Temple of 24 ~ Windy's texts

Démarré par Windy, 21 Mars 2013 à 11:20

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21 Mars 2013 à 11:20 Dernière édition: 23 Avril 2013 à 20:34 par Windy
Bonjour tout le monde !

M'étais remise à l'écriture depuis bientôt un an (le vendredi 13 avril 2012 pour être précise, quand je me suis enfin décidée à tuer le temps en me mettant au RP), j'ai décidé d'ouvrir un topic où je regrouperai tous mes textes, fics etc. Cette fois, je ne ferai pas un topic par fics (jamais finie par ailleurs) comme je le faisais avant. %D

Par ailleurs, si ma vie de rôliste débutante vous intéresse (parce que oui, ça va faire qu'un an que j'en fais et encore, j'ai eu une grande période creuse), je pourrai vous la conter. °w°

Bref. Venons-en à l'objet principal de ce topic : mes écrits.

Pour commencer, je peux déjà vous linker les liens de mes vieux écrits postés ici (non, je n'ai aucune honte et si je ridicule tuait, je ne serais déjà plus de ce monde), donc voici Sept Trop Longues Années, une fics dans laquelle je racontais l'histoire d'une pauvre hylienne, Aria, qui avait perdu son père et qui voulait se venger de Ganondorf, cette histoire se passait en même temps qu'OOT mais ne touchait aucunement à l'histoire principale et aurait très bien pu se passer pendant le jeu (d'ailleurs j'ai très envie de la reprendre, je le ferai sûrement mais... plus tard %D) et un très vieux début de Cyrménia, une histoire et un monde que j'avais complètement inventés, d'ailleurs je suis toujours dessus mais ça a bieeeeeen changé (et je l'écrirai sûrement plus tard aussi, mais ça va être hardcore).

Voilà pour les vieux machins bien pourris. Maintenant, venons-en à mes écrits en cours (du moins ceux qui ne concernent pas le RP)... Ce sont des histoires que j'ai entièrement inventées aussi et qui se passent dans notre monde. L'intégralité des personnages m'appartiennent, sauf Emi et Lyuben qui apparaîtront plus tard dans L'Algèbre de l'Apocalypse. Je n'ai qu'un chapitre pour chacune des histoires, la suite viendra... J'ai déjà des idées plutôt "concrètes", si je puis dire, pour L'Algèbre de l'Apocalypse et quelques-unes pour L'Envol des Délires mais il faut encore que j'approfondisse ces dernières.

Voilà voilà, bonne lecture ! o/

[spoiler=L'Algèbre de l'Apocalypse]Michèle ~

Le doux bruit de l'impression instantanée de ton amie te berce, si bien que tu t'endors presque.

« Émile-Jean ? C'est toi qui fais travailler Michèle depuis tout à l'heure ? Tu l'aimes beaucoup en ce moment, mais évite de faire ta vie avec, tu vas vite t'ennuyer, mon vieux. »

Michèle, c'est la photocopieuse.

« Oh, euh, oh ! Salut Francis, tu vas bien ? dis-tu, après un sursaut qui vient de t'arracher de ton sommeil proche. Eh bien, en effet, je fais beaucoup de photocopies en ce moment, mais vous êtes nombreux à m'envoyer faire des copies de vos cours... D'ailleurs tiens, j'ai la pile de tes cinq derniers chapitres en soixante exemplaires.
- Superbe, Émile ! Tu es vraiment un mec sympa, qu'est-ce que je serais sans toi, hein ?
- Mais je ne m'appelle pas... »

Ton cher et tendre collègue retourne vers la machine à café, la pile de feuilles sous le bras après avoir soigneusement donné une charmante tape dans ton dos.

« ... Émile. Mais Émile-Jean. »

Personne ne t'écoute Mimile. Tu le sais bien. Et puis ton prénom est bien trop long. Alors on préfère le raccourcir. Mais toi, tu préfères que l'on t'appelle par ton prénom entier. Sauf que tout le monde s'en fout, de tes préférences.

Driiiiing, il est déjà treize heures. Eh oui Mimile. Tu viens de passer l'heure du déjeuner à faire des photocopies pour un de tes collègues d'histoire. Tu as même oublié de te rassasier. Et maintenant c'est trop tard, tes adorables petites secondes t'attendent. Ton sac... Où est ton sac... Oh, le voilà, près de la plante. À côté de Michèle, bien sûr. Mais quelle est cette feuille posée à côté de ta tasse de café froid ?

« Oh nooooon, j'ai oublié de photocopier les sujets ! »

Et voilà. Bravo Mimile. Tu es tellement gentil et serviable que tu oublies de photocopier le sujet d'un contrôle que tu as gentiment prévu pour tes secondes. Tu vas encore être obligé de le décaler. Pas étonnant que tes élèves t'apprécient. Allez, ramasse vite cette feuille et file en cours. La salle vingt-quatre t'attend... Et tes petites secondes aussi. Oublie ton café, tu étais tellement occupé que tu n'as pas eu le temps de le boire et maintenant, il n'en vaut plus la peine.

Épuisé, tu atteins enfin ta salle... Mais aucun élève à l'horizon. Ça valait bien la peine de se dépêcher, tiens. Ton regard balaie le couloir ancien du lycée. Il est bien vide... Mais que font-ils ? Deux minutes sont déjà passées depuis la sonnerie. Tu commences à t'impatienter, Mimile ! Ah, en voilà un. Tu viens d'apercevoir la touffe blonde de Fennegan. Mais qui dit Fennegan dit Elliott, ces deux-là ne se quittent jamais. Ah bah oui, voilà une crinière violette qui s'approche également... avec tout le reste de la classe derrière eux. Les voilà enfin. C'est donc avec ta politesse et ton amabilité remarquables que tu accueilles ton groupe de trente-et-un élèves de seconde quatre à entrer en salle vingt-quatre pour donner un de tes fabuleux cours de mathématiques.

L'heure qui vient de passer était des plus habituelles... Enfin presque. Tes secondes ont présenté une réjouissance hors du commun quand tu leur as appris que leur contrôle était - encore - repoussé. Ils étaient... mignons. Donc en compensation, tu leur as donné une quinzaine d'exercices à chercher. Pouvant maintenant savourer une heure de liberté, étant donné que tu n'as aucun cours à donner, tu penses en profiter pour te remplir un peu l'estomac - qui n'a cessé de gargouiller durant ton heure de cours, ce qui est assez dérangeant lorsqu'on est devant ses élèves - mais comme le réfectoire est fermé, tu n'as pas d'autre choix que d'aller t'acheter à manger.

