Gate of Triforce, je n'avais absolument aucune idée de ce qui allait s'ensuivre.>.< L'inspiration m'est venu en écrivant. SS m'a plutôt inspiré, je dois dire... M'enfin... qui vivra verra ! :lol:

Si jamais tu as d'autres commentaires (même si tu souhaites me faire part d'indignations horribles :ninja:), n'hésite surtout pas. ^_^

Edit : Ouh la la, le pavé. :ninja:

Je vois que tu n'as pas poussé sur l'intro  :huh:.

Je suis surpris. On m'a toujours appris que:
Citation
"Une longue introduction et une description approfondie contribue à faire tenir une ambiance réaliste, et donne plus de saveur à l'élément fantastique à son apogée."

Alors que le reste est 2 fois plus grand  :mellow:, ce n'est pas parce que l'univers est déjà irréaliste au départ que l'on doit s'en passer, la transition est plus que rapide et les personnages ne sont qu'à moitié décrits, ne confonds pas le mystère et l'ignorance du lecteur!

Imagine un lecteur qui ne connais pas Zelda :o!

N'empêche que c'est bon  :P.

Je ne critiquerais pas la logique de l'histoire, étant donné que 90% des histoires récentes sont pareilles.

EDIT: Oublié 3 mots :P
Révolutionnaire! Le premier membre centre-pavéiste! Ni pour, ni contre.

"Tu aura mes plumes, tu n'aura pas ma peau"


Jeux zelda possédés: Ocarina of Time (N64/GC/3DS), Majora's Mask (GC), Wind Waker (GC), Four Swords (3DS), Zelda I (GC/3DS), Adventure of Link (GC/3DS).

Citation de: clem-AKA-v92ify le 29 Décembre 2011 à 23:21
Je vois que tu n'as pas poussé sur l'intro  :huh:.

Je suis surpris. On m'a toujours appris que:
Citation
"Une longue introduction et une description approfondie contribue à faire tenir une ambiance réaliste, et donne plus de saveur à l'élément fantastique à son apogée."

Alors que le reste est 2 fois plus grand  :mellow:, ce n'est pas parce que l'univers est déjà irréaliste au départ que l'on doit s'en passer, la transition est plus que rapide et les personnages ne sont qu'à moitié décrits, ne confonds pas le mystère et l'ignorance du lecteur!

Imagine un lecteur qui ne connais pas Zelda :o!

N'empêche que c'est bon  :P.

Je ne critiquerais pas la logique de l'histoire, étant donné que 90% des histoires récentes sont pareilles.

EDIT: Oublié 3 mots :P

Qui es-tu pour me critiquer ainsi ? Si tu t'y connais autant, pourquoi n'as-tu encore écrit aucune fiction ? Je veux pas être méchant, mais je trouves que tu es un peu mal placé pour commenter ma fiction de la sorte. Surtout sans arguments valables. :P

Tout d'abord, de quoi parles-tu par «introduction»? Le prologue ? :huh: Si c'est le cas, je te signales qu'il ne s'agit pas d'une introduction, car ceci est la troisième partie d'une pentalogie, et j'ai fait ça court sciemment, pour créer un effet de style. Si tu parle de l'introduction de la première partie, j'ai aussi fait ça délibérément, car le lecteur s'ennuie à lire des descriptions, à la longue. De plus, il me semble que j'ai construit une base solide pour la suite de la pentalogie, donc une longue introduction. D'ailleurs, je n'ai jamais entendu dire que la longueur d'une introduction avait un lien avec l'intérêt du récit, je vois pas d'où tu sors ça. :mellow:

Citation de: clem-AKA-v92ifyImagine un lecteur qui ne connais pas Zelda  :o !!

Les fictions sont faites pour êtes lues par un lecteur qui connait l'univers sur quoi il est basé.^^

Citation de: clem-AKA-v92ifyJe ne critiquerais pas la logique de l'histoire, étant donné que 90% des histoires récentes sont pareilles.

Je ne suis pas du tout du même avis que toi, je trouve qu'il y a de plus en plus d'innovation dans le monde de la fiction et de la littérature en général. :)

À t'entendre parler, on dirait que tu n'as même pas lu la pentalogie.>.< Si jamais c'est le cas, j'aimerais bien savoir plus concrètement les passages qui te déplaisent.

Citation de: clem-AKA-v92ifyN'empêche que c'est bon  :P.