Le léger claquement de la grande porte bleu foncé de la salle vingt-quatre raisonne dans le vieux couloir du lycée. Ton regard se porte sur celui-ci, au loin... Seulement deux élèves traînent par là, ce qui te permet de le contempler quelque peu. Tu as toujours apprécié l'ambiance calme de ce vieil établissement, autrefois un couvent. Tu aimes ce qui a vécu, en particulier les bâtiments et les objets, ou encore une certaine lettre grecque... Mais te voilà planté là, tes yeux fixant les murs beiges en pierre.

À droite se trouve la cour, que tu peux observer depuis le premier étage où tu te trouves. Et à gauche... La porte de ta salle vingt-quatre. Le lycée possède deux étages, le premier pour les salles de cours tout comme le rez-de-chaussée et le deuxième pour les dortoirs des élèves internes. Les salles pour les cours de sciences se trouvent à l'Annexe du lycée, de l'autre côté de la route. Mais toi, ça ne te concerne pas, n'est-ce pas ? Et puis, tu évites le plus possible d'y aller, tu risquerais d'y croiser un certain... collègue.

Grrooouuuiiiiic, ton ventre crie famine. La nourriture, ton Saint Graal du moment, t'attend au-delà des frontières du lycée... À l'épicerie du coin. Tes sous, où sont tes sous... Mince, ton porte-monnaie est dans ton casier, dans la salle des profs. Une grimace se dessine sur ton visage. Pourvu que tu ne croises personne là-bas... Tu n'as pas le temps de faire d'autres photocopies, il te reste à peine cinquante minutes pour chercher ton argent, descendre à l'épicerie, trouver ce que tu pourrais avaler, passer à la caisse, manger, remonter, te préparer pour ton prochain cours...

« Pitié, je n'ai pas le temps... » marmonnes-tu, affrontant ta peur et te dirigeant vers l'endroit dangereux.

Une fois arrivé, tu respires un bon coup, et tu ouvres la porte qui ne manque pas de grincer d'un ton inquiétant... Tu risques un coup d'œil... Hummm non, personne. Vite. Tu te faufiles discrètement dans la pièce aux couleurs vertes et blanches et te diriges vers ton casier pour dérober ton gentil petit porte-monnaie. Fou de joie de le voir entre tes mains, tu sors à toute vitesse de cet endroit sinistre. Pffiiiiou, liberté. Pour te remettre de tes émotions, tu t'adosses sur le mur de coin et fermes les yeux. Allez. Il faut acheter à manger maintenant et affronter un autre risque : passer devant le bâtiment scientifique. Tu te trouves juste à côté de l'entrée. Il faut faire vite.

« Monsieur Duponchet ? Vous ne vous sentez pas bien... ? »

Tes yeux s'ouvrent aussitôt que cette douce voix atteint tes tympans. Fixant d'abord le mur somptueusement sculpté dans la pierre en face de toi, tu les baisses enfin pour les poser sur ton interlocutrice... Kaja Leena, une de tes terminales. Tu rougis après t'être surpris en train de fixer, comme toujours, les piercings qui trouent son visage, eux qui ont l'habitude de toujours capter ton attention. Tu es poli Mimile, tu sais bien qu'il ne faut pas dévisager les gens. Surtout tes élèves.

« Non... euuuh si ! Je vais bien, c'est gentil de te préoccuper de moi, Kaja... Je reprenais tout simplement mes esprits. Bon, eh bien... Je vais te laisser, j'ai une rapide course à faire, à tout à l'heure ! »

Un sourire, un signe de main pour dire au revoir, tu laisses ton élève pour filer dehors, à la quête du sandwich salvateur. Tu descends les marches de l'entrée qui te mènent dehors... Vers d'autres escaliers. Tu franchis le portail... Tu te retrouves en face du bâtiment ennemi. Vite, tu tournes à droite, en direction de la Caverne d'Ali Baba... Personne ne doit te voir.

« Émiiiiiiiiiile ! »

... Mais hélas, on t'a déjà repéré. Tu n'oses pas te retourner. Tu n'oses pas vérifier l'identité de l'énergumène qui s'approche dangereusement de toi. Mais un élève se permet de le faire à ta place...

« Tiens, y a Napoleoni là-bas. Ce prof me fait toujours peur... Mais il me fait marrer. »

Francis. Évidemment. Mission échouée.

« Émile ! Tu vas où comme ça ? T'as déjà fini ta journée ? Glandeur, va ! »

Une nouvelle tape dans ton dos, un bon gros rire... C'est bien Francis.

« ... Oh, Francis ! Quelle surprise ! te forces-tu à sourire, avec une fausse agréable surprise. Non, je n'ai pas fini ma journée, j'allais seulement acheter à manger... ajoutes-tu, en espérant qu'il te laisse tranquille maintenant. Je n'ai pas eu le temps de...
- Quoi ? Tu vas acheter à manger ? T'as pas assez bouffé tout à l'heure ? Aaaah, mais tu es un bon gros morfale, Émile, j'avais oublié ! Haharf ! Bon allez, arrête de déconner, tu vas grossir après, vieux. Mais comme t'es là, je vais en profiter pour te montrer un truc... Allez, on y va.
- D'ac... D'accord ! »

Eeeeeet meeeerde. Tout était si bien parti... Tu n'avais croisé personne dans la salle des profs, tu avais assez d'argent pour t'acheter à manger, tu étais parvenu à sortir du lycée... Mais non, il fallait que tu croises la route de ton cher collègue Francis. Et tu ne vas toujours pas pouvoir remplir ton pauvre petit estomac qui pleure de désespoir... Tout comme toi, intérieurement. Mais où cherche-il à t'emmener comme ça ? Il t'a déjà montré de diverses choses aussi variées qu'inutiles... Mais apparemment, il ne t'a toujours pas exhibé son stock en intégralité. Et tu n'as aucune envie de le suivre, absolument aucune. Que faire...

« Oh ! »

Une ampoule vient de s'allumer dans ton cerveau, avec une telle intensité qu'elle a fait vibrer tes cordes vocales.

« Oui Émile ? Que se passe-t-il ? Tu viens de voir une de tes élèves à poi... euuuuh, dénudée ? »

Reprenant à peine tes esprits, tu mets trois bonnes grosses secondes à comprendre ce que Francis vient de te dire.

« Mais... Qu'est-ce que tu racontes ? t'exclames-tu, l'air perturbé et les joues prenant une teinture communiste. Je viens juste de me rendre compte que j'ai envie d'aller aux toilettes. »

Là était ta grande idée. Échapper à Francis en lui faisant croire que ta pauvre petite vessie souffrait d'une potentielle explosion.

« Euh... T'es vraiment bizarre Émile... Mais bon, ça ne presse pas, hein ? C'est vraiment important ce que je dois te montrer.
- Mais Francis... Je n'aurai pas le temps, après... réponds-tu, te surprenant d'une telle insistance.
- Bah ! Ça va pas durer longtemps ! Et t'aurais pu y aller avant ton heure de cours aussi, hein ! Franchement, Émile, t'exagères. »

Un bras passe derrière ton cou, une main attrape ton épaule gauche. Francis a l'air bien décidé de te montrer quelque chose... de totalement inintéressant. Vaincu, tu n'as pas d'autre choix que de le suivre. Cependant, tu as le droit à une dernière chose : lui demander quelle est cette chose qui lui tient tant à cœur au point que te le montrer se révèle d'une très haute importance.

« Francis... C'est quoi ce que tu veux me montrer comme ça ? demandes-tu, en prenant l'air le plus dégagé possible.
- Ça t'intrigue, hein ? Bah ! Tu verras. C'est une surprise. Mais c'est bizarre. Y a des choses bizarres chez nous, les maîtres de ce lycée... Toi et moi devons découvrir ce qui s'y passe. »

Au moins comme ça, tu es bien avancé. Francis a toujours aimé le suspens, surtout pour des gens comme toi. Mais toi, tu sais que ce que tu vas voir n'en vaut vraiment pas la peine, c'est ce que tu te dis depuis que ton cher ami t'emmène vers la salle non désirée... c'est-à-dire la salle des profs, tu sais, celle que tu viens de quitter il y a à peine deux minutes.

« Francis... Je viens d'en sortir, et je peux te dire que je n'ai rien remarqué d'anormal. Je ne vois absolument pas ce que tu veux me montrer...
- Raison de plus pour que je t'y amène ! Tu t'inquiètes trop, Émile ! Allez, viens ! »

Tu n'as rien à dire. Tu n'as pas d'autre choix que d'aller voir ce qu'il veut à tout prix te montrer. Tant pis pour ton casse-croûte, tu mangeras ce soir. Ou alors tu iras te chercher un pain au chocolat à seize heures, après ton heure de cours avec les TS1. Même les hommes comme toi rêvent d'avoir un bon goûter après l'école.

« Émile ! Arrête de bader et entre ! »

Perdu dans tes projets gustatifs, tu ne t'es même pas rendu compte que Francis a lâché son emprise sur toi – du moins, il a seulement enlevé son bras de ton épaule – et qu'il t'a galamment ouvert la porte. Confus, tu t'excuses dans un faible murmure et entres dans la salle, légèrement terrifié de ce qu'il pourrait dire.

« Bien. Nous y voilà. Maintenant, viens voir. Y a un truc bizarre avec Michèle. »

... Que, quoi ?

« Michèle ? dis-tu, surpris. Elle est cassée ?
- Oh non ! Au contraire, elle marche très bien ! Je crois même qu'elle est vivante ! »

Cette dernière phrase te laisse sans voix. L'excentricité de Francis t'a toujours interloqué, c'est vrai. À force tu as fini par t'y habituer, et même par – presque - l'apprécier. Mais le voilà qui se met à croire que des esprits hantent des objets. Pauvre Francis.

« ... Pardon ? laisses-tu échapper.
- Quoi ? Tu ne me crois pas ? Comment penses-tu que cette brave photocopieuse ait pu vomir autant de feuilles, toutes imprimées sans aucun défaut ? Une puissance magique terrifiante et spirituelle l'habite ! Et surtout... »

Francis se dirige vers cette pauvre Michèle, prend la tasse de café froid que tu as abandonnée là, il y a plus d'une heure, et la soulève, satisfait, tel un chasseur exhibant fièrement la bête qu'il vient d'achever.

« Comment a-t-elle pu se faire une tasse de café ? Enfin, la pauvre, elle n'a pas de bouche pour l'avaler, mais quand même ! Tu ne trouves pas ça étrange, toi ?
- Euh... Francis...
- Toi aussi ça t'inquiète, hein ? Hein ? Avoue-le. »

Le gros nez de Francis se rapprochant dangereusement du tien, tu prends la précaution de faire un pas en arrière. Ton regard inquiet navigue entre la photocopieuse et ton collègue. Tu n'es pas bien sûr de comprendre ce qui se passe... Mais en même temps, il ne doit pas y avoir grand chose à comprendre. C'est Francis qui te parle après tout. Ce sont seulement ses délires qui ont pris un degré encore plus important qu'avant. Ou alors il te prend tout simplement pour un con. À voir.

« Francis... Excuse-moi de te demander ça mais... Tu n'es pas sérieux ?
- De quoi ? Tu ne crois pas ce que je te dis ?
- Eh bien, euh... Non... »

Aucune réponse de la part de ton interlocuteur. Tes joues commencent à rosir avant de passer au rouge. Tu te sens honteux d'avoir posé une telle question, mais que pouvais-tu faire d'autre ? Francis est lui-même difficile à comprendre. Alors cette histoire avec Michèle...

« Haha Émile, je t'ai eu ! C'est tellement drôle de te voir en train de réfléchir sur un truc insensé ! Tu verrais la tête que tu fais ! Je devrais te filmer un jour ! »

Tes yeux deviennent encore plus ronds. Quelques secondes après avoir fixé le sol, tu lèves les yeux vers ton collègue. Ainsi te prenait-il vraiment pour un con.

« Ce n'est pas très gentil, Francis... Même si je n'y ai pas cru une seule seconde.
- Mais oui, c'est ça ! Même si tu n'y croyais pas vraiment, vu ta tête, tu doutais ! C'est dingue comment je peux te faire croire n'importe quoi. Je m'amuse beaucoup avec toi, Émile ! »

Tu ne réponds rien. Accablé par la fatigue psychologique que te cause ton ami Francis, tu n'espères même pas trouver une réponse à donner. Tu te contentes simplement de soupirer timidement.

« Bon, c'est pas tout, mais je dois y aller. J'ai cours dans quelques minutes. Et oui, j'ai cours, MOI ! Allez, à plus Émile !
- Oh, je t'en prie, arrête de m'appeler... »

La porte claque, te laissant seul entre quatre murs.