Enfin un commentaire positif ! :P Eh bien merci. ^_^

J'aimerais surtout comprendre ce qui te déplaît dans l'introduction ou dans la fiction en général, pour ainsi m'améliorer, car c'est ça le but des commentaires, non ?  :)


J'ai toujours pas lu la fic (désolé :ninja:) mais j'aimerais réagir au commentaire de clem-AKA-v92ify:

Déjà la citation que tu exposes parle d'un récit fantastique, qui se caractérise par l'apparition d'un élément surnaturel dans un quotidien banal. L'histoire de Supersigo appartient au merveilleux, voire à univers de fantasy (qui n'a pas vraiment de rapport avec le fantastique malgré ce qu'on pourrait croire), en l'occurrence celui de la série The Legend of Zelda. Les caractéristiques sont totalement différentes, le merveilleux, et la fantasy qui est considéré comme un de ses sous-genres se caractérisent tous deux par un monde différent qui contient des éléments surnaturels, mais qui sont justement banaux dans ce monde (les fées par exemple; de manière générale, tout ce que l'on regroupe sous le nom de magie), ce qui change totalement la donne. Dans le merveilleux l'introduction est souvent très brève, c'est le fameux "Il y a bien longtemps, dans un pays lointain", plus une courte description du pays et du/des héros. Le reste s'étoffe au fil de l'histoire, l'idée c'est vraiment de faire un voyage dans un autre monde qui se révèle au fur et à mesure. La fantasy nécessite néanmoins, il est vrai, souvent une présentation un peu plus détaillée, mais étant sur un forum consacré à Zelda, on peut supposer que tout le monde connait cet univers au moins un peu :P et comme le dit Supersigo, si on lit une fan fic c'est qu'on connait et qu'on apprécie le monde dont elle est issue ;)

De plus, personnellement je préfère une introduction succincte suivie d'une histoire qui évolue bien qu'une longue introduction ennuyeuse qui explique déjà tout, si bien que non seulement on s'ennuie en lisant l'introduction, mais même en lisant l'histoire, vu qu'on nous a déjà expliqué le principal dans l'introduction...

Bref, je m'en vais, j'ai une histoire à achever pour le concours de Noël :paf:

Citation de: Antevre le 29 Décembre 2011 à 23:49
J'ai toujours pas lu la fic (désolé :ninja:)

Je ne t'en veux pas, car il faut être sacrément courageux pour vouloir s'attaquer à une fic de cette taille. :lol:

Sinon ton propos résume bien ce que je pensais mais que je n'étais pas capable d'exprimer. Merci d'avoir fait la précision.^^

Je suis " extremement non-courageux " et m'attaquer a ses textes , est impossible pour moi...  :cry3: Je lirai un chapitre par jour , et je metterai une autre commentaire :p
Je crée mon récit =    
Récit d'une aventure de Kokiri ! ;) Dans Fan Fics ! :P Allez voir s'il vous plaît :)

Tu peux toujours changer d'idée en chemin. :lol:
Mais si tu en a la patience, c'est toujours bien d'avoir un lecteur de plus. :) J'espère que tu vas apprécier ta lecture. :P Surtout, n'hésite surtout pas à me le dire si quelque chose ne te convient pas dans ma fic, les commentaires me permettent de m'améliorer.^^

Tu as beaucoup d'imagination mais, il faut que je t'informe de quelque chose d'important. Dans une fiction ou dans un livre, pour avoir une deuxième partie ou  une troisième partie, il faut que le livre ou la fiction contient le maximum de pages requis en littérature. Le maximum de pages est trois cent pages. Si tu dépasse les trois cent pages, maintenant tu peut faire une deuxième partie. Ceci-ci est la norme en littérature. À-part ça, je te félicite pour tes fictions.  :)
Adobe Photoshop CS6 Classroom in a book, TERMINER.
Prochain: Le guide complet de Adobe Dreamweaver.

Citation de: Linkcobalt le 08 Octobre 2012 à 21:11
Tu as beaucoup d'imagination mais, il faut que je t'informe de quelque chose d'important. Dans une fiction ou dans un livre, pour avoir une deuxième partie ou  une troisième partie, il faut que le livre ou la fiction contient le maximum de pages requis en littérature. Le maximum de pages est trois cent pages. Si tu dépasse les trois cent pages, maintenant tu peut faire une deuxième partie. Ceci-ci est la norme en littérature. À-part ça, je te félicite pour tes fictions.  :)
300 pages avec un police de quelle taille :ninja: ?

Citation de: Helmasaur le 08 Octobre 2012 à 21:15
Citation de: Linkcobalt le 08 Octobre 2012 à 21:11
Tu as beaucoup d'imagination mais, il faut que je t'informe de quelque chose d'important. Dans une fiction ou dans un livre, pour avoir une deuxième partie ou  une troisième partie, il faut que le livre ou la fiction contient le maximum de pages requis en littérature. Le maximum de pages est trois cent pages. Si tu dépasse les trois cent pages, maintenant tu peut faire une deuxième partie. Ceci-ci est la norme en littérature. À-part ça, je te félicite pour tes fictions.  :)
300 pages avec un police de quelle taille :ninja: ?

En effet, je pourrais écrire en taille 72. :D

En tout cas merci du commentaire. Toutefois, premièrement, ma pentalogie n'est pas vraiment de la littérature. x) Et je vois pas où tu sors cette norme, c'est peut-être une règle pour séparer une série en livres mais je connais beaucoup d'auteurs qui font de très petites parties dans leurs livres. Et j'ai déjà vu des « parties-livres » faisant moins que 300 pages.^^

Désoler si tu l'as pris mal mon message.  :)
Adobe Photoshop CS6 Classroom in a book, TERMINER.
Prochain: Le guide complet de Adobe Dreamweaver.