« ... Émile. »

Oui, Mimile, tu t'appelles Émile-Jean. Émile-Jean Duponchet même. Et il s'avère aussi que tu as quarante-deux ans et que tu es prof de maths. Tout le monde le sait, ça. Par contre, ton estomac sait aussi que tu as faim, et comme il te reste un peu de temps, tu peux encore aller chercher à manger.

Cours, Mimile, vole ! Tu pourras ainsi retrouver tes terminales à quinze heures pour leur donner un cours plein d'énergie ! ... Ou presque.



ginette(x) ~

Quatorze heures. Tu attends ta classe de Terminale S1 comme tous les vendredis. Cinq minutes passent. Plus à nouveau cinq. Puis il est quatorze heures treize. Cela fait déjà seize minutes que la sonnerie a proclamé la fin de l'heure précédente. Mais que font-ils ? Tu es inquiet, petit Mimile.
Peut-être sont-ils en sortie ? Et on ne t'a pas prévenu ? Ou alors, on t'a simplement oublié ? C'est fort probable. Que ce soit l'administration qui ait omis de t'informer de la potentielle sortie de tes élèves cet après-midi de ce vendredi 23 novembre 2012 ou tes élèves eux-mêmes qui t'aient oublié... Ces éventualités sont tout à fait envisageables.

Enfin ça ne sert à rien de cogiter sur ce genre de choses, une troupe d'élèves arrive. Et ce sont les tiens.
Tu soupires de soulagement.

« Vous voilà enfin ! lâche ta voix élancée. Vous en avez mis du temps... Où étiez-vous ?
- En physique-chimie, Monsieur, soupire un de tes élèves.
- Oh, c'est vrai que vous avez physique à treize heures... »

Et oui, Émile-Jean. Tout le monde te trouve tellement gentil qu'il est impossible d'imaginer que cela pourrait t'ennuyer si on empiétait un peu sur tes heures. Juste un tout petit peu. Parce que tu es un brave homme, Mimile. C'est ce qu'a assurément pensé Francis. Ou alors il est tellement pris dans son cours et son amour pour ses élèves est tellement fort qu'il ne s'est pas rendu compte que son heure était déjà finie depuis un quart d'heure.
Mais ton collègue a quand même tendance à beaucoup compter sur toi, il faut le dire.
Bien. Maintenant que ta petite troupe est là, il serait peut-être temps de les faire entrer en classe. D'autant plus qu'il ne fait pas bien chaud dehors.

« Bon eh bien... Entrez. » annonces-tu, orientant respectueusement tes longs bras vers l'intérieur de la salle, tel un gentleman.

Les jeunes gens entrent donc ett s'installent... avec beaucoup moins de classe que toi. Les chaises grincent sur le sol, les sacs sont jetés au coin des tables... Mais cela n'a pas d'importance. Tu vas enfin pouvoir commencer ton cours. Seulement... Tu te rends compte que tu as oublié de leur donner des exercices à faire pour aujourd'hui, ce qui n'est pas dans tes habitudes. Quand on a faim, rien ne va plus. Et tu avais faim, Mimile. Tu n'as pas eu le temps de manger, hier. Souviens-toi. Donc ton estomac a consommé ta mémoire, seule nourriture qu'il a pu trouver.
Bref, il est temps de réparer cette terrible erreur. Tu notes une rapide fonction au tableau. Tant qu'à être hors de tes habitudes, autant y rester et envoyer un élève au tableau. Tu survoles aisément la classe du regard, du haut de tes un mètre quatre-vingt douze. Qui vas-tu bien pouvoir envoyer à l'échafaud ?

Tous tes élèves se sont affalés sur leurs chaises d'un air las, ce qui est compréhensible. Deux heures de maths juste après une heure de physique, ce n'est pas ce dont on rêve le plus en fin d'après-midi, surtout un vendredi ! Mais il n'empêche qu'il existe chez tes élèves deux degrés différents de lassitude et de non motivation. Il y a ceux qui soufflent timidement, qui se détendent une minute et qui reprennent leurs esprit en essayant du mieux possible suivre ton cours - qui est d'ailleurs bien élaboré, sans modestie, Mimile - et ceux qui viennent dans ta salle 24 juste pour se remettre de leur journée, en s'affalant sur leurs chaises pour... dormir en éveil pendant deux heures.
Et la jeune Miss MacKnight fait justement partie de ce petit groupe là.

« Emi ! Veux-tu bien venir au tableau et me donner les variations de cette fonction ? Sans oublier les limites s'il te plaît. Tes camarades et moi-même n'hésiterons pas à t'aider si nécessaire ! »

Que tu parles bien à tes élèves Émile-Jean. "Veux-tu", "tes camarades"... Mais c'est parce que tu es bien élevé. Par contre, tu ne vouvoies pas. Tu es trop timide pour ça et puis... Tu trouves le vouvoiement trop étrange, plus distant. Bien sûr qu'il en faut, de la distance. Mais ce sont des jeunes gens en fleur que tu reçois chaque jour dans ta salle 24. Donc tu préfères le tutoiement.
Quoi qu'il en soit, la jeune fille est bien contrainte à résoudre cette sale affaire, et on le lit facilement sur son visage. Ta fonction, c'est ginette(x). Avec une exponentielle et une racine. Tu aimes varier les genres.
Et surtout, tu aimes donner des vrais noms aux fonctions. Ces petites choses, elles font partie de ton petit cœur. Tu les apprécies. Donc elles ont le droit à un nom.
Mais ton cœur penche plus pour autre chose, c'est un certain nombre aux décimales infinies dont la prononciation commence par un "p" et se termine par un "i".
Enfin, ce n'est pas la peine de s'attarder plus longtemps sur tes attirances affectives, ta petite élève est arrivée au tableau. Et elle est très embêtée.
Oui. Elle n'a rien pour écrire.

« ... Monsieur, je n'ai rien pour...
- Oh, pardon Emi ! Euh, tiens, prends ce feutre noir ! »

Oh là là, Émile-Jean, quelle tête en l'air tu es ! Mais on ne va quand même pas t'en vouloir, tu n'as pas l'habitude d'envoyer des élèves au tableau. Surtout des filles. Finalement, ça te rend un peu mal à l'aise...
Ton regard se porte sur le tableau blanc. Il serait très gênant de regarder directement son élève écrire... D'autant plus que toute la classe vous regarde, toi et Emi. Cependant, quelque chose te rend perplexe. Le feutre noir n'a toujours pas touché le tableau. Que se passe-t-il ?

« Monsieur... » t'interpelle timidement la voix d'Emi.
L'arcade de ton sourcil s'élève, ton visage prend un air anxieux. Qu'as-tu encore oublié ?

« Oui ?
- Il n'y a pas de x dans l'expression... reprend ton élève, ayant rapidement levé ses yeux légèrement intimidés vers toi. Dans ce cas, la fonction est constante et je ne vois pas l'intérêt de l'exercice... C'est volontaire ? »

Tu te figes. Des rires s'échappent parmi tes élèves. Avoir des trous de mémoire et être légèrement distrait, ça arrive à tout le monde. Mais il faut dire que tu bats les records aujourd'hui.
Tes joues rosissent un peu. Malgré ton embarras, tu as une bouille adorable, Mimile.

« Oh euh, je... En effet, je l'ai oublié... tentes-tu d'articuler en écrivant un x sous la racine. Voilà, maintenant, tu peux t'en occuper... »

Tout ce que tu peux faire, c'est offrir un sourire gêné à cette pauvre Emi pour l'encourager dans sa tâche. Puis, ton regard se pose à nouveau sur le tableau. Tu contemples cette ginette(x)... Une exponentielle, une racine de deux x à sa puissance et un petit vingt-quatre comme constante à côté. Tu étais inspiré aujourd'hui. Et puis ce n'est pas quelque chose de bien compliqué. Enfin, ça ne l'est pas pour toi. Parce que ta pauvre élève vient de te lancer à nouveau un regard perplexe. Le nom de la fonction a eu son effet, sûrement. D'ailleurs, tu n'avais même pas remarqué que certains élèves avaient ri une fois cette ginette(x) marquée au tableau.

« Monsieur ! lance un de tes élèves, du milieu de la classe.
- Oui Jean-Michel ? dis-tu, arrachant difficilement tes yeux du tableau.
- Pourquoi elle s'appelle Ginette la fonction ? »

Petit instant de réflexion. C'est la première fois que tu nommes ainsi une fonction devant les petits yeux de tes élèves. Pour toi c'est normal, pour les adolescents qui suivent tes cours depuis presque trois mois, voire depuis quelques années, ça ne l'est pas. Pour eux, c'est à la fois drôle et inquiétant. Ainsi, te lances-tu éclairer leur lanterne.

« J'étais en panne d'inspiration, tout simplement. »

Parfaite explication, Mimile. Les voilà parfaitement rassurés maintenant. Tellement que des lancers de regards à la fois rieurs et inquiets traversent ta salle 24 de tous les côtés.
Bon. Et Emi dans tout ça ?

« Alors Emi ? lui lances-tu, souriant pour atténuer ton rôle de sadique tyran que tu n'es pas. Voyons voir ce que tu as fait... Peux-tu nous donner une explication de tout cela ? »

En fait si. Tu en es vraiment un. Complètement déboussolée, ta pauvre élève essaie d'articuler du mieux qu'elle peut son explication. Tu l'écoutes attentivement, tellement que tes yeux la fixent depuis qu'elle a prononcé son premier mot, c'est-à-dire un long et timide "euuuuuuuuh". Tu ne t'es pas rendu compte, mais ton regard intense, débordant de concentration, rend cette pauvre Emi de plus en plus mal à l'aise, si bien que son visage prend des nuances de plus en plus rouges chaque seconde.
Une fois son calvaire terminé, la pauvre créature peut enfin reprendre son souffle, espérant enfin pouvoir regagner sa place. Mais son espoir est bien vite brisé.

« C'est une bonne explication que tu nous a donnée là, Emi. Mais tu n'y es pas du tout pour les limites ! Il n'y a pas d'asymptote horizontale quand une fonction tend vers l'infini en plus l'infini ! »

Le visage de ton élève se transforme en une purée de tomate. Vite, fais quelque chose pour la sortir de cet embarras dont toi seul est le responsable ! Enfin, Mimile !

« Mais ce n'est pas grave ! C'est en faisant des erreurs qu'on apprend mieux ! Je te remercie Emi, tu peux regagner ta place... »

Pour paraître plus gentil, tu as accompagné ta dernière phrase d'un sourire timide et d'un regard attendri. Et ayant l'impression que ce n'est pas assez, comme par réflexe, tu as posé ta main sur son épaule. Juste deux secondes. Parce que tu as tout de suite pris conscience de ce que tu venais de faire.
Tu as touché une de tes élèves. Ce contact était aussi gênant pour toi que pour elle.

« Bien, euh... Quelqu'un d'autre se dévoue pour nous expliquer les limites ? »

Rien de plus facile pour cacher sa gêne que de continuer son cours, n'est-ce pas Mimile ?

Mais un bruit strident et stressant s'en est occupé pour toi. Tu as horr-eur de ces moments là. Quand tu es obligé de t'arrêter dans ton cours - quoiqu'en ce moment même, ça t'arrange bien - et de précipiter tes élèves dehors.
Oui. C'est l'alarme incendie.

« ... Bon et bien ça ne sera pas pour tout de suite. Allez, tout le monde debout ! On va prendre l'air ! »

Tu es obligé d'élever la voix. Les répétitions agaçantes de l'alarme se font bien entendre. Et tu n'as pas besoin d'entendre tes élèves pour les voir regagner leur énergie perdue en entrant dans ta salle. Tous ceux qui se sont endormis sont en train de hurler de bonheur. Ah les alarmes incendies. Toi aussi tu réagissais comme ça, dans ta jeunesse... Mais c'était il y a un petit moment maintenant.
Le point de rendez-vous pour ce genre de - fausses - alertes n'a pas changé. L'arrière-cour du bâtiment scientifique. Oui. Le territoire ennemi. D'ailleurs, à peine tu franchis le portail qui vous y mène qu'une ombre inquiétante se dirige vers toi.

« Émile ! »

Fatalité. Tu n'oses même pas répondre.

« Alors, vieux ? C'est chiant les alarmes incendies, hein ? »
Toi, tu n'aurais pas dit les alarmes incendies mais plutôt la bonne grosse tape que ton cher et tendre collègue vient de te donner dans le dos. Et devant vos élèves, comme s'il ne pouvait pas être plus discret.

« D'ailleurs, euh. Tu ne m'en veux pas pour avoir les avoir lâchés un peu en retard ? Je devais vraiment finir mon cours... »

Pour toute réponse, tu lui renvoies un sourire gentil. Bien sûr que tu lui en veux, ne serait-ce qu'un minimum. Mais tu es bien trop adorable pour le lui faire comprendre.

« Excuse-moi Francis, mais je dois faire l'appel... » dis-tu, pouvant enfin t'en éloigner.