T'expliquer quoi au-juste?
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Citation de: Linkcobalt le 08 Octobre 2012 à 23:44
T'expliquer quoi au-juste?
Ça:
Citation de: Linkcobalt le 08 Octobre 2012 à 21:11
pour avoir une deuxième partie ou  une troisième partie, il faut que le livre ou la fiction contient le maximum de pages requis en littérature. Le maximum de pages est trois cent pages. Si tu dépasse les trois cent pages, maintenant tu peut faire une deuxième partie. Ceci-ci est la norme en littérature.
Citation de: Supersigo le 08 Octobre 2012 à 21:51
je vois pas où tu sors cette norme, c'est peut-être une règle pour séparer une série en livres mais je connais beaucoup d'auteurs qui font de très petites parties dans leurs livres. Et j'ai déjà vu des « parties-livres » faisant moins que 300 pages.^^

Citation de: Linkcobalt le 08 Octobre 2012 à 21:11
Tu as beaucoup d'imagination mais, il faut que je t'informe de quelque chose d'important. Dans une fiction ou dans un livre, pour avoir une deuxième partie ou  une troisième partie, il faut que le livre ou la fiction contient le maximum de pages requis en littérature. Le maximum de pages est trois cent pages. Si tu dépasse les trois cent pages, maintenant tu peut faire une deuxième partie. Ceci-ci est la norme en littérature. À-part ça, je te félicite pour tes fictions.  :)

Non, la norme en littérature est d'arrêter une partie, tome ou autre unité littéraire dès que cela fait sens, c'est-à-dire généralement lorsqu'on est parvenu au bout du schéma narratif: l'élément perturbateur a eu lieu (sans qu'il y ait eu forcément rétablissement d'ailleurs), la situation finale est plantée et l'on peut, si on le désire, ouvrir l'intrigue en présentant l'élément perturbateur du livre, partie, etc. qui suit. Le meilleur exemple, qui parlera à tout le monde, c'est Harry Potter: un livre correspond à une année qui correspond à un schéma narratif avec à chaque fois une intrigue, celle-ci conditionnant parfois le tome suivant.

D'ailleurs, ce n'est pas parce qu'un auteur raconte une histoire qui fait 1000 pages qu'il la découpe en trois, là je peux encore citer Harry Potter, ou Les Piliers de la Terre, ou n'importe quelle brique plus ou moins littéraire. Aucune corrélation entre le nombre de pages et la fin d'une partie.

C'est comme les chapitres, j'ai déjà lu des bouquins qui contenaient un ou plusieurs chapitres qui ne comportaient qu'une phrase. Mais une transition d'un chapitre à l'autre se fait sur d'autres critères, comme par exemple le changement de narrateur, ou de personnage principal, ou le changement de lieu, la fin d'une action,... mais rarement au nombre de pages, c'est pas logique.

Enfin, ce qu'on appelle souvent une "partie", un "livre", à savoir une segmentation du bouquin plus grosse que le chapitre (il y en a généralement 2 ou 3, quand il y en a) correspondent à un tournant dans l'histoire, même si c'est un peu plus subjectif.

Par contre, sur Solarus, c'est encore différent, la règle pour terminer un post c'est généralement le fait d'avoir réussi à embêter ses lecteurs: quand c'est fait, le post est fini. Certains le font en une phrase, et d'autres écrivent un pavé, chacun son style en fait :ninja:. L'important, c'est d'avoir fait perdre son temps à celui qui nous lit :mrgreen:. [/troll]

Sinon, pour parachever cette tentative de troll (c'est bien comme titre pour un essai tiens, "Tentative de Troll  au XXIème Siècle: Étude Sociologique en Trois Parties"), j'ajouterai que je n'ai toujours pas lu ce fantastique best-seller qu'est la Triforce Pentalogy: introuvable dans toutes les bonnes librairies :mrgreen: et dans les autres aussi d'ailleurs :ninja:

Je crois pas que linkcobalt va réussir à répondre à un tel pavé. :ninja: En tout cas moi je l'ai bien aimé. :D Pour ton essai donne-m'en des nouvelles, ça a l'air intéressant. :siffle:

Tu sais, t'es vraiment pas obligé de lire cette pentalogie, primo elle est super longue et pas forcément excellent, secundo cela fait un moment que je l'ai écrit et les commentaires (s'il y en a) ne seront plus du tout d'actualité et frito euh... vive les frites.

Bah, c'était seulement une réponse que j'avais écrit tout-à l'heure. Antevre vient de me donné une leçon en littérature. x|
Je crois que je n'aurais pas dû répondre à propos de cette stupide norme. :blush: Cela m'embarrasse un peu mais, il faut que je dise, que je suis désoler pour cette stupidité que J'ai eu à écrire. Désoler.
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C'est impardonnable. :angry: Je rigole, ça arrive à tout le monde de faire des erreurs, c'est peut-être ta source qui était mauvaise.^^