Tes élèves te sont vraiment utiles parfois. Et par chance, ils sont tous là. Parfait. Tu n'as plus qu'à attendre le signal du proviseur et tu pourras regagner ta salle de cours avec eux.
... Mais tu dois attendre le signal du proviseur.
... Du proviseur.
Hélas oui. Le Lycée Charles VIII où tu enseignes, mon cher Émile-Jean, est comme tous les lycées. Il est dirigé par un proviseur. Basile Langlais de son nom. De son nom qui te fait fichtrement peur.
Combien de fois t'a-t-il dit : « Mais enfin, Émile-Jean ! Cessez de m'appeler "Monsieur Langlais" et appelez-moi par mon prénom ! Nous sommes des collègues, en quelque sorte ! Alors appelez-moi Basile ! » Mais tu ne peux t'empêcher de donner une marque de respect quand tu t'adresses à lui - ce que tu évites le plus possible, d'ailleurs. Comment dire... Monsieur Lang... Pardon. Basile est un homme fort... inquiétant. Mais des individus de son espèce, tu en as l'habitude. Il suffit de regarder l'homme là-bas, à la tignasse et courte barbe brunes, en train d'imiter une mouette devant ses autres collègues en blouse. Ce collègue qui t'adore. Ce brave Napoleoni.

« Oh tiens, Émile-Jean ! Vous aussi vous faîtes partie des malchanceux qui ont dû donner cours en cet après-midi... Comment vous portez-vous ? »

Une veste à queue de pie noire, un nœud papillon, une peau légèrement bronzée, des cheveux gris, une petite barbe courte sur le menton...

« Monsieur Langl... Basile ! lâches-tu par surprise. Hélas oui, j'avais deux heures avec les Terminales S1... Eh bien, je, euh... Je vais bien ! Et vous ? »

Le proviseur désire tenir une conversation avec toi. Il faut dire que tu lui as manqué. Il ne t'a pas vu depuis deux jours ! C'était long ! Et puis bon, il faut bien se l'avouer, Mimile. On t'apprécie beaucoup, au Lycée Charles VIII.
Mais vos petites discussions se terminent bien vite - pour ton plus grand bonheur. L'alarme ayant cessé, il est inutile de rester ici plus longtemps.

« Comme vous pouviez vous y attendre, il s'agit d'une erreur ! Vous pouvez regagner vos classes ! Et je suppose qu'il est inutile de vous dire que cela doit être fait en silence, jeunes gens ! »

Une petite plainte t'interpelle. Après son annonce, le proviseur s'apprêtait à regagner son bureau. Mais en ayant fait demi-tour, il a bousculé une jeune fille qui se trouvait juste à côté de toi.
Cette pauvre Emi n'a vraiment pas de chance aujourd'hui.

« Oh, veuillez me pardonner, Mademoiselle... s'empressa de dire Basile, baissant légèrement la tête. Oh mais que vois-je ? Quelles jolies chaussures vous portez là ! Elles vous font de belles jambes... »

Le grand sourire aux lèvres, le proviseur s'éloigne pour rejoindre ses appartements qui lui servent de bureau. Quelque peu paniqué par ce que tu viens d'entendre, tu lances un regard rapide sur ton élève. Une pivoine. Rien d'étonnant à cela... Ce Langlais n'est pas effrayant qu'avec vous, professeurs. Il l'est également avec les élèves. Voire même plus.

« Allez, les TS1 ! On y va ! »

Essayons de fuir la scène gênante qui vient de se dérouler, oui. Il y en a assez eues pour aujourd'hui. Et puis, vous avez une fonction à finir d'étudier. Cette pauvre ginette(x) aimerait peut-être connaître ses limites. Parce que contrairement à toi ou Basile, elle en a, elle.[/spoiler]



[spoiler=L'Envol des Délires]Fragment un ~

« Donnez-moi votre bras.
- Je n'apprécie guère qu'on me quémande mon membre sans un certain mot magique mademoiselle. D'autant plus que j'y tiens et que ma vie risque d'être moins pratique sans.
- Ne faîtes pas de manière. Montrez-moi votre bras.
- Il manque toujours quelque chose.
- ... S'il vous plaît.
- Eh bien voilà, quand tu veux. »

Le regard plein de reproche, la jeune infirmière plante l'aiguille dans ton bras. Ah bah oui, ça fait mal. Mais tu aurais moins senti la douleur si tu avais été un peu moins pointilleux sur la politesse, Léon. Oui, je sais, tu aimes embêter les jeunes demoiselles qui sont bien obligés de s'occuper de toi pour t'amuser. Mais il y a toujours un coût à payer.

« Très bien. Ça c'est fait. Je repasse dans quelques heures. Si vous avez besoin de quelque chose, vous savez comment faire...
- Ne t'inquiète pas, je n'oserai pas plus te déranger, ma petite Adèle... »

Tu accompagnes ta phrase d'un petit sourire en coin. De nouveau vexée d'être appelée par son prénom, ta petite infirmière sort de ta chambre en claquant la porte. Un petit rire t'échappe. Ah, tu ne l'as pas volée ta réputation... Toutes les infirmières détestent devoir s'occuper de toi. Surtout Adèle. En même temps, tu trouves toujours le moyen de leur faire des réflexions qui ne leur plaisent pas. Ou de les embêter. Toi, ça t'amuse. Elles, non. Enfin bon, tu t'en fous un peu, hein ? Tes petites infirmières, elles auront bien le temps pour s'amuser. Pour toi, le temps est compté. Tu dois en profiter. Tu le sais, et tu le fais. Tant pis pour elles. Et puis, si elles avaient un peu d'humour, elles s'amuseraient bien autant que toi. Sauf qu'elles n'en n'ont pas. Aucune. C'est bien triste.
Mais cela ne t'empêche pas de les apprécier. Tu as même ta préférée. Adèle, encore. Avec ses courts cheveux roux et bouclés. Tu aimes les rousses. Elles ont toujours un sale caractère. Tout comme toi. Tu aimes les esprits forts. Tu aimes les femmes fortes. Sauf qu'elles, elles ne t'aiment pas. Alors que tu fais tout pour être drôle, elles ne rient pas et te lancent des réflexions déplaisantes à leur tour – sauf que toi, tu les aimes, ces réflexions. Peut-être est-ce la différence d'âge ? L'écart de génération ? Ta vieille face toute ridée ? Ta moustache ? Quoi donc ? Enfin, l'écart de génération n'est pas une bonne excuse. Tu fais tout pour te la jouer jeune. Ah, qu'est-ce que les gens de ton âge sont ennuyants. Jouer à la belote, la pétanque, ou encore passer la journée sur le canapé, la bière à la main, en train de regarder la télé pendant que ta vieille et adorable femme aigrie adorée dans son coin, avec son chat Pompon sur les genoux... très peu pour toi.

Toi ce que tu préfères, c'est l'extrême.

« Monsieur de Tonchandeau ? »

Une voix. Une toute petite voix innocente t'appelle. Qui peut bien posséder une telle voix ? Un enfant sans doute. Quoique personne ne te rend jamais visite, encore moins un enfant. Il aurait été possible que ce soit un petit être égaré dans le grand couloir du sixième étage de cet hôpital, mais il a prononcé ton nom. Donc cette hypothèse est à rejeter.
Impatient de savoir de qui il s'agit, tu réponds.

« Ouiii, c'est moi ! »

Tu n'as pas pu t'empêcher de prendre la même voix que celle qui te cherche. À coup sûr tu as dû faire peur à l'étrange personne se trouvant derrière la porte. Mais celle-ci grince. La personne tant attendue entre. Et à ton grand bonheur, c'est une femme. Mais elle n'est pas rousse.

« Bonjour monsieur de Tonchandeau. Je m'appelle Angèle et je serai votre nouvelle infirmière attitrée à partir d'aujourd'hui. »

Tu ne réponds pas. Ton esprit est hypnotisé par la douce voix de cette jeune fille au visage si pur. Pur et couvert de tâches de rousseur que tu trouves adorables. Angèle. Ça ressemble à Adèle, mais c'est plus beau. Dans Angèle, il y a Ange. Et cette fille a l'apparence d'un véritable ange. Ton esprit est illuminé. Ton regard ne peut pas se détacher de la jeune fille. Angèle remplace sûrement Adèle maintenant. Cette dernière ne de doit vraiment plus pouvoir te supporter.

« Monsieur ? Quelque chose ne va pas ? dit la petite merveille de la même voix douce mais inquiète.
- Si, si, tout va bien mon ange... »

Aucune réaction sinon un sourire de soulagement de la part de la jeune fille. Soulagement pour toi aussi. Tu as hâte de faire connaissance avec elle, elle a l'air si gentille... Rares sont les gens comme elle. Mais il vaut mieux se méfier des apparences, ton expérience ne fait que te le répéter, Léon.[/spoiler]

21 Mars 2013 à 22:05 #1 Dernière édition: 22 Mars 2013 à 01:09 par Supersigo
Hé, quelqu'un qui poste dans mon topic préféré, il faut que je réponde ! :P

Je n'ai pas lu tes deux derniers écrits (qui semblent, pour les avoir survolés, bien), mais je te promets que je le ferai et que je les commenterai dans un avenir rapproché. :)

edit : Bon, j'ai lu. Pour être franc, je suis assez mitigé. Je trouve l'emploi de la deuxième personne intéressant, mais selon moi ce serait peut-être plus fluide à la troisième / première personne. Mais bon, ça ne m'a personnellement pas trop dérangé. C'est pas mal écrit, il y a quelques fautes d'orthographe mais rien de bien grave. Ce qui m'a un peu déplu, c'est le fait qu'il n'y ait pas vraiment d'actions ; on a plutôt droit à des scènes « quotidiennes », si tu vois ce que je veux dire. Mais c'est compréhensible vu que ce n'est apparemment que le début d'histoires. Pour le premier texte, j'imagine que tu voulais qu'on croit qu'Émile-Jean était un élève, et ça a fonctionné pour ma part. Ah et aussi, 42 powa. Je t'invite à continuer à poster tes écrits, écrire c'est le bien.^^

Ouah. J'ai lu les deux textes : j'ai vraiment aimé le premier, je trouve que l'emploie de la deuxième personne est en osmose avec ce qui est raconté, ça donne un certain relief très agréable  :) . Evidemment c'est pas très mouvementé mais ca se laisse parfaitement lire et au final le rendu est très bien. Les personnages (ou plus exactement LE personnage principal) m'ont l'air plutôt bien travaillés. J'ai hâte de voir la suite !
J'ai moins accroché au second par contre, pas que ce soit mal écris ou autre, mais je sais pas... je pense que c'est peut-être un milieu que j'apprécie guère  :mrgreen: mais j'attends tout de même la suite pour de plus amples impressions.

Bref, tout ça m'amène à une seule question : tu es/as fait une filière L :3 ?
La Reine des Ténèbres 2.0 : http://fr.scribd.com/doc/128034226/Rdt
A découvrir et redécouvrir :)
(A tribute to Gabriel10)

Plus de renseignements : http://forums.zelda-solarus.com/index.php/topic,22646.0.html

Merci à vous pour avoir pris le temps de lire, ça fait plaisir. x)


@Supersigo :

Et oui, le manque d'action est voulu, justement parce que c'est le premier chapitre. Je m'en suis servi plus pour introduire les personnages et l'ambiance qu'entrer véritablement dans l'action. Mais la suite ne sera pas non plus du style course poursuite ou quoi, c'est quand même la vie d'un pauvre petit prof de maths que j'écris dans L'Algèbre de l'Apocalypse (ou LADLA pour raccourcir), bien que je parlerai de beaucoup de personnages et qu'il y aura plusieurs histoires les concernant. Enfin, vous verrez bien. x)

Hum oui, pour les fautes on m'a dit qu'il y en avait. Je me suis relue plusieurs fois pourtant, je me remettrai donc à la tâche en étant plus concentrée. 8D

Pour l'emploi de la 2e personne, je trouvais que c'était celui qui correspondait le plus à Mimile. J'ai déjà écrit avec lui à la 3e (pour des RP car il était un perso de RP avant LADLA xD) mais maintenant, je me sens tellement proche de ce personnage que je suis obligée de le tutoyer. J'ai pris cette habitude dans mes RP et du coup j'utilise la 2e personne dans quasi tous mes RP. x)
Parfois je mixe 2e/3e, mais c'est plutôt rare et j'écris à la 3e en fonction des personnages aussi.

Faire croire que Mimile était un élève n'était pas voulu, mais si ça a marché sur toi, eh bien tant mieux. xD J'aime donner des indices au fur et à mesure de l'histoire, je déteste les présentations bateau en début de récit. x)

(Et oui, 42 powa, mais c'est surtout pour le 24 à l'envers, héhé. >:D)


@Vahahatiii :

Pour les personnages, oui, je les ai pas mal travaillés, en vérité, je pense quasi constamment à eux. Et encore, vous les avez pas tous vus. x)

Le 2e, je comprends qu'il puisse moins plaire. Une fois fini, j'étais trèèèès loin d'être satisfaite et je ne sais pas vraiment comment le continuer d'ailleurs. Il est plus difficile à écrire et son concept est très différent de LADLA. Il va me servir à raconter la vie de ce cher Léon à travers des fragments, mais il faudrait d'abord que je note toute la trame avant de me lancer dans les prochains chapitres. Donc le premier fragment risque de changer dans un futur proche. x)
D'ailleurs, j'ai écrit ce fragment avant le premier chapitre de LADLA.

Pour répondre à ta question... Eeeeet non, je ne suis pas en L, je suis en Terminale S. xD

Citation de: Windy le 22 Mars 2013 à 20:56

Pour répondre à ta question... Eeeeet non, je ne suis pas en L, je suis en Terminale S. xD

Merde, bon bah j'ai actuellement rien dis  :ninja:
La Reine des Ténèbres 2.0 : http://fr.scribd.com/doc/128034226/Rdt
A découvrir et redécouvrir :)
(A tribute to Gabriel10)

Plus de renseignements : http://forums.zelda-solarus.com/index.php/topic,22646.0.html

Je n'ai lu que le premier pour l'instant : l'Algèbre de l'apocalypse.

Contrairement à Supersigo et comme vahahatiii je trouve l'usage de la deuxième personne intéressante. Ça donne une autre dimension au texte, je trouve même quelque part que ça accentue le caractère renfermé/décalé du personnage principal.
Ça manque aussi effectivement d'action, mais d'un autre côté, le personnage est travaillé, donc laisse la place à une suite ou à d'autres histoire.
A voir pour la suite ! :)

D'ailleurs, est-il totalement inventé, ce personnage ?  :ninja:


Oui il est totalement inventé ce petit Mimile, pourquoi donc ? °w°

(La suite viendra quand j'aurai le temps d'écriiiiire, j'ai déjà noté plein plein d'idées. ♥)

Deuxième chapitre de L'Algèbre de l'Apocalypse fini ! Par contre, j'en suis encore moins satisfaite que pour le premier... Enfin bon. Bonne lecture !

Haha, Teji met les deux pieds dans un forum où il ne va jamais d'habitude!
Mais bon, comme j'ai vu que c'était toi, je me suis dit que ça ne pouvait pas être foncièrement mauvais. :)

Alors j'ai survolé je n'ai pas tout lu en détail mais:

Sur un plan positif:

- L'utilisation de la 2e personne invite vraiment le lecteur à se plonger dans ton texte.
- Le ton, par conséquent, est agréable et empreint de convivialité.
- Les dialogues rythment à justes doses le récit, on n'est pas submergé et on voit où ils nous mènent.

Malgré tout:

- L'utilisation récurrente de certains adjectifs nuisent un peu à ta richesse structurelle.
- Certaines tournures de phrases auraient pu être revues pour apporter davantage d'éléments descriptifs.
- Le thème du rapport aux étudiants est peut-être un peu difficile à aborder pour ce genre d'essais. Parce que le vocabulaire des jeunes comme des professeurs est aussi fluctuant qu'il connait des évolutions d'année en année.

Mais j'en tire un bon moment de lecture. Continue. ;)
Signé : Un mec relou

23 Avril 2013 à 16:42 #9 Dernière édition: 23 Avril 2013 à 20:35 par Windy
Je vais reprendre ton post en citant morceau par morceau, ça sera plus facile. x)

Citation de: Teji le 23 Avril 2013 à 00:12
Haha, Teji met les deux pieds dans un forum où il ne va jamais d'habitude!
Mais bon, comme j'ai vu que c'était toi, je me suis dit que ça ne pouvait pas être foncièrement mauvais. :)
Que d'honneur. o_o
Je ne mérite pas tant. Mais merci.

Citation de: Teji le 23 Avril 2013 à 00:12Sur un plan positif:

- L'utilisation de la 2e personne invite vraiment le lecteur à se plonger dans ton texte.
- Le ton, par conséquent, est agréable et empreint de convivialité.
- Les dialogues rythment à justes doses le récit, on n'est pas submergé et on voit où ils nous mènent.
Ça me fait vraiment plaisir de voir autant de points positifs. Surtout que je pensais que la 2e personne pouvait paraître étrange... Mais si ça plait globalement, je ne peux être que ravie ! Pour les dialogues aussi, parfois j'avais l'impression qu'ils faisaient tâche, donc ça me rassure de voir que finalement, ils rythment à justes doses le récit comme tu dis. :)

Citation de: Teji le 23 Avril 2013 à 00:12Malgré tout:

- L'utilisation récurrente de certains adjectifs nuisent un peu à ta richesse structurelle.
- Certaines tournures de phrases auraient pu être revues pour apporter davantage d'éléments descriptifs.
- Le thème du rapport aux étudiants est peut-être un peu difficile à aborder pour ce genre d'essais. Parce que le vocabulaire des jeunes comme des professeurs est aussi fluctuant qu'il connait des évolutions d'année en année.
- J'ai hélas assez peu de vocabulaire... Je me tire trèèèès souvent les cheveux quand je relis certains passages. Et je change souvent des mots par ci par là. Il faut encore que je continue, parce que souvent, les bons mots me viennent après. (Mais des fois ils me viennent jamais. xD) Et c'est aussi en partie à cause des répétitions et de la non diversité des adjectifs (et autres mots) que j'emploie que je suis rarement satisfaite de ce que j'écris en général. Mais j'ai bien conscience du problème et je vais essayer de corriger ça du mieux que je peux !
- Pareil pour les tournures. Quand je me relis, j'essaie de les améliorer du mieux possible même si je n'y arrive pas toujours très bien... Et de même, je ferai de mon mieux pour corriger ça !
- Ton dernier point, j'ai bien peur de pas tout à fait l'avoir saisi... Si tu peux/veux un peu plus l'expliciter, je te serai reconnaissante. x) Tu veux dire que le rapport entre Mimile et les autres profs/le proviseur et même celui qu'il entretient avec ses élèves est peu réaliste ? °-°

Bref, à part ça, je te remercie pour ton commentaire, comme je l'ai dit, ça fait toujours plaisir et surtout, ça aide. :3


EDIT: J'ai arrangé les chapitres 1 et 2 de LADLA ! C'est pas top encore, mais c'est mieux. x)